samedi 27 mars 2021

Une joie que le Seigneur nous donne (Marc 11,1-11)

Marc 11

1 Lorsqu'ils approchent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples 2 et leur dit: «Allez au village qui est devant vous: dès que vous y entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. 3 Et si quelqu'un vous dit: ‹Pourquoi faites-vous cela?› répondez: ‹Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite.› »

4 Ils sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d'une porte, dans la rue. Ils le détachent. 5 Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent: «Qu'avez-vous à détacher cet ânon?» 6 Eux leur répondirent comme Jésus l'avait dit et on les laissa faire. 7 Ils amènent l'ânon à Jésus; ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s'assit dessus.

8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d'autres des feuillages qu'ils coupaient dans la campagne. 9 Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient: «Hosanna! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient! 10 Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père! Hosanna au plus haut des cieux!» 11 Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c'était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze.

Prédication

            Une lecture, encore : « 9 Tressaille d'allégresse, fille de Sion! Pousse des acclamations, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi s'avance vers toi; il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne - sur un ânon tout jeune. 10 Il supprimera d'Éphraïm le char de guerre, et de Jérusalem le char de combat. Il brisera l'arc de guerre et il proclamera la paix pour les nations. Sa domination s'étendra d'une mer à l'autre et du Fleuve jusqu'aux extrémités du pays » (Zacharie 9).

            Cette prophétie peut dater de la fin du VIème siècle et elle imagine la paix, une paix sur un territoire s’étendant de la rive droite du Nil jusqu’à la rive droite de l’Euphrate… Une paix suffisamment solide pour qu’un réel désarmement ait lieu, la paix d’un roi providentiel, d’un roi sans armées, roi à Jérusalem. Cinq siècles avant Jésus Christ, le prophète Zacharie comprend que sur le Proche Orient, les armes ne conduiront jamais à la paix et que de l’humanité surgira, totale surprise, celui qui pacifiera toute la région. 

            Cette prophétie avait trouvé sa place dans des textes probablement déjà canoniques et populaires à l’époque de Jésus. Si bien que lorsque Jésus envoya ses disciples chercher un ânon, il suffit de très peu de mots pour que se mette en place cette procession qui semblait accomplir la prophétie de Zacharie.

            L’auteur de l’évangile de Marc, en tout cas, fait se dérouler cette scène d’une manière tout à fait fluide, sans opposition, sans polémique, comme une chose allant parfaitement de soi et comme si la liesse était une reconnaissance suffisante et tenait lieu de couronnement.

            Jésus entre de même dans le Temple, et personne ne s’y oppose. Il regarde tout autour de lui, ne fait aucun commentaire, et s’en va. La procession est finie, aux acclamations se substitue le silence des pierres. Est-ce la fin ?

            Dans l’évangile de Marc, l’accomplissement de la prophétie de Zacharie est un accomplissement très partiel. Pour l’entrée dans la ville, c’est OK, mais pour le reste ? Le roi selon Zacharie est capable, on ne sait comment, de supprimer les machines et armes de guerre. Et le roi selon l’évangile de Marc ne va pas plus loin que la procession. Et s’il doit désarmer les belliqueux de tous les camps, nous ne savons pas non plus comment. Quant à la paix centrée sur Jérusalem et rayonnant sur tout le Proche Orient, elle reste encore aujourd’hui une espérance, et un horizon lointain.

            L’accomplissement de la prophétie de Zacharie par Jésus est donc assez ténu. Nous aimerions qu’il y en ait d’avantage et que la paix soit la plus forte…

            Pourquoi cette procession ? Nous savons bien que, quelques jours plus tard, une autre procession aura lieu. Alors Jésus ne sera plus porté par un ânon, mais il sera porteur de l’instrument de son propre supplice. Alors son itinéraire n’ira pas de la périphérie vers le centre, mais du centre vers la périphérie. Après la procession d’entrée et d’accueil, il y aura une procession de sortie et de rejet.

            Et la foule ? Est-ce la même foule qui a crié Hosanna et qui a crié Barabbas ? Certains commentateurs excluent qu’il ait pu s’agir de la même foule. Mais pourtant nous savons que les foules sont versatiles. Plus les enjeux sont importants plus elles le sont. Plus l’espoir mis dans le champion était grand, plus le rejet est violent. Ajoutons, s’agissant d’être versatile, que les disciples de Jésus, après l’avoir suivi, l’abandonneront. Et que c’est bien le même homme, celui qui a dit à Jésus Tu es le Christ, et celui qui a dit de Jésus Je ne le connais pas. Nous n’allons pas vilipender ces gens-là. Et s’il y a lieu de pleurer, nous pleurons avec eux.

