mercredi 27 décembre 2023

Matin de Noël (Jean 1,1-18) Le verbe est chair


Matin de Noël 2023

Musique

Salutation

 

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel !

L’aile de la nuit s’est éloignée

et je me réjouis dans la lumière.

Voici un nouveau jour, un jour encore, Seigneur !

 

Ton soleil a bu la rosée des champs et celle de nos cœurs.

En nous, autour de nous, tout est reconnaissance.

 

Merci, mon Dieu, pour les joies que tu me donnes,

et d’abord pour celle d’exister.

 

Je suis dans la joie ce matin, avec les anges je chante.

Comme eux je m’offre à ta grâce.

Et je te bénis !

 

Mon Dieu, ta création me réjouit !

Ta présence est partout.

Les psaumes chantent ton amour,

les prophètes l’ont annoncé et nous, nous le connaissons !

 

Tous les jours, par ta grâce,

c’est Noël et Pâques, c’est Pentecôte et l’Ascension !

 

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel !

 

Voici un jour encore qui brille, étincelle,

éclate de bonheur à cause ton amour,

éclate de bonheur à cause de ce jour que tu nous as donné de vivre,

 à cause de l’amour que tu nous as donné de vivre,

de partager.

 

Oui, pour cet amour, Seigneur,

pour la fraternité de ce Noël et de chaque jour,

je lance ma joie vers le ciel !

 

 

22/10/266 Voix des prophètes

 

Lecture biblique

Jean 1

1 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu.

 2 Il était au commencement tourné vers Dieu.

 3 Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.

 4 En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes,

 5 et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise.

 6 Il y eut un homme, envoyé de Dieu: son nom était Jean.

 7 Il vint en témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.

 8 Il n'était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.

 9 Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme.

 

Chant : 23/01/267 Dieu, qui verse tes eaux claires

 

Lecture biblique

Jean 1

10 Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu.

 11 Il est venu dans son propre bien, et les siens ne l'ont pas accueilli.

 12 Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

 13 Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.

 14 Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père.

 15 Jean lui rend témoignage et proclame: «Voici celui dont j'ai dit: après moi vient un homme qui m'a devancé, parce que, avant moi, il était.»

 16 De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur grâce.

 17 Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

 18 Personne n'a jamais vu Dieu; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a dévoilé.

 

32/16/364 D’un arbre séculaire

 

Prière

 

Nous sommes aimés de Dieu au-delà de ce que nous pouvons imaginer, malgré toutes les zones d’ombre de nos existences, où nous sommes solidaires et complices du mal qui court le monde, de la dureté, de la violence, de l’indifférence.

 

Prédication : 

Au commencement de l’évangile de Marc, que la liste des textes du jour nous proposait la semaine dernière, il y a un texte, et un homme. Le texte, c’est le livre du prophète Esaïe. L’homme, c’est Jean-Baptiste. L’évangile de Marc commence ici-bas.

Tout autre est le commencement de l’évangile de Jean. Le commencement de l’évangile de Jean est un commencement cosmique. Au commencement de l’évangile de Jean, il y a le commencement de tout ! Au commencement était le Verbe, et le verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Le Verbe ? On est d’emblée très haut, très loin, dans la proximité et dans l’intimité de Dieu.

 

Au commencement donc de l’évangile de Jean, il y a le Verbe. Le Verbe, c’est quoi ? C’est un mot un petit peu abstrait. Vous ne pouvez pas vous représenter le Verbe. Certaines traductions proposent « au commencement était la Parole ». Au commencement, il y a la Parole. Qu’est-ce donc que la Parole, au commencement, lorsqu’il n’y a que la Parole, qu’elle n’est dite à personne et qu’il n’y a personne pour l’entendre ? Qu’est-ce donc que le Verbe tout seul, dont on nous écrit qu’il est tourné vers lui-même ? Et quand bien même le Verbe est Dieu, qu’est-il concrètement s’il n’est tourné que vers lui-même ?

Je ne voudrais pas vous troubler excessivement en vous suggérant de vous demander ce qu’est Dieu lorsque personne ne parle de lui. Si vous voulez répondre à cette question, dites-vous bien que la puissance de Jupiter a considérablement diminué depuis que plus personne ne l’adore. Dites-vous bien aussi qu’une des questions que le monde contemporain pose à nos Eglises c’est « quel Dieu nous faites-vous connaître ? » Mais ce ne sont pas d’emblée les questions qu’aborde l’évangile de Jean.

En son commencement, l’évangile de Jean nous place devant ce qu’on pourrait appeler un savoir sur Dieu. L’énoncé de ce savoir sur Dieu est pour le moins  ambigu. Dieu est seul, proche de lui-même, et tourné vers lui-même. Il se suffit ainsi à lui-même. Et voici une affirmation : nous n’avons rien à faire de la connaissance de l’intimité d’un Dieu tout seul qui se suffit à lui-même.

 

Et pourtant Jean commence ainsi son évangile. En le commençant ainsi, Jean ne vient pas nous révéler un savoir que tous devraient connaître. Il ne nous parle pas non plus d’un Dieu que tous devraient atteindre, et en qui tous devraient se fondre. Si l’on venait à se fondre dans l’intimité de Dieu, on serait, ainsi que lui, tourné vers soi-même, parole à soi-même, et soi-même. Cette mystique simpliste n’a rien à voir avec l’humanité d’un être humain. Elle la détruit.

En commençant ainsi son évangile, Jean part, délibérément du plus spéculatif et du plus abstrait. Il agit ainsi pour montrer comment une vie religieuse ne doit pas être vécue. Et à contrario il signifie comment doit être vécue une vraie vie.

 

Dans quelle direction une vie doit-elle être vécue ? (première réflexion) Il semble bien que les premiers lecteurs de l’évangile de Jean s’étaient perdus. Ils avaient, dans leur vie, cherché le dévoilement de l’ultime. Ils avaient cherché à percer les secrets de la nature de Dieu. Ils s’étaient même tant consacrés à l’approche de ces secrets qu’ils en avaient perdu leur humanité. Peut-être avaient-ils, à force d’efforts, fini par contempler Celui qui est au principe de tout ; mais ils s’étaient abimés dans cette contemplation. A trop vouloir s’approcher du Verbe on en néglige la chair. A trop vouloir pénétrer le Verbe, on finit par n’être plus tourné que vers soi-même, à n’être plus envers soi-même que commencement et fin. Faire l’ascension du ciel et y contempler le Verbe, se fondre en lui, ce fut ce que firent certains des premiers chrétiens, au mépris de la chair.

