dimanche 27 avril 2014

Les Saintes Ecritures, la Terre Promise et la vie (Josué 3 et 4)

En préparant ce billet, je suis dans la reconnaissance. La suggestion de lire les deux chapitres bibliques qui suivent est due au pasteur James Woody (EPUdF, Paris, Oratoire du Louvre), qui en a donné une belle prédication le dimanche des Rameaux de cette année.

http://oratoiredulouvre.fr/predications.php

Je signale aussi qu'une partie de ma propre prédication est inspirée d'un texte important de Dietrich Bonhoeffer, "Notre chemin selon le témoignage de l'Ecriture", un texte de 1938 dans lequel il examine, dans des circonstances historique particulièrement tendues, ce qu'est la preuve scripturaire, comment il convient de la construire et ce qu'il convient d'en attendre. Ce texte, qu'on peut trouver en traduction dans les Textes choisis, ne cesse de me stimuler depuis... longtemps.

Josué 3 et 4
1 Josué se leva de bon matin; ils partirent de Shittim, lui et tous les fils d'Israël, et arrivèrent au Jourdain; là, ils passèrent la nuit avant de traverser.
2 Or, au bout de trois jours, les scribes passèrent à travers le camp
3 et ils donnèrent cet ordre au peuple: «Lorsque vous verrez l'arche de l'alliance du SEIGNEUR, votre Dieu, et les prêtres lévites qui la portent, alors vous quitterez le lieu où vous êtes et vous la suivrez
4 - toutefois qu'il y ait entre vous et elle une distance d'environ deux mille coudées, ne l'approchez pas - , ainsi vous saurez quel chemin vous devez suivre, car vous n'êtes jamais passés par ce chemin auparavant.»
5 Puis Josué dit au peuple: «Sanctifiez-vous, car demain le SEIGNEUR fera des merveilles au milieu de vous.»
6 Josué dit aux prêtres: «Portez l'arche de l'alliance et passez devant le peuple.» Ils portèrent l'arche de l'alliance et marchèrent devant le peuple.
7 Le SEIGNEUR dit à Josué: «Aujourd'hui, je vais commencer à te grandir aux yeux de tout Israël pour qu'on sache que je serai avec toi comme j'étais avec Moïse.
8 Et toi, tu donneras cet ordre aux prêtres qui portent l'arche de l'alliance: ‹Lorsque vous arriverez au bord des eaux du Jourdain, vous vous arrêterez dans le Jourdain.› »
9 Josué dit aux fils d'Israël: «Avancez ici et écoutez les paroles du SEIGNEUR, votre Dieu.»
10 Puis Josué dit: «À ceci vous saurez que le Dieu vivant est au milieu de vous, et qu'il dépossédera vraiment devant vous le Cananéen, le Hittite, le Hivvite, le Perizzite, le Guirgashite, l'Amorite et le Jébusite:
11 voici que l'arche de l'alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain.
12 Et maintenant, prenez douze hommes parmi les tribus d'Israël, un homme par tribu.
13 Dès que la plante des pieds des prêtres qui portent l'arche du SEIGNEUR, le Seigneur de toute la terre, se posera dans les eaux du Jourdain, alors les eaux du Jourdain, les eaux qui descendent d'amont, seront coupées et elles s'arrêteront en une seule masse.»
14 Lorsque le peuple quitta ses tentes pour traverser le Jourdain, les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance étaient devant le peuple.
15 Quand ceux qui portaient l'arche furent arrivés au Jourdain, et que les pieds des prêtres qui portaient l'arche eurent trempé dans l'eau de la berge - en effet, le Jourdain déborde sur toutes ses rives durant tout le temps de la moisson - ,
16 alors les eaux qui descendent d'amont s'arrêtèrent, elles se dressèrent en une seule masse, très loin, à Adam, la ville qui est à côté de Çartân, et celles qui descendent vers la mer de la Araba, la mer du Sel, furent complètement coupées, et le peuple traversa en face de Jéricho.
17 Et les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance du SEIGNEUR s'arrêtèrent sur la terre sèche, au milieu du Jourdain, immobiles, tandis que tout Israël traversait à pied sec jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de traverser le Jourdain.