             Mais pourquoi seulement pleurer avec eux ? Pourquoi, le jour des Rameaux, devrions-nous pleurer sur des foules versatiles et sur des disciples versatiles ? Nous avons lu déjà l’évangile, et nous savons bien la laideur de ce qui va se passer. Mais eux, ces gens-là, que savent-ils, que sont-ils censés savoir, que nous autres savons, et que nous opposons à leur joie ? Au fond, nous n’avons rien à opposer à leur joie.        

            Reprenons donc Zacharie, en essayant de le faire comme Marc le fait, et donc sans oublier l’impératif par lequel Zacharie commence : Réjouis-toi immensément, fille de Sion ! Cette joie évoque l’extase, évoque la fécondité, évoque l’accomplissement de l’espérance d’une tradition tout entière, la tradition prophétique d’Israël. Cette espérance, c’est qu’en dépit des guerres, en dépit de la mort, en dépit du sang qui coule et des déportations, en dépit de toutes les défaites, il va naître un homme qui aura la stature d’un roi, qui saura amener la paix sur le Proche Orient (autant dire le monde entier), en ayant renoncé, préalable à tous ses actes, à toute supériorité, à toute domination et à toute violence. C’est donc désarmé que viendra ce roi – il est plus juste de dire, avec Zacharie, que c’est désarmé que ce roi vient, il est en train de venir.

            Marc prend bien en compte ce présent : en Jésus il vient. Désarmé, il vient. Et s’il est en Jésus un accomplissement de la prophétie, cela ne peut être que le commencement d’un accomplissement. Car d’un roi venant d’emblée désarmé nous ne pouvons pas imaginer que c’est par un coup d’état, par violence humaine ni par violence divine, que son règne s’imposera. Ça n’est donc pas tout de suite (le jour de la procession), ni même dans huit jour, que la chose adviendra. Si ce roi est bien ce qu’il est, son parcours ne peut pas avoir la soudaineté de l’éclair. S’il doit être défait, et si ceux qui l’ont reconnu doivent le perdre et pleurer, cela n’ôte fondamentalement rien au motif de l’espérance ni au commencement de son accomplissement.

            Tout ceci vaut pour cette foule qui se réjouit lors de la procession, ainsi que pour les disciples de Jésus. Tout ceci vaut aussi pour nous qui, deux millénaires plus tard, sommes nourris par la même espérance et réjouis par le même commencement de son accomplissement.

           

            Ainsi donc, il n’y a rien à rabattre de la joie des Rameaux. C’est Jésus qui la construit, qui la met en scène, et qui la donne. En empruntant le langage théâtral du prophète Zacharie, Jésus ouvre réellement les Écritures, et signifie cette joie dans un langage que ses contemporains peuvent tout à fait comprendre. Et en s’arrêtant juste dans le temple vide – c’était le soir – c’est comme s’il disait à ceux qui le suivent qu’il a, Lui, fait sa part du chemin, accompli sa part de la prophétie de Zacharie, et qu’il est temps que Lui continue son chemin, et temps pour eux, à leur tour, de faire leur part du travail.

            Mais n’anticipons pas – même si nous sommes proches de la fin – et du commencement – de l’Évangile. Revenons à la joie que Jésus donne en mettant en scène cette procession et en mettant en place cette espérance.

            Une fois éteints les moments d’enthousiasme, futiles peut-être, et légitimes, il reste la joie, paisible recollection de soi, dans laquelle nous pouvons apercevoir la paix, ce temps béni auquel nous aspirons, avec laquelle nous pouvons discerner le chemin à prendre, et nous mettre en route. 

samedi 20 mars 2021

Jérémie, prophète et théologien pour son temps (Jérémie 31,27-34)

Jérémie 31

27 Des jours viennent - oracle du SEIGNEUR - où j'ensemencerai Israël et Juda de semences d'hommes et de semences de bêtes. 28 Et ensuite je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter, comme j'ai veillé sur eux pour déraciner et renverser, pour démolir et ruiner, pour faire mal - oracle du SEIGNEUR.  29 En ce temps-là, on ne dira plus: «Les pères ont mangé du raisin vert et ce sont les enfants qui en ont les dents rongées!» 30 Mais non! Chacun mourra pour son propre péché, et si quelqu'un mange du raisin vert, ses propres dents en seront rongées.