Demandons-nous, à cet instant, si la direction d’une vie c’est que la chair se fasse Verbe ? La personne humaine ne vit pas pour se débarrasser la condition humaine ; la personne humaine vit dans la condition humaine, elle a charge de l’épouser.

 

Dans quelle direction une vie doit-elle être vécue ? (deuxième remarque) Pour cette deuxième remarque, nous nous demandons dans quelle direction la vie de Jésus-Christ a été vécue. Et le prologue de l’évangile de Jean nous répond avec une formule d’une précision et d’une compacité indépassables : le Verbe s’est fait chair. S’il est d’ailleurs un dévoilement dans l’évangile de Jean, il est exactement là : le Verbe s’est fait chair. Dieu qui était Dieu en lui-même et pour lui-même est devenu humain. L’arrogante et originaire suffisance de Dieu décide de n’être que pour, et par l’humanité. Lorsque le Verbe se fait chair, il ne le fait pas à moitié. Certes, il n’en est pas moins Verbe, et il a sur les éléments et sur les êtres humains une puissance absolue. Jésus-Christ, Verbe fait chair, accomplit donc des signes incroyables et tient des propos stupéfiants. Mais il montre aussi ce qu’est la chair. Il montre aussi que le Verbe fait chair ne veut pas pouvoir tout tout seul. Il veut que les êtres humains avancent et aillent loin en bonté, en grâce et en vérité. Il montre aussi, à l’inverse que la chair ne veut spontanément ni de vérité, ni de bonté ni de grâce. Il appelle pourtant la chair à faire le choix de la vérité, de la bonté et de la grâce. Ce choix, lui-même, il le fait, il l’assume, toute sa vie, jusqu’à la croix, et au-delà.

 

Nous avons vu ainsi que le Verbe peut se faire chair. Et nous avons vu aussi que la chair qui veut se faire Verbe ne peut que se perdre, se refermer sur elle-même… Comment devons-nous vivre, nous, qui sommes nés de la chair ? Nous sommes invités à recevoir le Verbe fait chair, à croire en son nom, à devenir ainsi enfants de Dieu. Nous sommes invités à nous laisser enfanter par Dieu, à devenir chair par le Verbe, et avec le Verbe. Recevoir la vie, c’est ce à quoi nous sommes appelés, à l’accueillir, lui dire oui, et oui jusqu’où la chair va, c'est-à-dire la mort.

Vivre, c’est croire. Croire, c’est l’un des maîtres mots de l’évangile de Jean. Une vie sans foi, une vie sans croire, c’est avoir peur de la vie et fuir devant la mort. Croire, c’est regarder la mort en face et proclamer l’amour de la vie.

 

Et dans la proclamation concrète de cet amour de la vie, nous pouvons retrouver le moment mystique par lequel commence l’évangile de Jean. Nous n’avons pas condamné ce moment, ni l’émotion, ni l’extase qui le caractérisent. Mais chair nous sommes, et chair nous demeurons. Jésus-Christ nous dévoile Dieu. Ce dévoilement est dévoilement de la chair, dans la chair. Il est dévoilement dans la précarité, dans la finitude de nos vies. Il est dévoilement dans nos paroles et dans nos actes lorsque nous ne trompons personne sur nous-mêmes, et sur Dieu. La grâce et la vérité adviennent ainsi dans la vie.

Musique

Cène

 

Confession de foi servant de préface :

Louons Dieu:

Nous te rendons grâces, Dieu notre Père,

car tu nous as donné celui que les prophètes ont annoncé,

Jésus-Christ, ton Fils unique, notre Sauveur.

 

“ Etant de condition divine, il n’a pas voulu tirer profit de son égalité avec toi, mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable à nous.

Ayant paru comme un homme, il s’est abaissé, se rendant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix.

 

C’est pourquoi tu l’as souverainement élevé et tu lui as donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin que tout genou fléchisse et que toute langue confesse à ta gloire, que Jésus-Christ est le Seigneur. ”

 

32/13/364 Nuit lumineuse

 

Père, au moment de nous approcher de cette table,

nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection,

et nous attendons son retour.

 

Il n’y a ici qu’un peu de pain et un peu de vin.

Envoie sur nous ton Saint-Esprit pour que nous les recevions comme les signes dont notre foi a besoin pour discerner la présence de Jésus-Christ au coeur de notre vie.

 

Nous sommes avides de posséder, de conquérir,

de consommer, mais la vraie vie consiste à t’appartenir, à être vaincus par ton amour,

à se déposséder pour mieux servir et pour mieux donner.

 

Par ce repas, fais-nous renaître à l’image de celui qui s’est donné lui-même pour nous.

 

Invitation, fraction élévation partage action de grâce

 

FIN de la Cène

 

32/28/380 Aujourd’hui le roi des cieux

 

Musique

Puis Notre père, comme action de grâce

 

Annonces

 

Offrande

 

Bénédiction

(en forme de confession de foi)

 

Donne-nous d’accueillir ta Parole et de pouvoir la partager,

comme on partage le pain, entre nous, en famille ou entre amis.

 

Dieu vous bénit.

Que l'amour, par le Père, soit répandu en vos cœurs.

Que la paix, par le Fils, naisse de votre témoignage.

Que l'espérance, par l'Esprit-Saint, anime votre vie.

 

32/31/386 Écoutez un saint cantique

 

Musique

 

 


Le presque Noël (2) Tu n'as rien vu (Luc 2,1 - 3,6)

 


Veillée de Noël

Musique

Salutation

 

Chant 31/01/306 Veni Veni Emmanuel

 

Lecture biblique

Luc 2

1 ¶ Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier.

2  Ce premier recensement eut lieu à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie.

3  Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville;

4  Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à la ville de David qui s’appelle Bethléem en Judée, parce qu’il était de la famille et de la descendance de David,

5  pour se faire recenser avec Marie son épouse, qui était enceinte.

6  Or, pendant qu’ils étaient là, le jour où elle devait accoucher arriva;

7  elle accoucha de son fils premier-né, l’emmaillota et le déposa dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle d’hôtes.

 

Chant : 32/23/374 Ô nuit bienveillante

 

8 ¶ Il y avait dans le même pays des bergers qui vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur troupeau.

9  Un ange du Seigneur se présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils furent saisis d’une grande crainte.

10  L’ange leur dit: "Soyez sans crainte, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple:

11  Il vous est né aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur;

12  et voici le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire."

13  Tout à coup il y eut avec l’ange l’armée céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait:

14  "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés."

 

32/27/378 Les anges dans nos campagnes

 

15  Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: "Allons donc jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître."

16  Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire.

17  Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant.

18  Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers.

19  Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens.

