dimanche 27 mars 2016

Christ est ressuscité ! Mais que s'est-il vraiment passé ? (Luc 23,55 - 24,35)


Luc 23
55 Les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée suivirent Joseph; elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été placé.
56 Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Durant le sabbat, elles observèrent le repos selon le commandement

Luc 24
1 et, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles vinrent à la tombe en portant les aromates qu'elles avaient préparés.
2 Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau.
3 Étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.
4 Or, comme elles en étaient déconcertées, voici que deux hommes se présentèrent à elles en vêtements éblouissants.
5 Saisies de crainte, elles baissaient le visage vers la terre quand ils leur dirent: «Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts?
6 Il n'est pas ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous comment il vous a parlé quand il était encore en Galilée;
7 il disait: ‹Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux mains des hommes pécheurs, qu'il soit crucifié et que le troisième jour il ressuscite.› »
8 Alors, elles se rappelèrent ses paroles;
9 elles revinrent du tombeau et rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.
10 C'étaient Marie de Magdala et Jeanne et Marie de Jacques; leurs autres compagnes le disaient aussi aux apôtres.
11 Aux yeux de ceux-ci ces paroles semblèrent un délire et ils ne croyaient pas ces femmes.

12 Pierre cependant partit et courut au tombeau; en se penchant, il ne vit que les bandelettes, et il s'en alla de son côté en s'étonnant de ce qui était arrivé.
13 Et voici que, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un village du nom d'Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem.
14 Ils parlaient entre eux de tous ces événements.
15 Or, comme ils parlaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même les rejoignit et fit route avec eux;
16 mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Prédication :
Que s’est-il vraiment passé à Jérusalem ce matin-là qui était le premier jour de la semaine, après la fête de la sortie d’Egypte ? Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Nous confessons cela : Je crois… le troisième jour, il est ressuscité des morts. Cette histoire d’un mort qui revit est tout de même très extraordinairement incroyable, elle ne peut être que rejetée par la raison, ou crue. Or croire n’exige pas l’abdication de la raison. Il est ainsi parfaitement légitime de se demander : que s’est-il vraiment passé ? Mais où donc pouvons-nous rechercher une réponse ? Dans le texte biblique : nous n’avons rien qui soit plus proche des événements que le texte biblique. Aussi, la question que nous nous posons maintenant est-elle celle-ci : qu’y a-t-il, dans le texte biblique, à quoi la raison puisse acquiescer ?
            Leur maître et ami a été trahi, abandonné et renié par ses disciples, mis à mort par crucifixion puis enseveli. Les femmes qui l’accompagnaient se sont mise en demeure d’embaumer son corps mais ne l’ont pas fait pendant le sabbat. Lorsqu’elles sont arrivées au tombeau, elles l’ont trouvé tout vide. Elles ont rendu compte du trouble qui les avait alors saisies, et on ne les a pas crues. L’un de ses disciples, prénommé Pierre, est tout de même allé constater de visu, et s’en est ensuite retourné chez lui extrêmement perplexe. A tout cela, la raison peut parfaitement acquiescer.
            Mais il est une chose encore à quoi la raison peut acquiescer. Tout cela que nous venons de rappeler ressemble manifestement à la fin d’une histoire, les disciples vont rentrer chacun chez soi, les jours vont ensuite succéder aux jours, et on oubliera… Pourtant, ce qui aurait dû être une fin a été un inconcevable commencement, le commencement du temps de la résurrection.
Bruxelles
            Que s’est-il donc passé qui fasse que ce qui avait les caractéristiques de la fin d’une histoire soit devenu le commencement d’une grande aventure ? Pour esquisser une réponse, nous revenons à la méditation qui fut la nôtre il y a une semaine lors du culte du dimanche des Rameaux.
           