 31 Des jours viennent - oracle du SEIGNEUR - où je conclurai avec la communauté d'Israël - et la communauté de Juda - une nouvelle alliance. 32 Elle sera différente de l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères quand je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d'Égypte. Eux, ils ont rompu mon alliance; mais moi, je reste le maître chez eux - oracle du SEIGNEUR. 33 Voici donc l'alliance que je conclurai avec la communauté d'Israël après ces jours-là - oracle du SEIGNEUR: je déposerai mes directives au fond d'eux-mêmes, les inscrivant dans leur être; je deviendrai Dieu pour eux, et eux, ils deviendront un peuple pour moi. 34 Ils ne s'instruiront plus entre compagnons, entre frères, répétant: «Apprenez à connaître le SEIGNEUR», car ils me connaîtront tous, petits et grands - oracle du SEIGNEUR. Je pardonne leur crime; leur faute, je n'en parle plus.

Prédication

            En commençant cette prédication, je pense à Gédéon (Juges 6), le petit gars que Dieu se prit un jour à appeler pour libérer Israël, et qui osa poser à Dieu une question grave, une question essentielle, une question qui tient en peu de mots, voire en un seul mot – vous connaissez ce mot, puisque l’évangile de Marc vous parle en araméen : « Eloï, Eloï, lama sabaqthani? (Mar 15:34) » ; le mot araméen c’est lama, et le mot français, c’est pourquoi. Gédéon posa à Dieu la question pourquoi : « Pourquoi tout cela nous arrive-t-il ? »

            De cette question, nous retenons le collectif, le nous qui unit sans le dire les générations les unes aux autre et qui unit aussi tous ceux qui constituent un peuple à un moment donné de l’histoire.

            Il y a quelque chose de collectif, l’idée d’une culpabilité collective, c’est le point de départ, une culpabilité que Dieu punit collectivement en actionnant l’invasion des Babyloniens, qui ravagèrent le pays vers la fin du VIème siècle. Cette culpabilité, selon les auteurs, peut tenir à l’inconduite du roi, mais peut tenir aussi à l’inconduite de tout ou partie du peuple, la catastrophe divine atteignant ensuite indistinctement les uns et les autres, indépendamment de vices et surtout de vertus personnelles. En somme, dans ce premier moment de la réflexion de Jérémie, Dieu fait périr le juste avec le pécheur, le juste à cause du pécheur, et le fils avec le père, le fils à cause du père. Ce qui signifie qu’un homme est défini, caractérisé, de manière essentielle par le sang qui coule dans ses veines, par son appartenance familiale, clanique, et tribale, mais guère au-delà… Si bien que si une génération interroge « Pourquoi cela nous arrive-t-il ? », la réponse est finalement très simple. Tous coupables parce que tous membres d’une même ethnie, et Dieu maître de l’histoire lorsqu’il s’agit de détruire.

            C’est très simple. C’est très simple surtout lorsque ça arrive aux autres. C’est très simple aussi lorsqu’il s’agit de mettre en avant une certaine image d’un certain Dieu, au mépris de ce qu’endurent les vraies victimes sur les vrais terrains de vraies catastrophes, lesquelles n’arrivent pas toutes loin de chez nous. Et puis, surtout, une telle théologie est le degré zéro de l’espérance.

 

            C’est en tout cas une théologie et un discours que le prophète Jérémie a dû entendre en son temps, et qu’il a entrepris d’interroger.

  1. Dieu est le maître de l’histoire, tant pour détruire que pour bâtir

            Il est important ici de repérer l’ordre dans lequel les choses sont dites, détruire vient avant bâtir. La théologie de la destruction, dont nous parlions il y a un instant, doit être si fortement ancrée dans le temps tragique de Jérémie qu’il est impossible de la contrer. Et ce temps d’ailleurs n’est pas un temps pour argumenter longuement, car on n’argumente pas longuement, ni devant les hérauts de la punition divine, ni non plus devant des désespérés. Devant des désespérés le prophète se doit de prêcher l’espérance. Et l’espérance, c’est que Dieu va veiller sur la construction, sur l’ensemencement, autant qu’il a veillé sur le ravage et la destruction. Est-ce ironiquement que Jérémie affirme cela, est-ce pour railler ceux qui savent trop bien que Dieu punit ? Il y a, dans le propos de Jérémie, matière à espérer pour les désespérés. Et pour ceux qui, un peu requinqués, voudraient faire un peu de théologie, il y a matière : quel est donc ce Dieu, qui est Dieu qui, soudainement, passe de détruire à bâtir, de maudire à bénir les mêmes gens ? A quel titre, pourquoi fait-il cela ? Certains auteurs bibliques placent là des raisons liées à l’idée d’un terme de l’expiation, ou à l’accomplissement par la terre elle-même des sabbats profanés. Jérémie n’invoque aucun motif, si ce n’est une sorte de bon plaisir de Dieu qui ressemble un peu à la grâce…