4:1 Or, dès que toute la nation eut achevé de passer le Jourdain, le SEIGNEUR dit à Josué:
2 «Prenez douze hommes dans le peuple, un homme pour chaque tribu,
3 et commandez-leur: ‹Emportez d'ici, du milieu du Jourdain, de l'endroit où les pieds des prêtres se sont immobilisés, douze pierres; vous les ferez passer avec vous et vous les déposerez à la halte où vous passerez la nuit.› »
4 Puis Josué appela les douze hommes qu'il avait désignés parmi les fils d'Israël, un homme pour chaque tribu,
5 et Josué leur dit: «Passez devant l'arche du SEIGNEUR, votre Dieu, vers le milieu du Jourdain, et que chacun charge une pierre sur son épaule selon le nombre des tribus des fils d'Israël
6 afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque demain vos fils vous demanderont: ‹Que signifient pour vous ces pierres?›,
7 vous leur direz: ‹C'est que les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'arche de l'alliance du SEIGNEUR quand elle passa dans le Jourdain! Les eaux du Jourdain ont été coupées, et ces pierres tiendront lieu de mémorial aux fils d'Israël à jamais.› »
8 C'est ainsi que les fils d'Israël firent ce que Josué leur avait commandé: ils emportèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme le SEIGNEUR l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des fils d'Israël, et ils les firent passer avec eux jusqu'à la halte où ils les déposèrent.
9 Josué fit dresser douze pierres au milieu du Jourdain à l'endroit où les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance avaient mis les pieds, et elles y sont jusqu'à ce jour.
10 Les prêtres qui portaient l'arche s'arrêtèrent au milieu du Jourdain jusqu'à ce que fût totalement accomplie la parole que le SEIGNEUR avait prescrit à Josué de dire au peuple, selon tout ce que Moïse avait prescrit à Josué, et le peuple se hâta de passer.
11 Or, quand tout le peuple eut achevé de passer, l'arche du SEIGNEUR passa, ainsi que les prêtres, devant le peuple.
12 Passèrent en avant des fils d'Israël les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, en ordre de bataille, selon ce que leur avait dit Moïse:
13 environ quarante mille hommes d'infanterie légère passèrent devant le SEIGNEUR pour le combat, vers la plaine de Jéricho.
14 En ce jour-là, le SEIGNEUR grandit Josué aux yeux de tout Israël et on le craignit comme on avait craint Moïse tous les jours de sa vie.
15 Alors le SEIGNEUR dit à Josué:
16 «Commande aux prêtres qui portent l'arche de la charte de remonter du Jourdain.»
17 Et Josué commanda aux prêtres: «Remontez du Jourdain.»
18 Or, quand les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance du SEIGNEUR remontèrent du milieu du Jourdain - dès que la plante des pieds des prêtres se fut détachée pour gagner la terre sèche - , les eaux du Jourdain revinrent à leur place et coulèrent, comme auparavant, tout au long de ses rives.
19 Le peuple remonta du Jourdain le dix du premier mois et il campa à Guilgal, à l'extrémité est de Jéricho.
20 Quant à ces douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain, Josué les fit dresser à Guilgal.
21 Puis il dit aux fils d'Israël: «Lorsque demain vos fils demanderont à leurs pères: ‹Que signifient ces pierres?›,
22 vous le ferez savoir à vos fils en disant: ‹Israël a passé ici le Jourdain à sec;
23 le SEIGNEUR, votre Dieu, a asséché devant vous les eaux du Jourdain jusqu'à ce que vous ayez passé, comme le SEIGNEUR, votre Dieu, l'avait fait pour la mer des Joncs qu'il assécha devant nous jusqu'à ce que nous ayons passé,
24 afin que tous les peuples de la terre sachent comme est forte la main du SEIGNEUR, afin que vous craigniez le SEIGNEUR, votre Dieu, tous les jours.› »

Prédication :
A la fin du long voyage qui avait tant duré, et pendant lequel ils avaient reçu la Loi, pendant lequel ils avaient été guidés par Moïse, les fils d’Israël s’apprêtaient à entrer en terre promise. Il fallait traverser le Jourdain. Il fallait traverser le Jourdain comme il avait fallu traverser la mer des Roseaux (la mer rouge). Je vous propose ce matin quelques réflexions sur cette seconde traversée, et sur la fin du voyage.

Ce récit n’est pas vraiment un récit de fin de voyage comme pourrait l’être la fin de l’Odyssée. Ulysse, il est vrai, rentre chez lui, et quelqu’un l’y attend. On pourrait se dire que la Terre Promise est le chez soi où les Hébreux reviennent enfin.
Il n’en est rien. Personne n’attend les Hébreux. Et ce récit n’est pas un récit de retour chez soi mais un récit de création. C’est un récit de création parce que des eaux s’écartent, exactement tout comme se sont écartées les eaux dans le premier chapitre de la Genèse.