20  Puis les bergers s’en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé.

 

32/29/382 Il est né le divin enfant

 

Prière :

Père,

au fil des jours, tant de promesses nous déçoivent !

 Affermis en nous la foi

 et nous recevrons la promesse de vie.

 Que ta Parole nous apporte confiance et paix.

Par ton Esprit dépose-la en notre cœur

 

Texte additionnel

Luc 3:1

1 L'an quinze du gouvernement de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque du pays d'Iturée et de Trachonitide, et Lysanias tétrarque d'Abilène,

 2 sous le sacerdoce de Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie dans le désert.

 3 Il vint dans toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés,

 4 comme il est écrit au livre des oracles du prophète Esaïe: Une voix crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.

 5 Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées; les passages tortueux seront redressés, les chemins rocailleux aplanis;

 6 et tous verront le salut de Dieu.

  

prédication : Luc2,1-20 (et 3,6) noël 2012

          Dans le fil de l’évangile de Luc, il y a la prédication de Jean-Baptiste qui précède celle de Jésus. Et, si l’on s’en tient à ce que nous dit Luc, Jésus avait environ trente ans lorsqu’il commença à prêcher. C’est donc à peu près trente années après la naissance de Jésus à Bethléem que Jean-Baptiste proclame que « toute chair verra le salut de Dieu. » D’où une question très simple : puisque, trente années après Bethléem, Jean-Baptiste proclame que toute chair verra (au futur) le salut de Dieu, il est légitime de se demander ce qu’on a vu à Bethléem trente années plus tôt ?  Tu n’as rien vu à Bethléem… Si, j’ai tout vu… Vous connaissez le récit par cœur.

          On a vu un couple en voyage pour des raisons administratives, elle enceinte comme on dit jusqu’au bout des ongles, et que les douleurs de l’enfantement plient soudain en deux. On l’a vue accouchant dans l’écurie, parce qu’il n’y a pas de place pour ça dans une salle de restauration bondée. On a vu que, pour éviter que l’enfant ne fût piétiné, il fut placé dans la mangeoire des animaux, ce berceau de fortune en valant bien d’autres… On a vu cela à Bethléem.

          On y a vu des bergers, dans l’ordinaire des veilles de la nuit, être auditeurs de la parole d’un ange puis témoins et auditeurs d’une procession de toute l’armée du ciel, avec chants et fanfare. On a vu cela.

          On y a vu les bergers aller vérifier que ce qui leur avait été annoncé était bien réel. Et ils le vérifièrent, car, parfois, on ne croit que ce qu’on voit, et parce que, souvent, on ne prête foi qu’à ce qui se vérifie. On a vu cela.

          On a vu Marie, jeune accouchée, sans doute épuisée, qui tentait de faire tenir ensemble les éléments annoncés d’un destin exceptionnel et les éléments ordinaires du long labeur de vivre.

          On a vu enfin les bergers s’en retourner, réjouis de ce que tout ce qu’ils avaient entendu et vu était exactement tout comme cela leur avait été dit. Et il ne leur avait été dit que du beau, que du bon… alors que la vie n’est pas toujours belle, ni toujours bonne, et que c’est même lorsque la vie n’est ni belle ni bonne que l’Evangile est à éprouver, à repérer, à annoncer. Or, à Bethléem, on ne voit ni paralytiques à guérir, ni aveugles à qui rendre la vue, ni agonisants à qui rendre un souffle de vie, ni foules à nourrir, ni raisonneurs à faire taire…

Ceci non pour vous faire douter, mais pour que nous ayons bien conscience, tous ensemble, que la parole prophétique n’est pas réalisée totalement à Bethléem. Elle y connaît certainement l’un de ses accomplissements, mais elle doit demeurer une parole prophétique pour demeurer une parole d’espérance[1].

 

A Bethléem, certains ont vu… et c’est tant mieux qu’ils aient vu, le salut de Dieu. Mais, ailleurs qu’à Bethléem, quand verra-t-on le salut, et à quoi alors le reconnaîtra-t-on ? Qu’untel ait vu ce salut à Bethléem, nous nous en réjouissons comme les bergers s’en réjouirent. Mais l’ange annonce que cette affaire sera une grande joie « pour tout le peuple », et le prophète énonce que « toute chair verra le salut de Dieu. » Alors, Bethléem, oui… et après ?

 Puissante invitation, pour nous autres, à lire l’évangile après Bethléem et après Jean-Baptiste. Car ce que des bergers galiléens ont vu et reçu comme signe ne saurait constituer un signe, trente années plus tard, pour une femme syro-phénicienne, un centurion romain ou un pharisien de Jérusalem. Ainsi, le salut de Dieu a été vu lorsque Jésus a enseigné, a guéri, a consolé, a nourri… et cela a constitué autant de signes pour autant de gens. Et il a été vu aussi lorsque Jésus a été trahi, abandonné, jugé et crucifié. Car rien n’est étranger au salut de Dieu. Le salut doit pouvoir être vu de la crèche à la croix, de la naissance la plus miraculeuse à la mort la plus infamante, du succès le plus éclatant à l’échec le plus lamentable. Le salut de Dieu doit pouvoir être vu dans le néant aussi, sinon, le proclamer n’est que poudre aux yeux, mièvrerie et bavardage.

Ainsi faut-il que nous voyons à la crèche l’un des signes du salut, mais le signe des signes, c’est la croix. La croix du crucifix, où agonise le Fils de l’homme, qui est la même que la croix resplendissante, celle de la résurrection, qui dit la perpétuité de l’espérance. Ainsi, le matin de Noël ne prend sens que comme commencement de la Passion, ne prend sens qu’au-delà du matin de Pâques, au-delà de la résurrection, de l’attente, et de la Pentecôte.

Et on verra les disciples devenir non seulement des prêcheurs, mais aussi des témoins actifs et responsables de l’Evangile.

 

« Et toute chair verra le salut de Dieu », énonce donc le prophète. Les anges ne nous ont peut-être jamais parlé, et nous n’avons rien vu à Bethléem : nous sommes lecteurs des Ecritures Saintes et auditeurs de la prédication chrétienne mais, pour les apparitions célestes, nous arrivons juste deux mille années plus tard. La promesse est pourtant là, attendant que nous la recevions et que nous la mettions en œuvre. Ainsi, Noël, c’est la célébration de la grâce de naître, mais cette grâce ne nous dispense pas d’apprendre à en vivre.

Il nous faut apprendre à écouter, et à regarder. C’est plus ou moins ce que les bergers commencent à faire – il faut bien un commencement, et ce commencement est, pour les bergers, un commencement heureux, un commencement de réjouissance : tout ce qu’ils voient est conforme à tout ce qu’ils avaient entendu. Et lorsque ça n’est pas conforme à ce qu’on a vu et cru ? Et lorsque rien de ce qu’on vous promet ne se réalise ? Et lorsque l’abime s’ouvre entre ce qu’on espère et ce qui advient ?