  1. Chacun mourra pour son propre péché

            La seconde proposition que fait le prophète Jérémie porte sur la responsabilité. La faute et la peine étaient-elles collectivisées ? Jérémie tourne le dos à ce système, et propose une individualisation de la faute et de la peine. Pour nous c’est sans doute peu de chose, mais pour des gens qui avaient vécu des générations entières dans le cadre de l’appartenance à une famille,  à un clan et à une tribu, cette soudaine individuation devait être extrêmement surprenante, peut-être même révoltante. Elle changeait le lien social. Mais peut-être changeait-elle le lien social parce que le lien social précédent, celui des tribus… avait été, et allait être totalement défait par l’exil et qu’il était nécessaire d’adapter la structure aux nouvelles données de l’existence. Et puis, nous pouvons penser qu’en agissant ainsi, Jérémie qui changeait l’homme changeait aussi Dieu : ce Dieu qui se contentait d’un certain oui collectif, voire du oui du chef de clan, allait réclamer un oui individuel. Serait-il encore Dieu, ce Dieu qui faisant cas de la singularité de chacun, allait risquer à chacun instant de disloquer le groupe ?

 

            Il faut ici faire une petite pause.

            Signalons d’abord qu’enseigner que Dieu est maître de l’histoire en même temps qu’enseigner que Dieu s’intéresse à chacun, cela commence à ressembler à ces théologies de la grâce qui nous sont assez familières et que nous mettons en œuvre dans chacun de nos cultes dominicaux.

            Signalons aussi que les idées si profondes de Jérémie laissent quelque chose de côté. Lorsque l’ennemi l’emporte, pille et massacre, il massacre en même temps le juste et le pécheur. Si chacun doit mourir pour son propre péché, pourquoi le juste doit-il souffrir ? Et bien Jérémie ne le sait pas, et ne le dit pas.

               

  1. L’alliance nouvelle

            La troisième proposition que fait le prophète Jérémie, c’est celle d’une alliance nouvelle. Mot à mot Je donnerai ma Loi (Torah) en eux, je l’écrirai sur leurs cœurs. Souvenir de la première alliance : la Loi est devant le croyant, à l’extérieur de lui, sous la forme d’un texte écrit, un texte dont l’esprit est difficile à saisir dans l’instant et avec lequel on peut toujours s’arranger. Avec lequel aussi les croyants peuvent discuter, et disputer entre eux. La dispute va toujours à la fin porter sur la compréhension de ce que Dieu veut. Untel comprend Dieu mieux que tel autre, comprend même parfois Dieu mieux que Dieu lui-même. Et ceux qui comprennent si bien Dieu n’ont de cesse qu’ils n’enseignent à tous ce qu’ils savent de Dieu. La nouvelle alliance selon Jérémie met tous les hommes à égalité. Non pas une égalité d’ignorance, mais une égalité de connaissance ; non pas une égalité de connaissance, livresque et imaginaire, mais une égalité d’intimité personnelle et fraternelle.

            Telle est la troisième proposition de Jérémie. Elle change l’homme pour faire de chaque homme un saint. Et elle change Dieu, elle fait se changer Dieu. Car une fois que toute la Loi est inscrite dans le cœur de chaque homme, il n’est plus nécessaire de rendre Dieu présent dans toutes sortes de cultes, ni de le faire apparaître pour justifier telle action ou telle autre.

            Avec cette proposition, la théologie qui se résorbe dans l’éthique, c’est toute la piété qui se résorbe dans la fraternité. « Je suis à eux comme Dieu. Ils sont à moi comme peuple. »

 

            Pas de grande conclusion, juste un rappel. Dieu seul est maître de l’histoire, quel que soit le cours de l’histoire. Chacun répond pour lui-même. La Loi est inscrite dans les cœurs.

            A partir de ces trois idées, Jérémie recommence l’aventure des hommes et de Dieu, sur des bases nouvelles et avec un horizon nouveau.

            Nous regardons vers cet horizon, nous marchons vers lui. Amen

              

samedi 13 mars 2021

Dieu peut-il en même temps conduire l'histoire et aimer les humains ? (2 Chroniques 36,14-23)

Importante moisson de texte, cette semaine : Jean  3:14-21, Ephésiens 2,4-10. Nous ne faisons pas figurer ici tous ces textes. Qui ont un point commun, nous semble-t-il, dont nous parlerons dans prédication qui s'appuie sur une lecture de 2 Chroniques 36 - là aussi, il aurait fallu rallonger l'extrait... Nous laissons au lecteur le soin de le faire.

 2 Chroniques 36

14 De même tous les chefs des prêtres et du peuple multiplièrent leurs prévarications selon toutes les abominables pratiques des nations et ils souillèrent la Maison que le SEIGNEUR s'était consacrée à Jérusalem.