Pour que le passage vers la vie soit possible, dans ces deux textes bibliques, il faut que les eaux se séparent. Les eaux, dans ces textes, c’est le chaos. Pour que la vie soit possible, pour qu’on vienne au monde,  il faut que, à l’intérieur de l’espace du chaos, une zone sèche soit dégagée. C’est ce que nous avons observé dans la lecture du récit. Le Jourdain devient soudain mieux que guéable. Il devient la terre sèche sur laquelle marcher. Et le passage demeure praticable tant que l’Arche d’Alliance est là posée au milieu. Qu’est-ce que l’Arche d’Alliance ? C’est le Texte, celui de la Loi.
Ainsi donc, ce récit est le récit de la mise au monde des Hébreux dans la Terre Promise. C’est le récit d’une naissance. Or une naissance, pour celui qui  nait, c’est une entrée dans l’inconnu. Ainsi, pour celui qui y entre, la Terre Promise est une terre inconnue, une terre de nouveauté.

La Terre promise, en tant que lieu où naissent les Hébreux, est une terre inconnue. Comment va-t-on vivre en terre inconnue ? On ne le sait pas puisqu’elle est une terre inconnue et que personne ne nous y attend.
Mais ce qui est clair, c’est que l’organisation stricte et disciplinée qui a permis aux Hébreux de survivre dans le désert est désormais périmée. On ne vit pas en milieu hostile comme on vit en milieu accueillant. Il s’agit donc d’inventer un nouveau mode de vie. Or, leur premier mode de vie était, par nécessité, guidé par une lecture stricte du Texte sacré, un Texte donné même au fur et à mesure des besoins du désert. Mais là, en Terre Promise, les besoins changent radicalement, et le Texte est là, en entier. Que va-t-il se passer ?

Pour tenter de répondre, observons les mouvements respectifs de l’Arche d’Alliance – c'est-à-dire du Texte – et du peuple.
Côté désert. L’Arche est avec le peuple. Elle passe devant le peuple et entre dans le Jourdain. AU milieu du Jourdain, l’Arche s’arrête. Le passage est ouvert. Nous l’avons dit, déjà, le Texte ouvre le passage à travers le chaos, fraye un chemin possible, et maintient même ce chemin ouvert pendant le temps nécessaire au passage.
Or lorsque le peuple traverse, lorsqu’il passe, le peuple passe devant l’Arche. Non pas à côté de l’Arche mais au-devant d’elle. A Terre Promise chemins nouveaux. Et des chemins nouveaux le Texte ne dit rien. Si l’on choisit la Terre Promise, on choisit l’inconnu, inconnu existentiel, inconnu biblique…
Et si le peuple ne passait pas en avant du Texte ? Le peuple alors n’irait nulle part. Le Texte biblique ne précède définitivement que ceux qui ne vont nulle part. C'est-à-dire que le Texte biblique ne dispense pas de croire. Car si l’on attend d’être certain qu’un chemin est juste pour daigner s’y engager, on n’ira jamais nulle part et surtout pas en Terre Promise. Mais ceux qui avancent avec foi découvriront en chemin ce que Dieu veut, certainement. Le Texte ne sera jamais muet pour ceux qui avancent dans la foi. Mais, pour un temps, ceux qui choisissent d’avancer doivent choisir la confiance et accepter de ne pas savoir où ils vont.

Pendant que l’Arche, c'est-à-dire le Texte, tient ouvert le passage à travers le chaos, le peuple passe devant. Il passe devant pour faire plus et mieux que ce que la Loi propose, pour inventer son nouveau mode de vie, pour inventer une nouvelle interprétation de la Loi.
Mais, une fois la traversée accomplie, une fois que tout le peuple est devant, le Texte, la Loi, le rejoint, et le chaos se referme. L’ancien monde, le monde du désert, est à jamais derrière. L’interprétation de la Loi qui prévalait au désert est à jamais caduque.

Que va-t-il se passer ? Le peuple arrivé en Terre Promise va-t-il oublier la Loi ? Va-t-il oublier la foi ? L’opulence qui lui est donnée est-elle  nocive pour la foi ? Si le désert vient avant la Terre Promise, le fait qu’on arrive en Terre Promise ne doit pas faire du peuple un peuple oublieux. J’attends tout de Dieu lorsque je suis privé de tout. J’attends tout de Dieu lorsque tout me sourit. Mais bien souvent, qu’ai-je à faire de Dieu lorsque tout me sourit ? Lorsque tout me sourit, si je n’ai plus rien à faire de Dieu, c’est que, de nouveau, je suis captif.
C’est pour cette raison que le Texte doit rejoindre le Peuple une fois arrivé en terre Promise. Non pas pour que le peuple s’y conforme, car la vie ne se conforme jamais à aucun texte, mais pour que le peuple puisse s’évaluer et se comprendre face au Texte.
Notre fidélité de maintenant au Texte, à l’Alliance, et au Dieu qui nous les a donnés, doit être inventée et évaluée maintenant, et à chaque instant.