            La mort de leur maître fut, pour ses disciples, et pour ses amis, une immense catastrophe. Peut-on se remettre d’une catastrophe ? Face à une catastrophe, deux attitudes sont possibles, une attitude fermée, et une attitude ouverte. Une attitude fermée est délétère, seule une attitude ouverte est susceptible de conduire à ce qu’on survive. S’ouvrir à une réalité nouvelle, et faire en plus mémoire des « hauts faits », des grands moments de l’histoire et de sa propre vie, telle est la seule voie… Pour les disciples, pour les amis de Jésus, il s’agit de faire mémoire de l’enseignement de leur maître, de la transfiguration, de la multiplication des pains, des miracles, de l’entrée dans Jérusalem, sans nourrir une nostalgie mortifère, mais en demeurant dans une attitude d’ouverture : oui, tout cela, le meilleur, a eu lieu, et le pire aussi. Il faut survivre, la volonté se mobilise dans le sens de la survie. Seulement, cela suffit-il ? Survivre est nécessaire, mais cela suffit-il ? La volonté suffit-elle pour aller au-delà de la survie ?
            Au début du texte que nous méditons maintenant, les femmes survivent. Elles suivent le cortège funéraire, assistent à l’ensevelissement, s’en vont acheter des aromates pour un futur embaumement, et observent le repos du sabbat… Elles survivent, c'est-à-dire qu’elles s’en retournent à l’ordinaire des jours. La volonté suffit pour cela. La volonté se rend compte du réel et adopte un comportement approprié. La volonté ne peut rien de plus que cela.
           
Pourtant, quelque chose de plus se produit au matin de Pâques, et que notre raison est bien forcée d’admettre : ce qui aurait dû être la fin est un commencement. Au commencement, « deux hommes se présentent à elles en vêtements éblouissants ». Nous nous refusons à laisser la raison de côté, mais nous constatons que l’attitude des femmes change alors du tout au tout. Venues pour embaumer un mort, elles repartent pour s’adresser à des vivants… Dès lors, la résurrection du Christ n’est plus seulement l’impossible réanimation d’un cadavre, mais elle devient une parole que des vivants adressent à d’autres vivants. Ces femmes sortent du rôle ordinairement assigné aux femmes en temps de deuil, et elles deviennent des témoins. Les disciples vont tenir leur propos pour des racontars de bonnes-femmes, mais cela ne change rien au témoignage de la résurrection. La résurrection du Christ commence avec la parole des femmes, qui atteint au moins Pierre, lequel se met alors en route. Cependant qu’aussi la résurrection se poursuit avec les pèlerins qui reviennent d’Emmaüs…
Quelque chose advient donc, que la volonté humaine n’a pas pu produire, mais qui change radicalement le cours d’une survie, en redonnant aux éprouvés la parole, l’élan, et la joie…          
Lahore, 70 morts....
            La volonté ne peut pas produire cela. Mais d’où cela vient-il ? A ce moment, trois compréhensions sont possibles. (1) Cela vient de Dieu lui-même, diront certains. Les hommes en habits éblouissant, ceux que voient les femmes, ceux qui s’adressent à elles, sont des anges de Dieu. C’est Dieu qui a réanimé le corps de Jésus de Nazareth. Et c’est donc bien Jésus qui apparaît, en chair et en os… Dieu, qui est dans les cieux, agit souverainement en ramenant Jésus Christ de la mort à la vie. (2) Mais d’autres diront plutôt que la pertinence de l’exemple de Jésus, que la puissance de son enseignement, suffisent à ceux qui l’ont connu pour découvrir cette force qui est au-delà de la volonté et qui permet de s’ouvrir de nouveau à la joie de la vie. Les anges appellent effectivement les femmes à se souvenir de l’enseignement de Jésus. Les femmes parlent et Pierre entend… Dieu ainsi est présent dans le discours des humains, dans la puissance propre du langage, et dans le dynamisme propre des Ecritures, en somme. (3) D’autres enfin diront que cela vient de la profondeur de l’être humain, de cette profondeur irréductible, inatteignable ordinairement. Dieu est plus intérieur à moi-même que moi-même, et c’est de cette intériorité que l’élan, la vie, et la joie proviennent.

            Mais doit-on seulement choisir entre ces trois compréhensions ? Et faut-il s’affronter là-dessus ? Cela n’advient pas aux femmes comme cela advient à Pierre. Cela n’advient pas aux disciples d’Emmaüs comme cela adviendra à Paul. Ni comme cela adviendra à d’autres encore, ni comme cela nous adviendra ou nous est déjà advenu. A certains cela advient comme un éclair venu d’en-haut. A d’autres dans une conversation avec quelqu’un ou avec les Ecritures. A d’autre dans une profonde méditation sur soi-même. Cela advient ! Et ce qui était simple survie après une catastrophe, ce qui était retour à l’ordinaire des jours,  devient joie de vivre, invention de la vie et témoignage incontestable de vitalité : Christ est ressuscité, suscité de nouveau, de nouveau debout, vivante parole et réalité agissante.