15 Le SEIGNEUR, Dieu de leurs pères, leur envoya des avertissements opportuns et fréquents par l'intermédiaire de ses messagers, car il avait pitié de son peuple et de sa propre demeure, 16 mais ils bafouaient les messagers de Dieu, ils méprisaient ses paroles et ils narguaient ses prophètes, jusqu'à ce que la fureur du SEIGNEUR contre son peuple atteigne un point irrémédiable. 17 Aussi fit-il monter contre eux le roi des Chaldéens, qui tua par l'épée leurs jeunes gens dans leur sanctuaire, sans avoir pitié du jeune homme ou de la jeune fille, du vieillard ou de l'homme d'âge: il livra tout entre ses mains. 18 Tous les objets, grands ou petits, de la Maison de Dieu, les trésors de la Maison du SEIGNEUR et les trésors du roi et de ses dignitaires, il emporta tout à Babylone. 19 Ils incendièrent la Maison de Dieu, ils démolirent le rempart de Jérusalem, ils mirent le feu à tous ses palais et tous les objets précieux furent voués à la destruction. 20 Puis il déporta à Babylone le reste que l'épée avait épargné, pour qu'ils deviennent pour lui et ses fils des esclaves, jusqu'à l'avènement de la royauté des Perses.

21 Ainsi fut accomplie la parole du SEIGNEUR transmise par la bouche de Jérémie: «Jusqu'à ce que la terre ait accompli ses sabbats, qu'elle ait pratiqué le sabbat pendant tous ses jours de désolation, pour un total de soixante-dix ans.» 22 Or la première année du roi de Perse Cyrus, pour accomplir la parole du SEIGNEUR, sortie de la bouche de Jérémie, le SEIGNEUR éveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, afin que dans tout son royaume il fît publier une proclamation, et même un écrit, pour dire: 23 «Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Tous les royaumes de la terre, le SEIGNEUR, le Dieu des cieux, me les a donnés et il m'a chargé lui-même de lui bâtir une Maison à Jérusalem, qui est en Juda. Lequel d'entre vous provient de tout son peuple? Que le SEIGNEUR son Dieu soit avec lui et qu'il monte...»

Prédication :

               Qu’allons-nous faire de cette moisson de textes ? Cette semaine il y a sous nos yeux, dans nos oreilles :

-        quelques versets du 3ème chapitre de l’évangile de Jean, parmi lesquels « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné… », verset considéré comme révélation centrale de l’Évangile par ceux de nos arrières-grands-pères qui, en 1938, ont créé l’Eglise Réformée de France ;

-        il y a aussi quelques versets du 2ème chapitre de l’épître aux Éphésiens, donc « car c’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi ; vous n’y êtes pour rien, c’est le don de Dieu » ;

-        et puis quelques versets du 2nd livre des Chroniques, qu’on lit à vrai dire assez peu – nous allons le lire aujourd’hui :

-        avant d’essayer de voir s’il y a quelque chose que ces textes ont en commun. 

            Nous lisons donc, tout à la fin du Second livre des Chroniques, et voici un titre pour cet extrait : trois motifs de l’espérance.

            En l’an 585, Nabuchodonosor, roi de Babylone, après avoir fait main basse sur tout ce qui avait de la valeur dans Jérusalem, détruisit la ville, les palais et le temple. Il emmena à Babylone…

            Qui emmena-t-il ? D’abord cette déportation n’était ni la première ni la seule… enfin… cela dépend du livre biblique qu’on consulte. Si nous lisons Jérémie et le second livre des Rois, ou le second livre des Chroniques, la réponse n’est pas la même.

            Ceux qui furent déportés, selon le second livre des Rois, furent des prêtres, des princes, des gens riches, et toutes sortes d’artisans, surtout métalliers et serruriers. Prévention de la rébellion et du réarmement, sans doute. Et la puissance babylonienne « laissa une partie des pauvres du pays pour cultiver les vergers et les champs » (2 Rois 25:12). Dès que ces choses sont dites, elles légitiment d’avance ces gens-là et leurs descendants, comme maîtres à Jérusalem et au pays de Juda au moment du retour de l’exil. Et ceux qui seront restés sur place , une partie des pauvres du pays, seront considérés comme des citoyens de seconde zone… voire considérés comme même pas des citoyens.