Dans chacune des circonstances de la vie, il nous faut apprendre à écouter, et à regarder. Il nous faut aussi apprendre à nous recueillir, à réfléchir, à tenir ensemble, en pensée au moins, les éléments contradictoires parfois du rêve et de la réalité, de la proclamation de la grâce et de l’ordinaire des jours. On nous représente souvent Marie à Bethléem comme un modèle de sérénité. Mais le texte suggère un véritable débat intérieur, une véritable fanfare d’émotions et de sensations, comme un coup de cymbales qui détruit momentanément l’harmonie, tout en en faisant partie, et à la suite duquel il faut retrouver la tranquillité, et continuer à vivre.

Il nous faut aussi apprendre à agir, c'est-à-dire à répondre de ce que nous avons vu, de ce en quoi nous avons cru, et de ce que nous proclamons. Que ferons-nous nous-mêmes, qui donne à quelques autres une possibilité de voir le salut de Dieu ?

 

Sœurs et  frères, laissons là cette question. Et tâchons de retrouver la paix. Un enfant est né, fruit du désir d’un homme et d’une femme, et fruit du désir de Dieu. Nous nous penchons au-dessus du berceau de cet enfant. Nous remercions Dieu qui se donne en cet enfant, en l’adulte que deviendra cet enfant. Nous remercions Dieu pour l’irremplaçable leçon de vie qu’il y a là. En recevant cette leçon, c’est la vie que nous recevons et, en cette vie, la promesse s’accomplit : nous voyons le salut de Dieu. Amen

 

Silence

Musique

 

32/30/384 Voici Noël

 

Annonces

Offrande

 

Prière

Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.

 

 

Nous te prions pour les responsables des nations

qui rêvent de leur imposer silence.

 

Nous te prions pour celles et ceux

qui n’ont aucun pouvoir,

pas même celui de faire entendre leur voix,

et qui fuient devant la force des puissants.

 

Nous te prions pour les riches

qu’inquiète le cri des affamés;

nous te prions pour les affamés

que révolte le gaspillage des riches.

 

Nous te prions pour les chefs de guerre

qui ne connaissent que les armes pour instaurer la paix.

 

Nous te prions pour les artisans de paix

qui ne parviennent pas à faire reculer la haine et la violence.

 

Nous te prions pour celles et ceux qui,

dans l’insouciance de leur bonne santé,

se préoccupent uniquement de leur corps.

Nous te prions pour les malades

qu’angoissent la souffrance, la solitude et la mort.

 

Nous te prions

pour les croyants sans cesse guettés par le doute,

et pour les incroyants que la soif de comprendre

et la joie de vivre rapprochent mystérieusement de toi.

 

Beaucoup de nos frères et de nos soeurs en Christ

comptent aujourd’hui sur notre prière.

Nous te les nommons dans le secret de nos coeurs.

                   silence

Nous nous reconnaissons en chacun d’eux.

Comme eux, nous avons besoin,

jour après jour, de ta grâce.

Avec eux, nous nous remettons entre tes mains

et nous nous confions à ton amour

manifesté en Jésus-Christ.

 

Notre Père

 

Musique

Bénédiction

 

Il faut sortir,

gens de mon peuple!

 

Ici c’est le campement d’un instant,

le lieu d’une halte,

où Dieu et l’homme s’arrêtent

avant de reprendre la route.

 

Sortez, gens de mon peuple.

Vous êtes le peuple en partance,

votre terre n’est pas ici.

Vous êtes peuple en mouvement,

étranger, jamais fixé,

gens de passage vers la demeure d’ailleurs.

 

Sortez, gens de mon peuple.

Allez prier plus loin;

la tendresse sera votre cantique

et la vie votre célébration.

Allez, vous êtes la maison de Dieu,

les pierres taillées à la dimension de son amour.

 

On vous attend dehors,

gens de mon peuple!

 

Soyez bénis

Amen

 

31/17/326 Ô mon peuple prends courage

 



[1] Alors, bien sûr, vous savez que la parole que proclamait Jean-Baptiste était une parole que le prophète Esaïe avait déjà proclamée. Mais, bizarrement, une recherche sérieuse dans la Bible nous montre que Jean-Baptiste cite tout à la fois Esaïe, et les Psaumes, mais d’une manière étrangement biaisée. Il fait une sorte de citation interprétative…


samedi 23 décembre 2023

Le presque Noël, ou l'annonciation faite à David (2 Samuel 7,1-13)


TOB  2 Samuel 7:1 Or, lorsque le roi fut installé dans sa maison, et que le SEIGNEUR lui eut accordé le repos alentour face à tous ses ennemis,

 2 le roi dit au prophète Natan: «Tu vois, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente de toile.»

 3 Natan dit au roi: «Tout ce qui est dans ton cœur, fais-le, car le SEIGNEUR est avec toi.»

 4 Or, cette nuit-là, la parole du SEIGNEUR fut adressée à Natan en ces termes:

 5 «Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR: Est-ce toi qui me bâtiras une Maison pour que je m'y installe?

 6 Car je ne me suis pas installé dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter d'Égypte les fils d'Israël et jusqu'à ce jour: je cheminais sous une tente et à l'abri d'une demeure.

 7 Pendant tout le temps où j'ai cheminé avec tous les fils d'Israël, ai-je adressé un seul mot à une des tribus d'Israël que j'avais établies en paissant Israël mon peuple, pour dire: ‹Pourquoi ne m'avez-vous pas bâti une Maison de cèdre?›

 8 Maintenant donc, tu parleras ainsi à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR le tout-puissant: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d'Israël, mon peuple.

 9 J'ai été avec toi partout où tu es allé: j'ai abattu tous tes ennemis devant toi. Je t'ai fait un nom aussi grand que le nom des grands de la terre.

 10 Je fixerai un lieu à Israël, mon peuple, je l'implanterai et il demeurera à sa place. Il ne tremblera plus, et des criminels ne recommenceront plus à l'opprimer comme jadis

 11 et comme depuis le jour où j'ai établi des juges sur Israël, mon peuple. Je t'ai accordé le repos face à tous tes ennemis. Et le SEIGNEUR t'annonce que le SEIGNEUR te fera une maison.

 

 Et le SEIGNEUR t'annonce que le SEIGNEUR te fera une maison.

 12 Lorsque tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté.

 13 C'est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom, et j'établirai à jamais son trône royal.

 14 Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils.