            Il nous reste à parler sérieusement de quelque chose de très difficile. Au matin de Pâques, c’est la résurrection de Christ. Et dans notre méditation, nous en avons reconnu la nécessité, et nous en avons aussi célébré la possibilité. Mais voici que, dans l’épreuve, dans la simple survie à une catastrophe, quelqu’un peut-être vient nous demander : « Mais quand donc cela m’arrivera-t-il aussi, à moi ? » Très longtemps avant la naissance de Jésus de Nazareth, huit siècles peut-être avant la rédaction des Evangiles, le prophète Osée a donné une précieuse indication. 1 «Venez, retournons vers le SEIGNEUR. Il déchire et il guérit, il frappe et il panse, 2 au long des jours, il nous fait vivre, au troisième jour, il nous fait relever et nous vivons en sa présence. 3 Connaissons, poursuivons la connaissance du SEIGNEUR: son lever est sûr comme l'aurore, il vient vers nous comme vient la pluie, comme l'ondée de printemps arrose la terre.» (Osée 6).
L’indication du prophète Osée est précieuse. Quand cela m’arrivera-t-il à moi, demande quelqu’un ? Et un autre, sans se prévaloir de quoi que ce soit qui lui serait personnellement arrivé répond : « Mettons-nous en route ensemble. »
Bruxelles, encore !

mardi 22 mars 2016

"Bruxelles" Dick Annegarn


Bruxelles ma belle 
Je te rejoins bientôt aussitôt que Paris me trahit 
Et je sens que son amour aigrit 
Et puis 
Elle me soupçonne d'être avec toi le soir 
Je reconnais c'est vrai tous les soirs dans ma tête 
C'est la fête des anciens combattants d'une guerre 
Qui est toujours à faire 
Bruxelles attends-moi j'arrive 
Bientôt je prends 
La dérive 
Michel te rappelles-tu de la détresse de la kermesse de la gare du Midi? 
Te rappelles-tu de ta Sophie qui ne t'avait même pas reconnu? 
Les néons, les Léon, les Nondedjeu sublime décadence la danse des panses, 
Ministére de la biére 
Artére vers l'Enfer 

Place de Brouckere 
Bruxelles attends- moi j'arrive 
Bientôt je prends 
La dérive 
Cruel duel celui qui oppose Paris névrose et Bruxelles abruti qui se dit que bientôt 
Ce sera fini 
L'ennui de l'ennui 
Tu vas me revoir Mademoiselle Bruxelles 
Mais je ne serai plus tel que tu m'as connu 
Je serai abattu courbatu combattu 
Mais je serai venu 
Bruxelles attends, j'arrive 
Bientôt je prends 
La dérive 
Paris je te laisse mon lit



https://www.youtube.com/watch?v=Cd5725HpKK0


dimanche 20 mars 2016

Le Règne de Dieu ? Pour plus tard ? Jamais ? A qui la faute ? (Luc19,11-44)

Luc 19
11 Comme les gens écoutaient ces mots, Jésus ajouta une parabole parce qu'il était près de Jérusalem, et qu'eux se figuraient que le Règne de Dieu allait se manifester sur-le-champ.