            L’histoire de la déportation que raconte le second livre des Chroniques est une autre histoire. Bien entendu les faits "historiques" qui sont rapportés sont à peu près les mêmes, et de même, dans la perspective du retour après la déportation, avoir connu l’exil constitue une qualité essentielle, mais il y a une différence très importante : dans les Chroniques, ceux qui sont déportés à Babylone n’ont aucun titre ni aucune qualité ni aucune compétence particulière. Ils sont décrits comme le reste, ceux qui n’avaient pas trouvé la mort durant le saccage. Le texte ne nous dit rien, rien du tout, de ceux qui constituaient ce reste. Mais il emploie le mot reste qui est beaucoup plus qu’un simple mot.

            Dans les situations de crise, lorsque les Israélites sont militairement défaits, ou lorsqu’ils ont été massivement infidèles à leur Dieu, lorsque tout semble fichu, il est souvent fait mention d’un reste. Il s’agit de personnes anonymes, indemnes de toute compromission, un groupe secret – qui ne se connaît même pas en tant que groupe, et dont les membres ne se revendiquent jamais en tant que tels – un groupe tenu caché par Dieu, et à partir duquel tout peut recommencer. Tout semble perdu, tout peut recommencer, et Dieu ne recommencera pas sans l’homme. C’est, dans les versets que nous méditons, le premier motif de l’espérance.

            Second motif de l’espérance. « Jusqu’à ce que la terre ait accompli ses sabbats, qu’elle ait pratiqué le sabbat pendant tous ses jours de désolation, pour un total de 70 ans ». L’auteur attribue toute la phrase au prophète Jérémie, mais la seule chose qui soit de Jérémie dans la phrase, c’est 70 (Jérémie 25:11 et 29:10). Le reste de la phrase appartient au Lévitique (Lévitique 26,34-35).

            La parole de Jérémie, qui dit 70 ans, est-elle calendaire ? Non pas. Plusieurs calculs sont possibles avec ce 70 ; par exemple, si l’on met bout à bout tous les sabbats de 70 années, on obtient 3640 jours, c'est-à-dire à peu près 10 ans. Est-ce la durée de l’exil ? Peut-être que certains sabbats ont été respectés… ont-ils, ces sabbats respectés, plus de valeur que ceux qui ont été profanés ? Nous pourrions discuter des heures. Retenons de la prophétie de Jérémie que l’exil a une durée finie, et donc qu’il prendra fin un jour : espérance donc.

            Retenons aussi qu’il n’y a rien que les exilés puissent faire pour abréger la durée de l’exil, car c’est la terre elle-même qui accomplit ses sabbats, qui accomplit son repos. Ce que nous voulons dire en précisant ceci c’est que les exilés, le reste donc, ne peuvent avoir aucun mérite dans le processus qui prépare leur retour. Ils ne peuvent qu’avoir confiance.

 

            Troisième motif de l’espérance. Les livres de la Bible sont tous passés entre les mains de divers copistes, qui ont copié le texte à transmettre, et qui y ont aussi, bien souvent, ajouté. S’agissant de l’édit par lequel Cyrus – roi de Perse – proclama l’émancipation des exilés d’Israël, il apparaît toujours dans la Bible exactement 70 ans après la déportation. Les archéologues n’ont pas encore trouvé de trace de cet édit. Nous savons cependant que les Perses, devenus maîtres du monde après les Babyloniens, ne déportaient pas leurs vaincus. Ils ont donné aux enfants d’Israël la possibilité de rentrer chez eux. Certains sont rentrés, d’autres pas. Cette liberté de rentrer ou de rester, et aussi d’aller et venir, a été essentielle pour les Juifs dans la suite de leur histoire. Mais là n’est pas seulement le motif de l’espérance.

            « … le Seigneur éveilla l’esprit de Cyrus, roi de Perse… » Dans cette affirmation, il y a la conviction que le Seigneur (IHVH), règne, et règne partout, même dans la tête d’un puissant souverain étranger. Le Dieu ethnique de quelques dissidents d’une tribu d’un coin perdu à l’est du Sinaï est, dans la pensée de ces gens, devenu le Dieu tout puissant, qui est le grand et unique maître de l’histoire. C’est le troisième motif de l’espérance, le Seigneur est là. Et il est si présent, et il inspire si bien Cyrus, roi de Perse, que ce tout grand roi est soudainement capable de parler comme un prophète, et même presque comme le roi Salomon : « Tous les royaumes de la terre, le Seigneur, le Dieu des cieux, me les a donnés, et il m’a chargé lui-même de lui bâtir une maison à Jérusalem qui est en Juda. » Il parle aussi comme un prêtre, en employant le verbe monter en parlant du voyage vers Jérusalem.

            Cyrus est bien inspiré. Dieu est là, tout puissant, partout, toujours, et qui aime son peuple, et qui aime tout homme au-delà de son peuple, et qui fait de l’humanité son peuple. Dieu aime, nous pouvons lire cette leçon dans chacun des trois textes que nous venons d’effleurer.