Prédication

TOB  2 Samuel 7:1 Or, lorsque le roi fut installé dans sa maison, et que le SEIGNEUR lui eut accordé le repos alentour face à tous ses ennemis,

 2 le roi dit au prophète Natan: «Tu vois, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l'arche de Dieu est installée au milieu d'une tente de toile.»

 3 Natan dit au roi: «Tout ce qui est dans ton cœur, fais-le, car le SEIGNEUR est avec toi.»

 4 Or, cette nuit-là, la parole du SEIGNEUR fut adressée à Natan en ces termes:

 5 «Va dire à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR: Est-ce toi qui me bâtiras une Maison pour que je m'y installe?

 6 Car je ne me suis pas installé dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter d'Égypte les fils d'Israël et jusqu'à ce jour: je cheminais sous une tente et à l'abri d'une demeure.

 7 Pendant tout le temps où j'ai cheminé avec tous les fils d'Israël, ai-je adressé un seul mot à une des tribus d'Israël que j'avais établies en paissant Israël mon peuple, pour dire: ‹Pourquoi ne m'avez-vous pas bâti une Maison de cèdre?›

8 Maintenant donc, tu parleras ainsi à mon serviteur David: Ainsi parle le SEIGNEUR le tout-puissant: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu deviennes le chef d'Israël, mon peuple.

 9 J'ai été avec toi partout où tu es allé: j'ai abattu tous tes ennemis devant toi. Je t'ai fait un nom aussi grand que le nom des grands de la terre.

 10 Je fixerai un lieu à Israël, mon peuple, je l'implanterai et il demeurera à sa place. Il ne tremblera plus, et des criminels ne recommenceront plus à l'opprimer comme jadis

 11 et comme depuis le jour où j'ai établi des juges sur Israël, mon peuple. Je t'ai accordé le repos face à tous tes ennemis. Et le SEIGNEUR t'annonce que le SEIGNEUR te fera une maison.

 12 Lorsque tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j'élèverai ta descendance après toi, celui qui sera issu de toi-même, et j'établirai fermement sa royauté.

 13 C'est lui qui bâtira une Maison pour mon Nom, et j'établirai à jamais son trône royal.

 14 Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils.

Prédication

En ce quatrième dimanche de l’Avent 2023, le texte principal qui nous est proposé cette année est celui de l’Annonciation, c’est à dire de l’annonciation faite à Marie…

Nous sommes le 24 décembre, Noël c’est ce soir et demain, ce qui fait peu entre un annonciation et une naissance, même si, pour Dieu, un jour est comme 1.000 ans.

Je ne me moque pas : la parole de Dieu étant ce qu’elle est, pour celui qui l’entend l’annonciation est une réalisation…

L’annonciation – ce que Dieu annonce – n’est pas une promesse qui se réalisera à terme, mais une réalisation en soi. Là où Jésus-Christ est annoncé, là il est présent. Là où la parole de Dieu est entendue, elle fait ce qu’elle dit.

Et  donc, s’il s’agissait de prêcher sur l’annonciation faite à Marie, j’en aurais fini avec la prédication de ce matin.

 

Mais nous allons plutôt méditer, et prêcher, sur une autre annonciation, l’annonciation faite à David. Cette affaire est assez connue, ça n’est pas David, l’immense roi David, qui a construit le temple, mais son fils Salomon. Dans notre annonciation, le nom de Salomon n’est pas mentionné… et lorsqu’on sait le nombre d’enfants mâles que David eût, on peut se douter qu’il allait y avoir de sérieux problèmes de succession… et puis, lorsque nous lisons l’annonciation, une certaine Bethsabée n’est pas encore entrée en scène… alors, lisons seulement que ça n’est pas David qui construira, mais un fils de David.

 

En attendant, David unifie les deux royaumes, le Sud et le Nord, Juda et Israël, il fait la conquête d’une ville – Jérusalem – et en fait la capitale, Sa capitale de Son royaume… et il ne lui manque plus que… l’arche, la présence de Dieu dans sa capitale… ce qui est fait… mais voilà, ça n’est pas encore assez, et puis c’est un peu étrange, un roi mieux logé que son Dieu…

Et puis, David ayant vaincu tous ses ennemis, il se mit à penser à Dieu ! Offrir à Dieu une certaine belle maison. Est-ce tout ce qu’il reste à faire ? Est-ce que ça se fait comme on fait son jardin ?

Et Dieu, qu’est-ce qu’il en pense ? Ou du moins le prophète de service. Nathan.

Nathan sur la première confrontation avec David, agit comme un prophète de cour, comme un courtisan «  Oui mon Roi, bravo mon roi, tout ce que mon roi voudra Dieu le voudra… » David veut mettre Dieu dans la boite et le prophète ne trouve rien de prophétique à dire…

 

David donc dit des trucs, Nathan dit des trucs, et vous n’êtes pas naïfs au point de croire ça…

Mais peut-être seriez-vous comme Nathan le prophète : à ce roi à qui tout réussit va-t-on énoncer directement son fait ? Car David semble bien tout à coup avoir un souci de Dieu bien étrange… j’habite dans un palais, et mon Dieu dans un coffre en bois ? Je suis bien établi, bien chez moi, et finalement, si Dieu était bien chez lui dans une maison de moi, il serait bien chez moi et, peut-être, bien à moi… après tout ce qu’il a fait pour moi, je pourrais bien faire un petit quelque chose pour lui… une espèce de renvoi d’ascenseur. Tel est le projet de David… tel est le projet de Nathan le prophète qui répond à cet instant exactement tout comme un courtisan : « Tout ce que tu veux, Ô mon roi, le Seigneur est avec toi ! »

 

Et donc, Mon Dieu et moi, nous avons des petits projets… après tout ce que j’ai fait pour lui, il me doit bien ça… Mais qui a fait quoi pour qui ?

Et bien, nous rejoignons en plein des thèmes liés à ceux de l’annonciation ou, plutôt, à la dénonciation.

Je vous suggère d’établir un parallèle osé entre Marie et David… Je ne sais pas pour lequel des deux c’est le moins flatteur… mais Marie est si souvent construite comme parangon d’humilité et de soumission à l’œuvre du Seigneur que c’est un modèle qui peut devenir persécuteur, et masquer ce que tous nous avons à traverser : l’idée de la possession.

 

Toute annonciation est dénonciation.

L’annonciation faite à Marie dénonce QUOI ?

Et bien, il suffit de lire, et en particulier l’objection de Marie… pour le remarquer. Que Marie objecte-t-elle ? Vous le savez : Je n’ai pas connu d’homme… je n’en suis pas passée par le processus ordinaire de la procréation.