12 Il dit donc: «Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir de la royauté et revenir ensuite.
13 Il appela dix de ses serviteurs, leur distribua dix mines et leur dit: ‹Faites des affaires jusqu'à mon retour.›
14 Mais ses concitoyens le haïssaient et ils envoyèrent derrière lui une délégation pour dire: ‹Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous.›
15 Or, quand il revint après s'être fait investir de la royauté, il fit appeler devant lui ces serviteurs à qui il avait distribué l'argent, pour savoir quelles affaires chacun avait faites.
16 Le premier se présenta et dit: ‹Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.›
17 Il lui dit: ‹C'est bien, bon serviteur, puisque tu as été fidèle dans une toute petite affaire, reçois autorité sur dix villes.›
18 Le second vint et dit: ‹Ta mine, Seigneur, a produit cinq mines.›
19 Il dit de même à celui-là: ‹Toi, sois à la tête de cinq villes.›
20 Un autre vint et dit: ‹Seigneur, voici ta mine, je l'avais mise de côté dans un linge.
21 Car j'avais peur de toi parce que tu es un homme sévère: tu retires ce que tu n'as pas déposé et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé.›
22 Il lui dit: ‹C'est d'après tes propres paroles que je vais te juger, mauvais serviteur. Tu savais que je suis un homme sévère, que je retire ce que je n'ai pas déposé et que je moissonne ce que je n'ai pas semé.
23 Alors, pourquoi n'as-tu pas mis mon argent à la banque? À mon retour, je l'aurais repris avec un intérêt.›
24 Puis il dit à ceux qui étaient là: ‹Retirez-lui sa mine, et donnez-la à celui qui en a dix.›
25 Ils lui dirent: ‹Seigneur, il a déjà dix mines!› -
26 ‹Je vous le dis: à tout homme qui a, l'on donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.
27 Quant à mes ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.› »
28 Sur ces mots, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
29 Or, quand il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont dit des Oliviers, il envoya deux disciples
30 en leur disant: «Allez au village qui est en face; en y entrant, vous trouverez un ânon attaché que personne n'a jamais monté. Détachez-le et amenez-le.
31 Et si quelqu'un vous demande: ‹Pourquoi le détachez-vous?› vous répondrez: ‹Parce que le Seigneur en a besoin.› »
32 Les envoyés partirent et trouvèrent les choses comme Jésus leur avait dit.
33 Comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent: «Pourquoi détachez-vous cet ânon?»
34 Ils répondirent: «Parce que le Seigneur en a besoin.»
35 Ils amenèrent alors la bête à Jésus, puis jetant sur elle leurs vêtements, ils firent monter Jésus;
36 et à mesure qu'il avançait, ils étendaient leurs vêtements sur la route.
37 Déjà il approchait de la descente du mont des Oliviers, quand tous les disciples en masse, remplis de joie, se mirent à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus.
38 Ils disaient: «Béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur! Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux!»
 39 Quelques Pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: «Maître, reprends tes disciples!»
40 Il répondit: «Je vous le dis: si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront.»
41 Quand il approcha de la ville et qu'il l'aperçut, il pleura sur elle.
42 Il disait: «Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix...! Mais hélas! cela a été caché à tes yeux!
43 Oui, pour toi des jours vont venir où tes ennemis établiront contre toi des ouvrages de siège; ils t'encercleront et te serreront de toutes parts;

44 ils t'écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu as été visitée.»

Prédication :
            En l’an 70, Jérusalem a été assiégée, puis pillée, puis incendiée, puis rasée. La ville, le temple, le lieu très saint de la présence divine, ont cessé d’exister. Le culte rendu là à Dieu s’est arrêté pour toujours. Cette catastrophe est arrivée.
Il y avait dans Jérusalem des gens qui étaient des combattants. Il y avait aussi dans la ville, sans aucun doute, de simples pèlerins venus des quatre coins du monde, qui se trouvaient là juste pour prier lorsque le siège a commencé… Qu’avaient-ils à voir, ces pèlerins, avec la révolte de la Judée ? Rien, sans doute. Mais ça leur est arrivé, à eux, comme aux autres. Le Seigneur qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, fait aussi tomber les catastrophes sur les justes et sur les injustes. Et même s’il se trouvait dix justes dans Jérusalem, la ville, et le temple, furent anéantis. Mais que nul ne s’avise de dire que puisque les catastrophes tombent sur les justes comme sur les injustes, il est indifférent de bien agir ou de mal agir.
            Les historiens de l’antiquité sont assez d’accord pour reconnaître que les Judéens ont été avant tout vaincus par eux-mêmes. Divisés en de multiples factions, s’opposant violemment les uns aux autres, pour des raisons de pureté, de calendrier religieux, d’observance, de clan, de tribu et de relations avec l’occupant romain, se menant depuis longtemps entre eux une guerre fratricide, ils s’étaient eux-mêmes beaucoup trop affaiblis pour pouvoir prétendre à quelque victoire que ce soit face aux légions de Titus… De plus, Rome en avait assez de cette province perpétuellement en rébellion. La catastrophe était inévitable. Elle eut lieu…
Pour ceux qui n’avaient pas péri, le sens de la catastrophe restait à découvrir, et une certaine question allait immanquablement se poser à eux : « Pourquoi ? »