            Mais l’un de ces trois textes interroge cet amour plus que les deux autres, c’est celui des Chroniques. Parce qu’en plus de parler de Dieu qui aime le reste de son peuple et veille sur lui, le texte des Chroniques par de Dieu comme maître de l’histoire. Lorsque Dieu qui est maître de l’histoire fait monter les Babyloniens contre Jérusalem, c’est une vraie maîtrise : tous sont contraints. Mais lorsqu’il inspire Cyrus, ça n’est pas – ça n’est plus – pour contraindre, mais pour libérer : là où Dieu libère, là Dieu aime.

            La fin du 2nd livre des Chroniques est, semble-t-il, une méditation sur la liberté, la foi, et le sens de l’histoire. Ceux que Cyrus émancipe monteront-ils, ou ne monteront-ils pas, à Jérusalem pour y rebâtir le Temple. La foi en Dieu a-t-elle, ou n’a-t-elle pas besoin de Temple ?

            Cette liberté que Cyrus octroie appelle une réponse. Lorsque Dieu cesse d’être pensé comme le maître de l’histoire, la foi en Dieu et la responsabilité du croyant se nouent, d’une manière indéfaisable. Ce qui signifie qu’il appartient au croyant de répondre, et à lui seulement.

            Sœurs et frères, dans le tumulte du temps présent, la voix du Seigneur appelle. Répondons à son appel. Amen



samedi 6 mars 2021

Paul aux Corinthiens, Abraham, et l'appel de Dieu (1 Corinthiens 1,22-25)

1 Corinthiens 1

22 Les Juifs demandent des signes, et les Grecs recherchent la sagesse; 23 mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, 24 mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. 25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.

Prédication

            Je voudrais commencer en partageant avec vous une interrogation qui s’inscrit dans la suite du sermon du culte de dimanche dernier. Pour que cette interrogation ne soit pas seulement intelligible pour ceux qui étaient là dimanche dernier, je vais faire un petit rappel biblique. Il s’agit d’Abraham. Au 18ème chapitre de la Genèse, Abraham reçoit la visite de Dieu lui-même. Et lorsque Dieu apprend à Abraham que Sodome et Gomorrhe vont être détruites, Abraham prend la défense de Sodome. Il discute avec Dieu pour sauver des vies humaines. Au 22ème chapitre de la Genèse, Dieu réclame à Abraham la vie de son fils Isaac, et Abraham obéit, froidement, brutalement, sans même aucune ébauche de discussion. Pourquoi Abraham change-t-il aussi radicalement de comportement ? Nous laissons cette interrogation de côté.

            Paul écrivit à l’Église de Corinthe. Il avait séjourné à Corinthe de 50 à 52, si l’on se fie à la chronologie des Actes des Apôtres. Dix-huit mois de prédication fondatrice et d’enseignement oral de Paul dont nous ne savons rien, si ce n’est que cela avait conduit à la constitution d’une communauté très probablement à l’image de ce qu’était la ville de Corinthe. Un petit nombre de gens libres et riches, une énorme majorité de petites gens, pour la plupart esclaves. S’agissant des langues et des cultures d’origine, il devait y avoir là une considérable diversité communiquant dans une langue grecque très simple. Sans doute quelques personnes bien instruites, Juives et Grecques. Et si nous ajoutons que le christianisme était une religion vraiment toute jeune, nous nous demandons : ces gens-là, qu’avaient-ils en commun qui pouvait faire lien ?

            Tant que Paul était là, nous pouvons imaginer que la présence et l’autorité de Paul suffisaient à faire lien. Mais après le départ de Paul ? « Moi, j’appartiens à Paul ! Moi, à Apollos ! Moi, à Céphas ! Moi à Christ ! » (1Co1,12). Querelles et divisions s’ensuivent, qui vont être l’occasion de plusieurs lettres de Paul ; lettres dans lesquelles il pense certainement s’adresser à tous – c'est-à-dire à chacun. Et pour cela, il va évoquer des principes séparateurs, et un principe unificateur. Les principes séparateurs, il peut les constater, mais le principe unificateur, il ne peut que le proposer.

(1)  Premier principe séparateur : les Juifs demandent des signes.

            Ce ne sont certainement pas uniquement les Juifs de la communauté de Corinthe qui sont ici mentionnés. Paul évoque, tous ensemble, tous ceux qui  demandent – ou plutôt exigent – pour croire, que des actes de puissance aient lieu qui certifient ce qui est avancé. La puissance de Dieu ne peut pas rester une affirmation théologique, ni une confession de foi, elle doit être manifestée. Cette requête peut évidemment être formulée par toute personne qui aspire à croire, mais Paul en fait une spécificité Juive, et pas seulement des Juifs de Corinthe. Car qu’est-ce, au fond que l’histoire des Juifs, l’histoire du peuple hébreu, celle de l’exil et du retour, si ce n’est l’histoire de la manifestation de la toute puissance de Dieu ? Il en est donc qui demandent des signes.