Mais il y a pourtant là une dénonciation ! Enonçons-la : Le salut advient toujours dans l’histoire par les voies considérées comme anormales. Il n’y a nulle action humaine qui produise la nouveauté radicale de la liberté. La meilleure des objections de Marie ne masque pas les limitations du convenable et du scandale - qui lui sont imposées par son histoire. Et ce que dit Marie devra toujours être regagné en tant que nouveauté.

L’annonciation faite à David dénonce QUOI ?

Et bien, il suffit de lire – et nous avons lu : Est-ce toi – dit Dieu à David – qui me bâtira une maison pour que j’y habite ? Ainsi est dénoncée cette aptitude à réduire l’initiative divine à des raisonnements d’humains. Oui, ça part d’un bon sentiment que de donner au Dieu une maison qui soit digne de Lui, mais le meilleur des bons sentiments – même de David – ne masque pas le désir de posséder ce Dieu.

 

C’est le même motif, en réalité, dans les deux cas ! C’est le même énoncé de la fatalité de l’ambition qu’il en soit aujourd’hui et toujours comme il en fut toujours.

 

L’annonciation ne devrait pas se perdre, s’épuiser, parce que l’affaire n’est pas encore terminée. Et d’ailleurs l’ange de Marie – comme le Seigneur de Nathan le prophète – ne baisse pas si facilement les bras… et une fois que la dénonciation a eu lieu, il faut encore un certain temps pour que la renonciation advienne.

 

Renonciation de Marie à considérer qu’il faudrait en passer par les processus de la procréation pour mettre au monde qui que ce soit…

Renonciation de David à mettre Dieu dans la grande boîte comme s’il considérait que cela lui échoyait de plein droit…

Et nous, renoncer à quoi ?

Peut-être chacun doit-il se poser une question toute simple : qu’est-ce que je veux si fort en quoi je me hausse ? Et quel dialogue – comme dans la Bible – persistant avec ces sortes d’étrangers que sont les anges, les dieux, les œuvres de culture et certains inconnus… lorsque parfois, la vie est si lourde, trop légère ?

 

Marie se prononce… tout en n’ayant pas eu plus d’homme qu’elle n’en a eu… ce qui ne va en aucun cas l’empêcher de s’épanouir comme on sait… « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole »

C’est que David aussi se prononce… et tout en n’ayant plus l’ambition de construire son saint bazar, il n’en mènera pas moins une vie pleine… « Qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu’est-ce que ma maison pour que tu m’aies fait parvenir jusqu’ici ? »

 

Et maintenant, voici l’annonciation… qui est invitation à ce parcours, et proclamation qu’il est possible…

Amen


samedi 16 décembre 2023

Jean Baptiste, le presque Christ (Jean 1,6-8 et 19-28)

Jean 1

6 Il y eut un homme, envoyé de Dieu: son nom était Jean.

 7 Il vint en témoin, afin qu’il témoignât de la lumière, afin que tous croient par lui.

 8 Il n'était pas, celui-là, la lumière, mais (il fut afin qu’il) témoignât de  la lumière.

 

19 Et voici quel fut le témoignage de Jean lorsque, de Jérusalem, les Juifs envoyèrent vers lui des prêtres et des lévites pour lui poser la question: «Qui es-tu?»

20 Il affirma – il ne nia pas – il affirma : « Je ne suis pas le Messie. »

21 Et ils lui demandèrent: «Qui es-tu? Es-tu Elie?» Il répondit: «Je ne le suis pas.» - «Es-tu le Prophète?» Il répondit: «Non.»

22 Ils lui dirent alors: «Qui es-tu?... que nous apportions une réponse à ceux qui nous ont envoyés! Que dis-tu de toi-même?»

23 Il affirma: «Je suis une voix qui crie dans le désert: ‹Aplanissez le chemin du Seigneur›, comme l'a dit le prophète Esaïe.»

 

24 Or parmi ceux qui avaient été envoyés il y avait des Pharisiens.

25 Ils continuèrent à l'interroger en disant: «Si tu n'es ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète, pourquoi baptises-tu?»

26 Jean leur répondit: «Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas;

27 il vient après (et derrière) moi et je ne suis même pas digne de dénouer la lanière de sa sandale.»

28 Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.

Prédication

            En ce troisième dimanche de l’Avent, nous rencontrons de nouveau Jean le Baptiste. C’est un personnage qui apparaît dans les quatre évangiles. Mais il serait plus juste de dire que quatre personnages apparaissent, chacun dans l’un des quatre évangiles, qui portent tous le même nom. Chacun de ces personnages apparaît, apparemment, pour annoncer celui qui doit venir après lui, c'est-à-dire Christ, le Messie. Mais en deçà des apparences, en deçà de l’histoire racontée, chaque figure du Baptiste apparaît comme une condition particulière de possibilité de rencontre du Christ. Oui, chaque évangile est particulier, chaque évangile trace son propre chemin vers le Christ.

C’est maintenant le chemin – un petit bout du chemin – de l’évangile de Jean que nous parcourons. C'est-à-dire que nous allons nous en tenir aux versets que nous venons de lire et, s’il faut aller chercher d’autres versets, ce sera seulement dans l’évangile de Jean.

            Or donc, il y eut un homme, envoyé de Dieu, envoyé pour témoigner de la lumière, afin que par lui, les hommes croient. Croient quoi ? Afin que, par lui, les hommes croient, c'est-à-dire, dans l’évangile de Jean, qu’ils soient dans une disposition d’esprit particulière, et que nous allons préciser chemin faisant.

 

            Cet homme, le Baptiste, avait semble-t-il suffisamment de succès pour qu’on vînt, depuis la capitale, pour enquêter sur lui. C’est que, hier comme aujourd’hui, les puissants s’intéressent à ceux qui, sortant pour ainsi dire de nulle part, emportent l’adhésion de foules petites ou grandes. On se méfie de possibles concurrents. Bref, on vient enquêter sur le Baptiste. Nous suivons l’une après l’autre les étapes de l’enquête. Première question : « Qui es-tu ? » Première réponse : « Je ne suis pas le Messie. » Seconde question : « Elie ? » Pas d’avantage. Troisième question : « Le Prophète ? » Pas plus. Ces trois questions correspondent à trois figures de l’attente.

 

En commençant par la plus grande, la plus haute, d’abord, le Messie, qui changerait tout, les cieux et la terre, le commencement et la fin ; le Messie, figure la plus haute, la plus attendue, ou plutôt la plus espérée, la plus lointaine et la plus étrangère aussi ; la figure de la plus grande attente, de la plus grande crainte et de la plus grande espérance… Et non, le Baptiste n’est pas le Messie, il le confesse positivement.

