dimanche 2 juillet 2017

A qui appartiens-tu ? (Matthieu 10,34-42)

Summer, holidays, Burgondy... the little parish of "Le Creusot et disséminés" holds sunday services in French, English and Dutch. I'm cooking my sermons in English, before translating them into French. Then our dear Elisabeth and Robert translate them into Dutch. Hard work, great joy. Image of the universal church. Well... here we are, with both English and French, Dutch on request... (http://www.protestants-lecreusot-autun.fr/le-pasteur/)

En premier, le texte et le sermon en anglais, puis le texte et le sermon en français.
Matthew 10
34 "Do not suppose that I have come to bring peace to the earth. I did not come to bring peace, but a sword.
35 For I have come to turn " 'a man against his father, a daughter against her mother, a daughter-in-law against her mother-in-law--
36 a man's enemies will be the members of his own household.'
37 "Anyone who loves his father or mother more than me is not worthy of me; anyone who loves his son or daughter more than me is not worthy of me;
38 and anyone who does not take his cross and follow me is not worthy of me.
39 Whoever finds his life will lose it, and whoever loses his life for my sake will find it.
40 "He who receives you receives me, and he who receives me receives the one who sent me.
41 Anyone who receives a prophet because he is a prophet will receive a prophet's reward, and anyone who receives a righteous man because he is a righteous man will receive a righteous man's reward.
42 And if anyone gives even a cup of cold water to one of these little ones because he is my disciple, I tell you the truth, he will certainly not lose his reward."
Gospel, sweet and cozy ?

Sermon
 :
            This is quite a difficult text, a rough text, far from this kind of sweet and cozy thing the gospel is sometimes supposed to be. No peace here, but a sword. No friends, even home, but enemies. Apparently no mercy, but a saviour, and perhaps a salvation, which must be deserved…

            There must have been something totally controversial with Jesus for that kind of words had to be told, and for that kind of a text happened to be written. In fact, that controversial thing came before Jesus, a long time before Jesus.
As soon as God became to be known by Israël, as soon as Israël became able to understand what the name of God actually meant, what the worship of God required, in terms of refusal of idolatry, in terms of righteousness (in fact it is the same thing), the controversial thing had already come.
            What is the thing? The thing is a question : “Whom do you belong to?” There are many ways to ask this single question.  “Whom do you worship? And for what purpose?”  Or: “What’s your ultimate concern?” Yourself? Your parents? Your children? Your tribe? An anonymous neighbor?  Or God? As we see many answers are possible. And God must have been, since the beginning, the most beautiful of theses answers, but the less likely.
           
            Jesus must be chosen, as God must be chosen. And that means – as it always meant – gratuity in worship, and righteousness everywhere else. No special personal expectation from God in worship, except that his will be done, or it is idolatry. No special indulgence or preferential treatment for anyone, that would be unrighteousness, and idolatry too, idolatry meaning that what’s done is done in the expectation of retribution.
Gospel as a fight ? 
            It is often assumed that this text deals with the enmity between Jesus and Pharisees, or between Christians and some Jews, and is some kind of a prophecy on persecutions to come. We can agree. But we must understand it more deeply.
            First, the real choice of God, such as Prophets did, or Abraham did, or as Moses did, has always appeared to relatives totally foolish, and in a way scandalous. Because it is strictly personal, and so deep, and sometimes beyond understanding.
            Second, the choice of God is beyond understanding, especially for those who have no idea of what the choice of God actually means, or those who do not want to have any idea of it. What I mean here is that if, let us say, Christians, had really chosen God in Christ, and if their, let us say, Jewish opponents had really chosen God, there would have never been any enmity at all between them. They would have received each other, as prophets, as righteous man, as brothers and sisters, as sons and daughters of the same and only God.

            But that didn’t happened. The question is: “Could it happen?” Let us say yes, and no, and yes.
            Yes, it could. As surely as Abraham’s choice is really, totally, deeply his own choice, as far as he obeys God, as surely as he’s able to be faithful, it’s yes. As surely as Moses intercedes for his people despite of the abomination of the gold calf, it’s yes.  As surely as Jesus says “Father, forgive them, for they do not know what they do.”, it’s yes, because of them, because of many others, known and unknown faithful people who happened to choose God, it’s yes.
            But the world is as we know it, and those many seem to be desperately quite few. And maybe we are not one of those. So, it’s no.
            However, we cannot accept this. It should be yes. And for what is ours, it must be yes.