(2)  Deuxième principe séparateur : les Grecs recherchent la sagesse.

            C’est une autre posture possible, et donc une autre attente possible de la part de ceux qui aspirent à croire : rechercher la sagesse, rechercher une doctrine satisfaisante pour l’intelligence, recherche d’un texte qui, si on le lit jusqu’au bout, vous fait arriver à une sorte de quod demonstrandum qui correspond exactement à la foi. Au moment où Paul parle, la philosophie a déjà bien six siècles d’âge… Dans l’Église de Corinthe, les Grecs d’origine ne sont probablement pas les seuls à mener une quête intellectuelle. Mais c’est à leur nom qu’est attachée la démarche. Il en est donc qui recherchent la sagesse.

            Et Paul n’introduit pas de troisième terme. S’agissant de Dieu et d’entrer dans ce que Paul appelle « la communion avec son Fils Jésus Christ » (1Co1,9), Paul ne distingue que deux voies, la voie du miracle et la voie de la sagesse. Et toutes deux sont des voies contraignantes. Car on ne peut pas nier l’évidence d’un miracle lorsque celui-ci vient d’avoir lieu sous vos yeux ; et on ne peut pas non plus nier la véracité du résultat d’une démonstration lorsque celle-ci est suffisamment bien menée.

            Mais… car il y a un mais : nous, dit Paul, nous prêchons un messie crucifié.

            Repérons tout d’abord ceci, qui  devait être assez compréhensible à l’époque : si l’on est messie, on n’est pas crucifié, et si l’on est crucifié, on n’est pas messie. Messie crucifié est un oxymore. Cette figure de style vise à minimiser, voire à casser, les termes auxquels elle se réfère. Messie, homme ayant reçu onction divines, cela renvoie à la puissance, et crucifié, cela casse cette même puissance. Car qu’est-ce que ce Dieu supposément puissant, mais qui se montre incapable d’arriver à ses fins ? Et quelles peuvent bien être les fins d’un tel Dieu ?

            Repérons aussi que ce messie crucifié est prêché. Que signifie donc prêcher ? Disons d’abord que prêcher n’est pas une démonstration. Positivement, repérons qu’en langue grecque, dans le verbe prêcher il y a le mot cœur. C’est une étymologie un peu hardie, mais elle nous permet de préciser que, s’il s’agit de prêcher, il s’agit du cœur. Bien sûr, la prédication espère demeurer intelligible, mais elle ne prétend à rien de contraignant. Prêcher, cela espère l’intelligence du cœur, et cela appelle l’adhésion du cœur. C’est un appel, ça ne peut être rien d’autre qu’un appel.

            Nous citons encore Paul : « Pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. »

            Mais voici la suite : « Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. » Ces derniers mots, et le petit car… qui les précède, relèvent-ils encore du verbe prêcher ? Sont-ils un appel ? L’appel expliqué, l’appel raisonné, est-il encore l’appel ? Peut-on, sans contradiction, être certain d’avoir raison de répondre ou d’avoir répondu à cet appel ?

Nous le pouvons. Dans nos cœurs nous le pouvons : cette certitude nous est accessible. Mais elle ne concerne que nous. Seul celui qui croit peut accéder à la certitude de ce qu’il croit. Mais s’il entend imposer à autrui les raisons et les formulations de sa foi, ça n’est plus du Messie crucifié qu’il est question, et ça n’est plus de prêcher qu’il s’agit.

            C’est ici que nous pouvons retrouver Abraham. Nous le retrouvons dans notre méditation qui est une méditation sur la foi.

            Dieu parle, et Abraham entend. Dieu ordonne et Abraham obéit. Telles sont les voies de Dieu, tel est le chemin d’Abraham. Mais le chemin d’Isaac, son chemin avec Dieu, doit-il passer nécessairement par le chemin d’Abraham ? Si Isaac est bien un autre croyant, son chemin avec Dieu ne peut-il pas être un autre chemin, un chemin original ?

            Toujours est-il qu’Abraham obéit et s’en alla sacrifier son fils. Pourquoi ? Au terme de cette méditation, nous pouvons estimer qu’Abraham n’avait pas encore pensé que Dieu attendait une réponse personnelle de la part de chaque être humain qu’il appelle personnellement.

            Puisse chacune et chacun répondre à l’appel que Dieu lui adresse. Amen