Alors, les enquêteurs mettent la barre un peu plus bas : « Es-tu Elie ? » Elie, c’est une très haute figure, celui qui fit et défit les rois, tant les rois d’Israël que des rois étrangers, et qui, surtout, fut projeté au ciel sans jamais mourir, de sorte qu’il peut toujours revenir, à n’importe quel instant. Elie, c’est moins que le Messie, mais ça n’est pas rien tout de même, parce que, justement, ça pourrait défaire tel et tel roi et rétablir Israël dans une certaine vieille grandeur. Mais le Baptiste confesse positivement qu’il n’est pas Elie.

Alors, l’enquête met la barre encore un peu plus bas : « Le Prophète ? » Ce n’est pas rien non plus, le Prophète. C’est une voix, assez reconnaissable, qui interpelle puissamment ses contemporains, qui leur rappelle énergiquement l’Alliance et les exigences de la miséricorde de Dieu. Mais le Baptiste confesse positivement encore qu’il n’est pas le Prophète.

 

S’il n’est ni le Messie, ni Elie, ni le Prophète, qu’est-donc alors le Baptiste, celui qui témoigne de la lumière ? La barre est au plus bas. Et l’on sent bien que l’enquête officielle va conclure que le Baptiste n’est rien, rien parce que rien de reconnu, ni rien de connu, ni rien d’espéré ; le Baptiste, avec son message, n’est rien, rien parce qu’on ne peut l’associer à aucune figure religieuse cataloguée, à aucune sommité célèbre, ni à aucun imaginaire bien reçu.

Et ce rien – ce presque rien, ce pas grand-chose – le Baptiste l’assume, parfaitement : Je suis une voix qui crie… Non pas La Voix, comme le rendent immodestement les traducteurs, mais juste une voix qui crie : « Dans le désert, aplanissez le chemin du Seigneur. » Cette voix crie que la Lumière est à attendre et à observer dans le presque rien de la monotonie apparente des jours, que la rencontre de la Lumière est promise sur les lieux où personne apparemment ne va. Cette voix crie que la plus fiable des espérances est la plus banale des quotidiennetés, pourvu qu’on s’y prépare, pourvu qu’on abaisse – en matière d’espérance – le niveau de ses exigences au niveau de l’inexhaustible et imprévisible réalité. Pourvu qu’on apprenne, qu’on consente à apprendre, que le désert n’est jamais désert, et qu’un paysage toujours identiquement recommencé n’est pas dépourvu de chemin à parcourir, alors la promesse ne saura jamais faillir et la Lumière ne saura jamais manquer de jaillir.

 

Tel fut le témoignage que le Baptiste rendit à la Lumière… et la conclusion de l’enquête dût, sur ce coup, être que ce Baptiste n’était pas grand-chose, juste un bruit, juste une voix.

Mais alors pourquoi baptisait-il ? Pourquoi donc baptises-tu, toi qui n’est rien, ni personne, lui demande-t-on ? Et le Baptiste, dans les versets que nous lisons, de se dérober, apparemment. Apparemment seulement, parce que pour qui réfléchit un peu, cette réponse était une critique virulente de la pratique religieuse ordinaire, canonique, reçue et obligatoire. « Pourquoi baptises-tu, toi qui n’es rien ? », c’est la question qu’on lui pose. Et sa réponse résonne ainsi : « Et vous, qui sacrifiez, qui célébrez… que croyez-vous que vous êtes ? Vous qui affirmez que c’est comme vous le voulez et pas autrement que la Lumière se manifestera, quel témoignage apportez-vous ? Vous qui pensez qu’a part vous et autrement que vous nul n’est aimé de Dieu et illuminé par lui, pour qui vous prenez-vous ? »

En substance, ce que le Baptiste répond, c’est que ceux qui savent sous quelle forme et de la part de qui l’on doit entendre la Parole de Dieu ne l’entendront jamais de qui que ce soit. Ce que le Baptiste a répondu a dû profondément déplaire à l’enquête…

 

Peut-être même que ce que le Baptiste a répondu ne nous plaît guère non plus. Et pourtant… que sont nos prières, nos cultes, nos Temples et nos usages, que sont nos connaissances, même bibliques ? Qu’est tout cela, et que sommes-nous nous-mêmes à la mesure de la grandeur de Dieu et de l’histoire de l’humanité ? Peu de chose, et sans doute moins encore que le Baptiste. Pourtant, tout autant que le Baptiste nous pouvons apprendre et comprendre l’espérance, la plus belle, la plus profonde, celle du quotidien, de l’ordinaire, du presque rien, et affirmer à sa suite que, déjà, dans cette simplicité, toute la fidélité de Dieu est inscrite.

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas… », dit le Baptiste. Oui, il est là, déjà, au milieu de nous, que nous ne connaissons pas… et la seule tâche que nous ayons à accomplir est celle d’apprendre la simplicité, d’apprendre à le voir et à l’accueillir.

samedi 9 décembre 2023

Deuxième dimanche de l'Avent, Commencement, Marc 1:1, etc...


 Marc 1

1 Commencement de l'Évangile de Jésus Christ Fils de Dieu:

 2 Ainsi qu'il est écrit dans le livre du prophète Esaïe, Voici, j'envoie mon messager en avant de toi, pour préparer ton chemin.

 3 Une voix crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.

 4 Jean le Baptiste parut dans le désert, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés.

 5 Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui; ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en confessant leurs péchés.

 6 Jean était vêtu de poil de chameau avec une ceinture de cuir autour des reins; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

 7 Il proclamait: «Celui qui est plus fort que moi vient après moi, et je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la lanière de ses sandales.

 8 Moi, je vous ai baptisés d'eau, mais lui vous baptisera d'Esprit Saint.»

Lire aussi Esaïe 40:1-11 et 2Pierre 3:8-14 mais le plus important est Marc 1:1

Prédication : 

            Commencement, qu’est-ce que cela signifie ?

 

            Marc 1:1 Commencement de l’évangile de Jésus Christ Fils de Dieu. Marc 16:8 Elles sortirent et s'enfuirent loin du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées; et elles ne dirent jamais rien à personne, car elles avaient peur.

            Ce verset, si l’on décide – c’est possible – qu’il est la fin de l’évangile de Marc dans sa version la plus ancienne, vient affirmer que la résurrection de Jésus Christ signe – selon Marc – la fin de l’Évangile.

            Mais bien sûr, vous n’êtes pas dupes, c’est quelqu’un qui a eu une idée géniale pour que les humains parlent de l’évangile entre eux. Cette idée, c’est de transformer littérairement le récit d’un drame absolu en l’annonce d’une bonne nouvelle. Cette idée revient à confier à l’être humain – auditeur ou lecteur – la tâche de proclamer que la fin est le commencement.