Pourquoi la ville et le temple ont-ils été anéantis ? La réponse des historiens est une chose. La réponse des contemporains de la catastrophe en est une autre. Et, avec le texte que nous méditons, nous avons une réponse possible, qui a dû en son temps avoir un certain succès dans des milieux chrétiens. La catastrophe a eu lieu « 44 (…) parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu as été visitée. » Prophétie de Jésus, le jour de son entrée royale à Jérusalem… Et à l’appui de cette prophétie, la parabole prononcée juste avant son entrée dans Jérusalem : le maître, le Seigneur, le puissant, ordonne la mise à mort de ceux qui ont comploté contre son couronnement. Conclusion, assez imparable : la destruction de la ville et du temple est la réponse du Tout Puissant au complot des dignitaires de Jérusalem contre Jésus, et sa réponse aussi à l’indifférence de la ville envers Jésus. Cette conclusion, soyons-en bien conscient, a nourri un antijudaïsme chrétien – et pas seulement chrétien – qui a manifestement commencé très tôt dans l’histoire, puisque Luc s’en fait le témoin. Cet antijudaïsme a été souvent criminel et n’est certainement pas totalement éteint encore aujourd’hui.
Chercher à comprendre pourquoi une catastrophe est arrivée, les humains tentent toujours de le faire. Rejeter la responsabilité des catastrophes sur autrui, les humains sont souvent tentés de le faire.
Mais, maintenant, aujourd’hui, que faisons-nous des terribles versets que nous venons de lire ? Jésus menace-t-il réellement les comploteurs et annonce-t-il vraiment la punition des indifférents ? Non… ce n’est pas possible. Nous refusons cela ! Nous ne voulons rien devoir, et surtout pas notre salut, à un Messie qui serait menaçant et vindicatif. En plus, si tel est le sens de ces versets, il y a une incohérence totale entre la menace de Jésus et un autre de ses propos, essentiel, et que Luc est le seul à rapporter : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23,34).
 
Nous avons lu de terribles versets. Que faisons-nous donc de ces terribles versets ? Nous savons déjà ce que nous ne voulons pas en faire : nous refusons de nous en servir pour charger autrui de la responsabilité de la Catastrophe. Luc ne le fait pas. Il invite plutôt ses lecteurs à se demander comment ils peuvent espérer vivre après une telle catastrophe. Pour aider ses lecteurs dans cette voie, pour les aider dans la quête du sens de la catastrophe, dans la quête du sens de la vie, la parabole de Jésus comporte deux indications.
La première de ces deux indications, est portée par le malheureux serviteur qui, ayant reçu une mine, a cru bon de la rendre à l’identique à son maître dont il avait présupposé qu’il serait impitoyable ; et son maître le fut effectivement. La seconde de ces deux indications est portée par le triste destin de ces comploteurs qui s’étaient opposé à tel couronnement. Ils présupposaient que l’homme auquel ils s’opposaient ne serait pas bon pour eux, et que son couronnement ne leur serait pas favorable… Et cela effectivement advint, bien que nous ne sachions rien des détails. Repérons bien que pour eux, comme pour le serviteur, ce sont leurs présupposés qui se sont avérés être nocifs. Leurs présupposés ont empêché tout dialogue, ils ont empêché toute adaptation au réel. Leurs présupposés les ont conduits au déni, du déni à l’aigreur et la peur, et de l’aigreur et la peur au néant.
On peut bien entendu objecter que les autres serviteurs, ceux qui avaient risqué la mise, ne savaient pas s’ils gagneraient, ni si leurs gains seraient suffisants pour leur maître. Ils ne savaient effectivement pas ce qu’ils faisaient. Car, c’est vrai, face à une catastrophe, nul ne sait jamais ce qu’il fait. Pourtant, en face de la catastrophe, c'est-à-dire en face de l’inévitable et de l’inconnu, il y a toujours deux manières de réagir et d’agir. Une manière fermée, et une manière ouverte. Et le sens d’une catastrophe n’apparaîtra qu’à ceux qui choisissent la manière ouverte. Les autres sont condamnés parce que la catastrophe ne laisse pas pierre sur pierre.
Lorsqu’on est exclusivement attaché à des formes de vies et de culte dont on prétend qu’elles sont les seules possibles et qu’elles doivent durer toujours, on ne se remet pas d’une catastrophe. A l’appui de ceci, ceux qui, à Jérusalem, tenaient pour nécessaires, immuables et perpétuels l’ordre et le rituel du temple, ceux qui en défendaient la soit disant sainteté contre toute évolution et contre tout assouplissement… ceux-là, les haut dignitaires du Temple, n’ont pas survécu. Et nous n’allons pas soutenir littéralement que c’est parce qu’ils n’ont pas accepté Jésus qu’ils ont disparu. Nous nous le sommes interdit depuis tout à l’heure. Ceux des Judéens qui ont survécu à la catastrophe sont ceux qui ont renoncé à la perpétuation du rituel du temple – et ce ne fut certainement pas facile pour eux. Ceux qui ont réinterprété les Ecritures, ceux qui ont pensé que le lieu de la présence du Dieu vivant ne pouvait pas être un rituel immuable, mais une incessante quête de sens, une mémoire vivante et une constante actualisation de sa parole, ont survécu. Ceux qui ont su penser que le Saint Temple de Dieu était vraiment le cœur de l’homme, ont survécu. Parmi les ruines de l’ancien culte, sous les débris de l’ancienne foi, ils ont cherché, ils ont trouvé la source de la vie. Mais ils ne savaient pas, d’emblée, ce qu’ils faisaient.

« Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font », a prié un jour notre Seigneur. Cette prière essentielle ne peut pas s’appliquer seulement à ceux qui le suppliciaient. Nous allons considérer qu’elle concerne tous les personnages que nous venons de rencontrer :  les serviteurs qui s’étaient vu remettre un peu d’argent, les notables qui avaient comploté contre le futur roi, ainsi que les Pharisiens qui voulaient que les disciples de Jésus se taisent… Cette prière concerne tout autant ceux qui ont exulté le jour où leur maître est entré dans Jérusalem. Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Et ils ne méritent pas pour cela de récompense, pas d’avantage qu’ils ne méritent d’être punis lorsque, quelques jours plus tard, ils prendront la fuite au Jardin des Oliviers, et renieront pitoyablement leur maître.

L’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem est, pour les disciples de Jésus, un moment rare, un moment d’une joie indicible, en quelque manière, c’est une catastrophe. C’est un moment dans lequel viennent correspondre ce que les Ecritures promettent, ce que la foi espère, et ce que la vie vous offre. C’est un moment de grâce.
On ne le comprend pas pleinement au moment où il est donné. Mais il est donné. Il faut le vivre, et le vivre pleinement.
Ces moments sont rares… ils ne sont pas encore le Royaume, ils en sont une anticipation. On n’en finit jamais de les comprendre. Ils nous transforment plus profondément que nous ne l’imaginons. Et la mémoire qu’on en a ne cesse jamais de nous porter.

Que le Seigneur nous donne de vivre de tels moments. Amen.


dimanche 6 mars 2016

Nous avons tous le même dieu... (Exode 3,7-19)

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Exode 3
7 Le SEIGNEUR dit: «J'ai vu la misère de mon peuple en Égypte et je l'ai entendu crier sous les coups de ses chefs de corvée. Oui, je connais ses souffrances.
8 Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel, vers le lieu du Cananéen, du Hittite, de l'Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite.
9 Et maintenant, puisque le cri des fils d'Israël est venu jusqu'à moi, puisque j'ai vu le poids que les Égyptiens font peser sur eux,
10 va, maintenant; je t'envoie vers le Pharaon, fais sortir d'Égypte mon peuple, les fils d'Israël.»
11 Moïse dit au dieu: «Qui suis-je pour aller vers le Pharaon et faire sortir d'Égypte les fils d'Israël?» -
12 «JE SUIS avec toi, dit-il. Et voici le signe que c'est moi qui t'ai envoyé: quand tu auras fait sortir le peuple d'Égypte, vous servirez le dieu sur cette montagne.»
13 Moïse dit au dieu: «Voici! Je vais aller vers les fils d'Israël et je leur dirai:  le dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. S'ils me disent: Quel est son nom? - que leur dirai-je?»
14 le dieu dit à Moïse: «JE SUIS QUI JE SERAI.» Il dit: «Tu parleras ainsi aux fils d'Israël: JE SUIS m'a envoyé vers vous.»
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15 Le dieu dit encore à Moïse: «Tu parleras ainsi aux fils d'Israël: Le SEIGNEUR, dieu de vos pères, le dieu d'Abraham, le dieu d'Isaac, le dieu de Jacob, m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom à jamais, c'est ainsi qu'on m'invoquera d'âge en âge.
16 Va, réunis les anciens d'Israël et dis-leur: Le SEIGNEUR, le dieu de vos pères, le dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, m'est apparu en disant: J'ai décidé d'intervenir en votre faveur, à cause de ce qu'on vous fait en Égypte
17 et j'ai dit: Je vous ferai monter de la misère d'Égypte vers le pays du Cananéen, du Hittite, de l'Amorite, du Perizzite, du Hivvite et du Jébusite, vers le pays ruisselant de lait et de miel. -
18 Ils entendront ta voix et tu entreras, toi et les anciens d'Israël, chez le roi d'Égypte; vous lui direz: Le SEIGNEUR, le dieu des Hébreux, s'est présenté à nous; et maintenant, il nous faut aller à trois jours de marche dans le désert pour sacrifier au SEIGNEUR, notre dieu. -
19 Mais je sais que le roi d'Égypte ne vous permettra pas de partir, sauf s'il est contraint par une main forte.
Prédication
            Avez-vous fait mentalement le compte des appellations de Dieu qui figurent dans les versets que nous venons de lire ? Combien y en a-t-il ?
  1. Il est celui qui descend, pour faire sortir son peuple d’Egypte et le faire monter vers une certaine terre ;
  2. il est celui qui se manifeste dans un buisson qui brûle sans se consumer ;
  3. celui qui est apparu à Moïse, l’a appelé, l’a envoyé, et dont Moïse se réclamera ;
  4. il porte le nom commun de dieu (c’est un dieu) ;
  5. il peut être appelé « JE SUIS » ;
  6. il est celui qui est servi sur telle montagne (l’Horeb – qui soit dit en passant n’est pas du tout une montagne de Palestine…) (quant à savoir comment il devra être servi, le texte, ici, n’en dit rien) ;
  7. il est appelé « le dieu de vos pères » ;
  8. il peut aussi être appelé « JE SUIS QUI JE SERAI » (le fameux et intraduisible : Ehyeh aswer ehyeh) ;
  9. il est aussi appelé « le dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob »
  10. il a aussi pour nom propre les quatre lettres imprononçables IHVH ;
  11. il est appelé encore « dieu des Hébreux » ;
  12. il est celui auquel on sacrifie dans le désert après trois jours de marche.