Les Hébreux sont-ils réellement arrivés à bon port et chez eux, tout comme Ulysse qui était un jour parti de chez lui finit un jour par rentrer chez lui ? Etre Hébreu, cela signifie « être de passage ». Et lorsqu’on regarde un peu finement comment est construit le récit que nous avons lu, on finit par ne plus vraiment savoir si c’est l’Arche d’Alliance – le Texte – qui précède le peuple ou si c’est le peuple qui précède le Texte, si le peuple est devant, derrière, ou autour du Texte. Il y a ainsi des bouclages et des rebouclages du récit qui nous font penser que le peuple ne cesse de précéder le Texte et que le Texte ne cesse de précéder le peuple.
Ainsi l’entrée en Terre Promise est un processus sans fin, comme l’apprentissage de la vie est un processus sans fin. Et il faut dire que si nous cessons de dépasser la Loi, c’est que nous avons cessé de croire, ou que nous avons cessé de vivre. Et qui si nous cessons de nous laisser rejoindre par la Loi, par le Texte, c’est que nous avons cessé de nous souvenir de la miséricorde de Dieu. La Terre Promise n’est atteinte qu’un seul instant ; elle est incessamment devant nous. La Terre promise est la terre de la promesse, et ça n’est que dans vie, une vie ouverte, créative, inventive, accueillante… et par la foi qu’on chemine vers la Terre Promise, jusqu’au bout de la vie.

dimanche 20 avril 2014

Sur la résurrection (1 Corinthiens 15,1-17)

1 Corinthiens 15
Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous vous tenez,
 2 et par lequel vous serez sauvés pourvu que vous gardiez cet Evangile tel que je vous l'ai annoncé et en dehors duquel vous auriez cru hasardeusement (d’une manière fantasque).
 3 Je vous ai transmis en premier lieu ce que j'avais reçu moi-même: Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures.
 4 Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures.
 5 Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.
 6 Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois; la plupart sont encore vivants et quelques-uns sont morts.
 7 Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.
 8 En tout dernier lieu, il m'est aussi apparu, à moi l'avorton.
 9 Car je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d'être appelé apôtre parce que j'ai violenté l'Église de Dieu.
 10 Mais ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n'a pas été vide. Au contraire, j'ai travaillé plus qu'eux tous: non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.
 11 Bref, que ce soit moi, que ce soit eux, ainsi nous prêchons, et ainsi vous avez cru.
 12 Si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment certains d'entre vous démontrent-ils qu'il n'y a pas de résurrection des morts?
 13 S'il n'y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité,
 14 et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vide, et vide aussi votre foi.
 15 Il se trouve même que nous sommes des témoins-menteurs au sujet de Dieu, car nous avons témoigné au sujet de Dieu qu’il a ressuscité le Christ alors qu'il ne l'a pas ressuscité, vu que les morts ne ressuscitent pas.
 16 Si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité.
 17 Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est frivole, vous êtes encore dans vos péchés.

Prédication
Pourquoi faut-il que certaines fêtes soient célébrées chaque année ? Chaque année, il faut repasser par la case Noël, par la case Rameaux-Pâques, et par la case Pentecôte. Cela fait trois ou quatre fêtes qui se répètent et qui retracent, chaque année, toute la vie de Jésus. Pourquoi ? Quatre seulement, mais il pourrait y en avoir beaucoup plus. Jésus, sa conception, sa circoncision, sa bar-mitzvah, son baptême, sa transfiguration et son ascension… Le protestantisme réformé français n’est pas – à cause de son anticatholicisme viscéral – trop  riche en fêtes liées à la vie de Jésus. Il y en a quelques-unes cependant, et la question demeure. Pourquoi répéter ces fêtes chaque année ? Les fêtes de la Confrérie des Vignerons à Vevey, en Suisse, ont lieu cinq fois par siècle seulement…
            Pourquoi chaque année ? C’est la répétition que nous questionnons. Nous suggérons maintenant que si cela doit être fait, si ces fêtes doivent être célébrées au moins une fois par an, c’est parce qu’il est humainement, spirituellement, nécessaire qu’elles le soient.
            Ceci étant posé, et pour tenter d’évaluer la portée de cette suggestion, nous méditons le texte que nous venons de lire, en quatre points : 1. Il n’y a pas de preuves de la résurrection ; 2. On aimerait des preuves de la résurrection ; 3. La résurrection est donnée pour la foi ; 4. La résurrection est attestée par la vie de celui qui la prêche.