May we choose God in Christ, and may God himself help us. Amen

Gospel, climbing, fighting, and beauty
Matthieu 10
34 «N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais bien le glaive.
35 Oui, je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère:
36 on aura pour ennemis les gens de sa maison.
37 «Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.
38 qui ne se charge pas de sa croix et me suit n’est pas digne de moi
39 Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l'assurera.
40 «Qui vous accueille m'accueille moi-même, et qui m'accueille, accueille celui qui m'a envoyé.
41 Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et qui accueille un juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
42 Quiconque donnera à boire, ne serait-ce qu'un verre d'eau fraîche, à l'un de ces petits en sa qualité de disciple, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense.»

Prédication :
            C’est un texte plutôt difficile, et rude, très différent de cette chose douce et confortable que l’Evangile est parfois supposé être. Il n’y a pas de paix, mais une épée. Pas d’amis, même chez soi, mais des ennemis. Apparemment pas de pitié, mais un sauveur et peut-être un salut… qui doit être mérité.

            Il doit y avoir eu quelque chose de très polémique au sujet de Jésus pour que ce genre de parole ait dû être dit, et pour que ce genre de texte ait dû être écrit. En fait, cette chose très polémique a commencé avant Jésus, très longtemps avant Jésus.
            Aussitôt que Dieu fut connu par Israël, aussitôt qu’Israël devint capable de comprendre ce que signifiait réellement le nom de Dieu, ce qu’exigeait le culte de Dieu en tant que refus de l’idolâtrie, en tant que justice (en fait c’est la même chose), la chose polémique était déjà là.
            Qu’est-ce que cette chose ? Cette chose est une question : « A qui appartiens-tu ? » Il y a bien des manières de poser cette unique question. « A qui rends-tu un culte ? Et avec quel objectif ? » Ou : « Quel est ton engagement ultime ? » Toi-même ? Tes parents ? Tes enfants ? Ta tribu ? Un prochain anonyme ? Ou Dieu ? Comme nous le voyons, il y a bien des réponses possibles. Et Dieu a dû être, depuis le commencement, la plus belle de ces réponses, mais la moins évidente.

            Jésus doit être choisi, tout comme Dieu doit être choisi. Et cela signifie – cela a toujours signifié – la gratuité dans le culte, et la droiture partout ailleurs. Aucune attente personnelle de la part de Dieu, excepté que sa volonté soit faite, ou alors c’est de l’idolâtrie. Aucun indulgence spéciale ou traitement de faveur pour qui que ce soit, ce serait de l’injustice, et de l’idolâtrie aussi, idolâtrie signifiant que ce qui est fait est fait dans l’attente d’une rétribution.

            Il est souvent supposé que ce texte parle de l’inimitié entre Jésus et les Pharisiens, ou entre les Chrétiens et certains Juifs, et qu’il est une sorte de prophétie sur les persécutions à venir. Nous pouvons être d’accord. Mais nous devons le comprendre plus profondément.
            Premièrement, le vrai choix de Dieu, celui que les prophètes ont fait, ou Moïse, ou Abraham, apparaît toujours insensé pour les proches, et d’une certaine manière aussi scandaleux. Parce que c’est un choix strictement personnel et profond, parfois totalement au-delà de toute compréhension possible.
            Secondement, le choix de Dieu est au-delà de toute compréhension possible, tout spécialement pour ceux qui n’ont aucune idée de ce que le choix de Dieu signifie réellement, ou qui ne veulent en avoir aucune idée. Ce que nous voulons dire ici c’est que si les Chrétiens – disons les Chrétiens – avaient réellement choisi Christ, et si leurs opposants – disons les Juifs – avaient réellement choisi Dieu, il n’y aurait jamais eu d’inimitié du tout entre eux. Ils se seraient accueillis les uns les autres comme prophètes, comme justes, comme frères et sœurs, fils et filles du même et unique Dieu. 

            Mais cela ne s’est pas produit. La question est : « Cela pouvait-il se produire ? » Disons que oui, que non, et que oui.

            Oui, cela aurait pu se produire. Aussi vrai que le choix d’Abraham est réellement, totalement et profondément son propre choix, aussi vrai qu’il obéit à Dieu, aussi vrai qu’il est capable d’être fidèle, c’est oui. Aussi vrai que Moïse intercède pour son peuple en dépit de l’abomination du veau d’or, c’est oui. Aussi vrai que Jésus dit « Père, pardonne-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font », c’est oui. Choisir Dieu est – oui ! – possible à cause d’eux et à cause de beaucoup d’autres, fidèles, connus et inconnus, qui ont choisi Dieu.
       Mais le monde est tel que nous le connaissons, et ces ‘beaucoup d’autres’ semble être désespérément peu nombreux. Peut-être même que nous n’en sommes pas. Alors, c’est non.
            Pourtant, nous ne pouvons pas consentir à cela. Cela devrait être oui. Pour ce qu’il en est de nous, ce doit être oui.