            Et tout de suite, nous nous demandons comment cela se fera.

 

            Si nous nous référons à l’histoire de la terre d’Israël, et aux relations que le peuple hébreu eut avec ses voisins, nous constatons que le pire fut possible, le meilleur aussi. Question de période, question de la bonne forme des royautés d’Israël et de Juda, question aussi de la bonne forme des Empires voisins. Essayons d’être clairs. Les Empires voisins ont toujours montré un grand appétit en face de petits Royaumes, qu’ils ont souvent vaincus et assujettis au tribu, c'est-à-dire à la paix payante, et si l’on ne paye pas, c’est la guerre… Mais lorsque les grands Empires entraient eux-mêmes en crise (coup d’état au palais, succession foireuse ou invasions ou épidémie, les petits Royaumes pouvaient un temps être tranquilles et n’avaient alors de cesse que de s’émanciper, et il y eut pour eux de belles périodes d’autonomie Jusqu’à ce que… ça recommence.

            Et jusqu’à ce qu’arrivent les grandes catastrophes de la chute de Samarie (~722) et de l’exil à Babylone (~585). Et c’est au sujet de ces catastrophes vraiment majeures que certaines questions se sont posées avec une certaine urgence.

            C’est que Dieu était jusque là un Dieu de la terre, un Dieu de la fertilité dont l’humeur conditionnait le rythme des précipitations – rythme régulier et généreux dans ce pays et à ce moment là… Un Dieu généreux pour de petits pécheurs. Les accidents de la météo, et les accidents liés à la mauvaise humeur des croyants étaient vite expiés, régis par des lois d’équivalence, pas forcément arithmétisées, mais simplement existantes. Ce qui suffisait pour la justification… Mais arrivèrent deux catastrophes majeures.

            Dans la première de ces catastrophes, 10 des 12 tribus des fils d’Israël disparurent, déportées par le vainqueur l’Assyrien Sargon II, et l’on n’entendit plus jamais parler d’elles. Dans la deuxième catastrophe (585), le pays fut ravagé, Jérusalem mise à sac, le Temple détruit, et la famille royale décimée, tout ce qui était prêtre, prince, artisan, intellectuel... fut déporté en Babylonie.

            Est-ce que ce petit Dieu tout juste agricole, péquenot même avec son Temple, même pas céleste, qui allait bien pour un climat clément et une population plutôt paisible pour des Proche Orientaux, était capable de quoi que soit lorsque la calamité ennemie leur tomba dessus d’en-haut, et que les morts et les disparus se comptèrent soudain par dizaines de milliers ? Quelle faute massive, collective, avaient-ils donc commise dont ils fussent tous coupables, et qu’ils devraient tous expier, tous, les justes comme les méchants. Par quel rituel ? Et quelle peine ?

            C’est intordable. Et donc la religion entra en crise. Pour aller au bout de ce que nous voulons dire, Dieu lui-même entra en crise, une crise si grave que Dieu en mourut. Et que se passa-t-il alors ?

            (Passons au présent) Je crois que ce qui se passe alors n’est pas forcément du fait des théologiens professionnels. Et peut-être même pas du fait des pasteurs. Peut-être du fait des petites gens, des croyants, de ceux qui n’ont pas de savoir ni de pouvoir à protéger. Car ce qui doit se passer, et qui va se passer, c’est un départ, un nouveau départ. Avec audace, ils vont envisager que chacun est responsable de ses propres fautes, le salut va donc être individualisé. Avec audace ils vont considérer que Dieu est là-haut et qu’il domine tout. Avec audace aussi ils vont considérer que Dieu est fidèle envers et contre tout à un peuple qu’il va chercher jusqu’en terre d’exil pour le ramener sur une certaine terre. Audace toujours lorsqu’on affirmera que c’est Dieu lui-même qui couronne les empereurs étrangers (Cyrus le Perse reçoit l’onction divine…) Avec une audace encore plus folle ils considèreront que la parole divine ne sort plus de la bouche d’un prophète mais qu’elle est consignée dans un livre, et donc accessible d’une manière autonome à tous ceux qui savent lire…

            Toutes ces choses sont bien un peu difficile, convenons-en, mais peut-être pas tant que ça, alors je ferai mémoire ici devant vous d’une théologienne que j’ai bien connue dans l’Ain, à Attignat, elle avait largement passé ses 80 ans, élevait trois vaches et quelques poules consanguines. Elle sortait le fumier à la fourche, comme dans l’autre siècle, s’appelait Louise Rayroud, de toute sa vie n’avait lu que sa Bible et le journal. Sa compréhension et sa pensée du présent et de Dieu étaient d’une pénétration et d’une finesse admirable. Elle aurait pu à elle seule recommencer l’histoire des hommes et de Dieu si les circonstances l’avaient exigé. Très modestement, elle m’invitait, à l’automne, dans son potager et sur son champ, et me faisait don de suffisamment de courges pour nourrir ma petite famille, plus toute la paroisse.

            Toutes ces choses sont elles si difficile ?

 

            Commencement, qu’est-ce que ça veut dire ? Si nous le prenons au pied de la lettre qui nous est proposé, le commencement c’est Jean le Baptiste qui prend la parole et annonce ceci et cela, la lettre du texte. Mais c’est très insatisfaisant parce que cela enferme l’évangile dans un schéma de clôture qui va rendre caduque les derniers versets de Marc 16 : « Elles ne dirent jamais à personne... » Clôture qui oblige à rajouter au texte toutes sortes d’apparitions contraignantes du Ressuscité, au lieu d’inviter le lecteur à faire sien l’étonnement devant le tombeau vide – même si, et surtout si – il n’y comprend rien.

            Commencement de l’évangile de Jésus Christ Fils de Dieu c’est le titre de tout le texte originel de Marc. Depuis Marc 1:2 et jusqu’à Marc 16:8 nous n’avons que le commencement. Et la suite ? Elle appartient au croyant-lecteur-auditeur de la prédication chrétienne de l’inventer – inventer, c’est découvrir.

            Plusieurs voies, sont possibles en vérité, Marc 1:1 et ce qui suit Marc 16:8, Jean 1:1 « Au commencement était la parole… », et Genèse 1:1 « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre… ». Trois voies, parmi des dizaines d’autres pour entrer dans ce qu’un de nos maitres a appelé l’invention de Dieu – Thomas RÖMER, ou la découverte de Dieu, la création de Dieu, ou encore l’intimité de Dieu.

            Tout cela en héritage, comme au commencement.