1.      Il n’y a pas de preuves de la résurrection
Première observation sur ce texte : il n’y a pas de preuves de la résurrection. Paul écrit son texte pour rappeler cette vérité essentielle de la prédication chrétienne : Christ est ressuscité. Et la vérité de cette vérité c’est que cela advint selon les Ecritures, et que le ressuscité est apparu à certains, mais qu’il n’y a pas de preuves de la résurrection. Il n’y a que des textes et récits. Il m’est apparu, disent certains. Il est apparu à des foules entières, dit-on. Il est ressuscité, affirment les Ecritures. Cela ne constitue pas des preuves.
S’il y a des preuves, c’est du contraire de la résurrection, des milliers de preuves. Les morts ne ressuscitent pas, Christ n’est donc pas ressuscité. Et réciproquement. Ceci, depuis toujours constitue une preuve, une preuve conforme à l’observation, au bon sens.
Une preuve, cela s’impose à tous, cela vaut par soi-même, cela donne puissance à celui qui la détient et à qui l’administre. Rien de tel s’agissant de la résurrection du Christ. Le cœur, l’essentiel, de la prédication chrétienne est totalement indémontrable. Il ne repose sur aucun fait historique qui ait été vérifié. Quelqu’un proclame, quelqu’un prêche : « Christ est ressuscité ! ». Et c’est tout.
Oui, du temps de Paul, il demeure encore quelques témoins vivants d’apparitions du Christ ressuscité. Mais Paul anticipe admirablement sur le temps qui est le nôtre, celui où la résurrection du Christ a lieu dans la Bible, a lieu dans la liturgie, mais là seulement, ceci depuis la disparition de la toute première génération chrétienne, et maintenant pour toujours.
2.      On aimerait des preuves de la résurrection
Mais on aimerait qu’il y ait des preuves, parce qu’on rêve de sécurité, de certitude, de puissance. On aimerait démontrer aux gens, et que soit prouvé à nous-mêmes, que Jésus et ressuscité. Il serait alors impossible de ne pas adhérer. Cela nous dispenserait de croire, de choisir et de répondre.
On aimerait qu’il y ait des preuves de la résurrection, devant la mort, devant notre mort et devant la mort de ceux qui comptent pour nous. On voudrait être certain que ça n’est pas fini, certain de se revoir. Des preuves de la résurrection du Christ seraient aussi des preuves de la résurrection des morts. Ce preuves nous délivreraient d’une de nos plus grandes inquiétudes, celle que le meilleur de ce que nous avons reçu et donné se perde à jamais. Ces preuves nous assureraient que les plus belles de nos histoires n’ont jamais de fin.
Ça n’est pas condamnable de vouloir des preuves de la résurrection. Devant la douleur, devant la souffrance, devant la perte de ceux qu’on aime, devant la mort massive, vouloir des preuves de la résurrection, c’est juste humain.
3.      La résurrection est donnée pour la foi
Nous n’avons pas de preuves ni de démonstration, dit Paul, nous n’avons que l’Evangile de la résurrection, qui ne peut être que prêché et auquel, peut-être, quelqu’un croira. La résurrection du Christ n’est pas un événement historique qui s’impose à tous, mais une prédication donnée pour la foi. Et la foi seule sauve. Elle sauve précisément du très humain besoin de preuves, d’assurances, de certitudes ; elle sauve de ces besoins qui paralysent l’existence, qui tuent la joie de vivre et au titre desquels on impose à autrui de porter des fardeaux qui ne sont pas les siens.
La résurrection se passe de toute preuve parce que sa signification la plus profonde c’est que l’essentiel de la vie, la vie dans son essence même, est toujours donnée par pure grâce, ne peut être reçue que par la foi et peut triompher du pire.
S’en tenir à la résurrection du Christ, prêchée sans preuve aucune, c’est donc s’en tenir à la foi, à la foi seule. C’est s’en tenir à la vie, à sa beauté comme à sa cruauté, à ses vacheries comme à ses promesses. L’affirmation de Paul selon laquelle « si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vide et vide aussi votre foi » est à cet égard une confession de foi dans le plus beau sens du terme : un hymne à la vie. Mais Paul est Paul, il a son style, emporté, radical. Plus modestement que lui, plus timidement que lui, nous confessons et prêchons que Christ est ressuscité et que notre foi et notre vie tiennent leur plénitude de cela.   
4.      La résurrection est attestée par la vie de celui qui la prêche
Croire, vivre et prêcher sont, pour Paul, une seule et même réalité. La résurrection ne peut jamais être prouvée, mais il y a des gens qui vivent en elle et qui, de fait attestent d’elle.
Dans le texte que nous lisons, l’apôtre Paul propose, sur la base de sa propre vie, un exemple d’attestation de la résurrection. Paul, certainement Bible en main, a commencé par violenter l’Eglise de Dieu, c'est-à-dire par imposer violemment ses convictions et ses preuves, des preuves bibliques, des preuves traditionnelles. Puis, le ressuscité lui étant apparu, Paul a renoncé à la violence contraignante de ses preuves pour choisir la faiblesse libératrice de prédication de la résurrection. Et pour qu’il soit parfaitement clair que c’est tout à fait sans violence et librement qu’il a prêché, et librement que d’autres ont cru, il ne voit dans tout cela que l’action de la grâce de Dieu, don libre et généreux qui n’attend qu’une adhésion libre, totale et joyeuse. Ce que je suis, dit Paul, dit celui qui prêche la résurrection de Christ, je le dois à la grâce de Dieu et sa grâce à mon égard n’a pas été vide (…) ; j’ai travaillé (…) non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