            Puissions-nous choisir Dieu en Christ, et que Dieu lui-même nous soit en aide. Amen


  
Preek
Het is een nogal moeilijke en harde tekst, heel anders dan het zachte en aangename dat het Evangelie soms lijkt te zijn. Er is geen vrede, maar het zwaard. Geen vrienden, zelfs niet thuis, maar vijanden. Blijkbaar geen genade, maar een heiland en misschien een redding ... die verdiend moet worden.

Er moet iets heel controversieels zijn geweest voor Jezus om zo’n toespraak te houden, en dat deze tekst geschreven moest worden. In feite is dit, wat zeer omstreden is, al gebeurd in de tijd voor Jezus, al heel lang voor Jezus.
Zodra God werd gekend door Israël, zo was Israël in staat om te begrijpen wat de naam van God eigenlijk betekende, dat dat de aanbidding van God vereiste, en ook de afwijzing van afgoderij, maar ook gerechtigheid (wat in feite hetzelfde is): de controverse was er al.
Wat is dat dan? Het gaat om een vraag: "Aan wie behoor je?" Er zijn vele manieren om deze ene vraag te stellen. "Wie vereer je? En met welk doel?" Of: "Wat is je ultieme betrokkenheid? "Jezelf? Je ouders? Je kinderen? Je hele familie? Een anonieme naaste? Of God? Zoals wij het zien, zijn er vele antwoorden mogelijk. En vanaf het begin zou God het mooiste antwoord zijn, de mooiste van de voorbeelden, maar de minst voor de hand liggende.

Jezus moet worden gekozen, zoals God moet worden gekozen. En dat betekent – en dat heeft het altijd betekend - vrij in aanbidding en overal elders gerechtigheid. Er zijn geen persoonlijke verwachtingen van de kant van God, behalve dat Zijn wil geschiede, of anders is het afgoderij. Er is voor niemand een speciale gunst of een voorkeursbehandeling - dat zou onrecht en ook afgoderij zijn, afgoderij in die zin dat wat er gedaan wordt, gedaan wordt in het vooruitzicht van een beloning.

Vaak wordt aangenomen dat deze tekst gaat over de vijandschap tussen Jezus en de Farizeeërs, of tussen Christenen en sommige Joden, en dat het een soort profetie is over de vervolgingen die gaan komen. Daar kunnen we het mee eens zijn. Maar we moeten het meer diepgaand begrijpen.
Ten eerste, de echte keuze voor God, zoals de profeten deden, of Mozes of Abraham, lijkt altijd dwaas voor naasten, en op een bepaalde manier ook aanstootgevend. Want het is een strikt persoonlijke en diepgaande keuze, soms volledig onbegrijpelijk.
Ten tweede, de keuze voor God gaat alle begrip te boven, vooral voor degenen die geen idee hebben wat de keuze voor God werkelijk betekent, of voor hen die daar niet eens een idee van willen hebben. Wat we hier willen zeggen is dat als - laten we zeggen - de Christenen werkelijk hadden gekozen voor Christus, en als hun tegenstanders - laten we zeggen de Joden – werkelijk hadden gekozen voor God, er nooit vijandschap tussen hen geweest zou zijn. Ze zouden elkaar als profeten, als rechtvaardigen hebben aanvaard, als broeders en zusters, zonen en dochters van dezelfde en enige God.

Maar dat gebeurde niet. De vraag is: "Zou het kunnen gebeuren?" Laten we zeggen ja, nee en ja.
Ja, het zou kunnen gebeuren. Net zo waar als de keuze van Abraham echt, diep en volledig zijn eigen keuze is, zo waar als hij God gehoorzaamt, even waar als hij in staat is om trouw te zijn, dus ja. Zo waar als Mozes voorspraak doet voor zijn volk, ondanks de gruwel van het gouden kalf, dan is het ja. Zo waar als Jezus zei: "Vader, vergeef het hun, want zij weten niet wat zij doen", dan is het ja. Het is ja door de keuze voor God, die mogelijk is dankzij hen en dankzij  vele anderen, bekende en onbekende gelovigen, die voor God kozen.
Maar de wereld is zoals wij die kennen, en die 'vele anderen' lijken er armzalig weinig te zijn. Misschien horen wij er ook niet bij. Dus, is het nee.
Toch kunnen we dat niet accepteren. Het moet ja worden. Voor zover het aan ons is, moet het ja zijn.
Mogen wij voor God kiezen in Christus, en dat God Zelf ons daarbij helpt.

Amen