            Pourquoi donc faut-il célébrer certaines fêtes chaque année ? La réponse a été déjà donnée, mais subrepticement. La voici, de nouveau, plus clairement. Il faut célébrer ces fêtes chaque année tout comme il faut parcourir certains sentiers chaque année, pour ne pas qu’ils s’effacent, pour qu’ils restent praticables. Le sentier qu’il faut parcourir à Pâques n’est pas celui qu’il faut parcourir à Pentecôte, ou aux Rameaux, ou à Noël…
Des sentiers spirituels qu’il faut parcourir, celui de Pâques est le plus important, et aussi le plus fragile, celui que la nature (humaine) menace toujours le plus de recouvrir et d’effacer, parce qu’il est dans nature humaine de construire des preuves, d’exiger d’autrui qu’il nous rassure, de reproduire toujours les mêmes choses. Il est dans la nature humaine de ne pas vouloir croire. La foi, c'est-à-dire la confiance, confiance en la vie envers et contre tout, c’est la disposition la plus fragile qui soit, celle que la vie malmène le plus.
            Alors il faut se rappeler au moins une fois par an – et peut-être bien plus souvent – une fois par semaine… que Christ est ressuscité, que cela n’était ni prévu ni prévisible, ni exigé ni exigible, que cela ne pouvait relever que de la foi, ne peut relever que de la foi, foi qui déplace les montagnes, foi qui fait ne craindre ni la mort ni la vie. Christ est ressuscité. Amen

dimanche 6 avril 2014

Une méditation sur la volonté de Dieu (Jean 9,31)

                     On s'étonnera peut-être de retrouver les mêmes versets qu'il y a une semaine. C'est ainsi. Le parcours de la piété proposé il y a huit jours laissait de côté le reste d'un verset, qui évoquait la volonté de Dieu, de "faire la volonté de Dieu". Je n'ai pas voulu laisser de côté cela. Qui d'ailleurs ne me laisse pas en paix.

Jean 9:1 En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance.
2 Ses disciples lui posèrent cette question: «Rabbi, qui a péché pour qu'il soit né aveugle, lui ou ses parents?»
3 Jésus répondit: «Ni lui, ni ses parents. Mais c'est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui!
4 Tant qu'il fait jour, il nous faut travailler aux œuvres de celui qui m'a envoyé: la nuit vient où personne ne peut travailler;
5 aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.»
6 Ayant ainsi parlé, Jésus cracha à terre, fit de la boue avec la salive et l'appliqua sur les yeux de l'aveugle;
7 et il lui dit: «Va te laver à la piscine de Siloé» - ce qui signifie Envoyé. L'aveugle y alla, il se lava et, à son retour, il voyait.

13 On conduisit chez les Pharisiens celui qui avait été aveugle.
14 Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.

15 (Alors), les Pharisiens lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Il leur répondit: «Il m'a appliqué de la boue sur les yeux, je me suis lavé, je vois.»
16 Parmi les Pharisiens, les uns disaient: «Cet individu n'observe pas le sabbat, il n'est donc pas de Dieu.» Mais d'autres disaient: «Comment un homme pécheur aurait-il le pouvoir d'opérer de tels signes?» Et c'était la division entre eux.

On interroge ensuite les parents, puis

24 Une seconde fois, les Pharisiens appelèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: «Rends gloire à Dieu! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur.»
25 Il leur répondit: «Je ne sais si c'est un pécheur; je ne sais qu'une chose: j'étais aveugle et maintenant je vois.»

(et un peu plus loin, l’homme qui avait été aveugle s’adresse toujours aux Pharisiens)

9:31 Dieu, nous le savons, n'écoute pas les pécheurs; mais si un homme est pieux et fait sa volonté, Dieu l’écoute.

32 Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle de naissance.
33 Si cet homme n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.»

34 Les Pharisiens ripostèrent: «Tu n'es que péché depuis ta naissance et tu viens nous faire la leçon!» ; et ils le jetèrent dehors

Prédication
                Il y a seulement huit jours, vous avez entendu la lecture de ces mêmes versets et, de ces versets, un seul avait d’abord retenu l’attention du prédicateur. Revoici le même verset : « Jean 9:31 Dieu, nous le savons, n'écoute pas les pécheurs; mais si un homme est pieux et fait sa volonté, (Dieu) l’écoute. »
Insistons d’abord un tout petit instant sur le début et la fin de ce verset. Dieu écoute, nous dit-on, celui qui est pieux et qui fait sa volonté. Dieu écoute, pour certains traducteurs, cela signifie que Dieu exauce. Et le verset que nous méditons semble alors nous donner une piste pour que Dieu soit attentif à nous, pour qu’il nous exauce : être pieux et faire sa volonté.
La piété, être pieux, c’est ce qui avait retenu notre attention la semaine dernière. Et nous avions découvert que tous, dans ce texte, sont pieux, de diverses manières… Aujourd’hui, nous nous intéressons à « faire la volonté de Dieu ».

Il y a trois types de situations dans lesquelles des gens se posent la question de la volonté de Dieu. (1) Lorsque des catastrophes arrivent… Un tsunami, une tempête, un incendie, est-ce la volonté de Dieu ? Je laisse cette question, non pas par lâcheté, mais, aujourd’hui, par respect. Elle pourra, cette question, faire l’objet d’une autre prédication. Le texte que nous méditons interroge les actes des êtres humains. (2) La question de la volonté de Dieu peut donc être posée s’agissant des actes que je m’apprête à faire, ou que j’ai faits. Est-ce que je vais faire, est-ce que je fais, est-ce que j’ai fait, la volonté de Dieu ? Oui ? Non ? Succès ? Echec ? Conformité aux Ecritures Saintes ? (3) La question de la volonté de Dieu peut encore être posée s’agissant des actes d’autrui.
Voici quelques exemples, pour bien vous montrer que cela n’est pas simple et que le succès ou l’échec d’une entreprise ne peuvent pas constituer des critères concernant la volonté de Dieu. D’un cambriolage réussi nous ne dirons pas nécessairement qu’il était conforme à la volonté de Dieu. Du ministère d’Etienne l’apôtre qui finit lapidé nous ne dirons pas qu’il n’était pas conforme à la volonté de Dieu. Et si demain une grille à 50 carrés et 11 étoiles venait à me porter chance, pourrais-je conclure que jouer à des jeux de hasard est conforme à la volonté de Dieu ? Soyons sérieux, et reconnaissons que, le plus souvent, lorsqu’on prétend connaître et faire la volonté de Dieu, c’est, Bible en main, pour mettre en avant que l’on est, soi-même, certain de la faire, mais que, s’agissant d’autrui, il y a un grave problème… Est-ce si simple ?

C’est l’ex-aveugle qui énonce le premier cette phrase qui semble tout droit sortie d’un manuel de catéchisme : « Dieu, nous le savons, n'écoute pas les pécheurs; mais si un homme est pieux et fait sa volonté, (Dieu) l’écoute. » Il sort cette phrase parce qu’il y a débat, un débat sur la nature de ce Jésus qui soigne et guérit un jour de sabbat. S’agissant de Jésus, lui – ex-aveugle – et les Pharisiens, n’ont pas le même avis. De plus, tous les Pharisiens ne sont pas entre eux le même avis. C’était la division entre eux, rapporte l’évangile de Jean.
Pour les Pharisiens, et pour commencer simplement, faire la volonté de Dieu passe par le respect scrupuleux et littéral des commandements bibliques. Nous n’allons pas rejeter d’emblée une telle conception, qui est potentiellement au moins tout à fait intéressante. Quelqu’un accomplit scrupuleusement et littéralement les commandements bibliques. Dieu m’écoute dit ce quelqu'un. Soit. Dieu l’écoute, et tant mieux. La personne qui fait le choix de vivre sérieusement cette observance fait ce choix. Dieu est Dieu et il sait ce que vaut ce choix. Et celui qui fait sérieusement ce choix reconnaîtra que tout ce qui advient dans sa vie résulte de ce que Dieu l’écoute. C’est parfaitement respectable, et l’on pourrait même dire qu’il y a de la grandeur, de la beauté même à s’en tenir obstinément à un tel choix de vie, vaille que vaille, et même si la pauvreté, ou la mort, doit être le prix de ce choix.
Il n’y aurait rien à dire de plus si certains Pharisiens ne se mettaient pas à considérer que ce qu’ils choisissent pour eux-mêmes est la seule manière possible de faire la volonté de Dieu. Il n’y aurait rien à dire non plus si, au titre de cette manière qui est la leur, certains Pharisiens ne condamnaient pas ceux qui ne font pas comme eux font.
Avant même de parler de Jésus qui, d’une autre manière, fait la volonté de Dieu, nous pouvons revenir sur le fait qu’il y avait division entre les Pharisiens. Il n’échappe pas à certains des Pharisiens que si l’homme, ce Jésus, était pécheur, il n’aurait pas le pouvoir de faire ce qu’il fait. Or, il fait ce qu’il fait, et Dieu l’écoute, et Dieu l’accompagne, c’est indéniable, tout comme il est indéniable que cet homme, Jésus, est pécheur parce qu’il transgresse le Sabbat, Sabbat que Dieu commande et que Dieu veut. Alors, bien entendu, nous le savons tous, il y a un commandement plus important, plus sacré même, que le respect du Sabbat. C’est le commandement de sauver une vie. Mais l’aveugle n’était pas en danger de mort et sa guérison pouvait bien attendre un jour de plus. Oui… mais que sait-on de ce qui peut se passer pendant ce jour de plus ? Et qui sait si Jésus sera lui-même en vie encore le lendemain ?
Il est indéniable que Jésus pèche en ne respectant pas le sabbat, et il est indéniable que Dieu l’écoute quand même, puisque l’aveugle est guéri. Alors Dieu écoute parfois les pécheurs… Il y a donc des transgressions de la Loi qui ne sont pas des péchés. Et il y a des manières de se réclamer de la Loi, de la Bible, qui sont des péchés.

Mais qui va se prononcer ? Ou plutôt qui se prononce dans le texte ? L’ex-aveugle se prononce, et les Pharisiens se prononcent. Ils se prononcent tous sur les actes d’un autre, sur les actes de Jésus et sur la nature de Jésus.
Il n’est pas de Dieu parce qu’il ne respecte pas le Sabbat, disent finalement les Pharisiens. Il ne fait pas la volonté de Dieu parce qu’il ne fait pas ce qui est écrit dans la Bible. Les Pharisiens se prononcent sur Jésus sans aucune considération pour le bien, pour la guérison, pour le bonheur. Ils se prononcent comme si Dieu était captif des Saintes Ecritures, comme si Dieu était leur chose à eux. Et Jésus, à la fin, de leur lancer ceci : « Vous dites ‘nous voyons’, et votre péché demeure. » Prétendre faire la volonté de Dieu en s’en tenant aux Saintes Ecritures, et se réclamer d’elles pour condamner un bienfait, l’auteur de ce bienfait, et le bénéficiaire de ce bienfait, c’est pécher. Cela revient à se prosterner devant les Saintes Ecritures plutôt que devant Dieu qui les inspire, et c’est idolâtrer. C’est prétendre que les Saintes Ecritures et la volonté de Dieu sont une seule et même réalité, et c’est blasphémer. Et nous devrions nous souvenir de cela chaque fois qu’un verset biblique sort de notre bouche…
Beaucoup plus modestement, beaucoup plus lucidement, l’ex-aveugle s’en tient à ce bienfait, à cette grâce qui lui a été faite. Celui qui me fait un tel bien ne peut être que de Dieu. Aucun verset biblique ne peut condamner celui qui me fait du bien. Aucun verset biblique ne peut condamner celui qui fait le bien. Et souvenons-nous que c’est en passant que Jésus a guéri cet aveugle, cet homme qui ne lui avait rien demandé, qui ne l’avait pas invoqué, ni connu, ni reconnu préalablement comme Messie, Fils de l’Homme... Alors reconnaissons avec l’ex-aveugle que faire la volonté de Dieu peut bien se faire comme ça, comme un bien, gratuitement, en passant et qu’il n’y a aucun verset biblique qu’on puisse opposer à la grâce d’une bonne action, qui que ce soit qui fasse cette action. Et s’il s’agit à la fin de se prosterner, mieux vaut se prosterner devant qui vous fait du bien que devant un livre, même si ce livre est la Sainte Bible.

Et Jésus, se justifie-t-il ? Aucunement ! L’apparence scandaleuse de ses actes et de ses propos ne l’intéresse pas. Méprisant la condamnation des hommes, il fait le bien qu’il lui est donné de pouvoir faire, au moment où cela se présente. En quoi il fait la volonté de Dieu.
Frères et sœurs, « tant qu’il fait jour, il nous faut travailler aux œuvres de celui qui » nous a envoyés. Amen.