           Une formidable profusion, une belle diversité que, par habitude, à cause de notre catéchisme, et dans la foi, nous associons à une seule et même réalité, ou entité, que, nous autres, nous appelons Dieu, avec un grand D, tout comme si c’était un nom propre ; et nous considérons en somme, sans faire d’effort, qu’il est un (toutes ces appellations ne désignent qu’une seule personne) et unique (il n’y en a pas d’autre). Mais cela va-t-il de soi ? Est-ce si simple ?
Une telle concentration de noms de dieux, juste au début du livre de l’Exode, donne sérieusement à réfléchir. Et si ça n’était pas si simple ? Nous pensons couramment que le livre de l’Exode est l’histoire d’un peuple uni, conduit par un seul chef, mené par le seul Dieu. Mais si tel est bien le cas, pourquoi donc juxtaposer autant de noms de dieux ?
Et bien, parce que, probablement, ça ne va pas de soi. Quelque part, il ne va pas de soi que ce soit un seul Dieu, un seul chef et un seul peuple. Des questions s’imposent à nous lorsque nous lisons ces versets : sont-ils tous frères et ont-ils tous le même dieu ?

Reprenons cette dernière question en la mettant à la première personne du pluriel : avons-nous tous le même dieu ? En méditant ces versets, je me suis souvenu d’une soirée au cours de laquelle un imam, un rabbin, un prêtre et un pasteur dialoguaient entre eux et avec une assemblée mélangée. Quel était ce soir-là le thème abordé, je ne m’en souviens plus, mais la discussion était vive, profonde, d’une profondeur qui empêche tout consensus fade et appelle le respect. Une personne, à bout d’arguments, énonça une certaine phrase toute faite et trop souvent entendue : « Mais enfin, tout ça n’a pas d’importance, parce que nous avons tous le même dieu… » Cette phrase rompit la dynamique fragile de la discussion, et provoqua un malaise tout à fait perceptible. Après un temps de silence, l’imam répondit ceci : « Si nous avions tous le même dieu, nous prierions tous de la même manière. » Une phrase très précieuse, qui dit en peu de mot que le dieu que nous prions n’est jamais Dieu, mais le dieu de notre prière, de notre tradition, de notre famille de pensée…


Dans le texte biblique que nous venons de lire, la question de la manière dont on prie son dieu est explicitement posée. Est-ce sur telle montagne, l’Horeb (qui est peut-être bien le Sinaï) qu’on le sert (rien n’est dit alors sur la manière de le servir…) ; ou bien est-ce dans le désert, en un lieu quelconque mais après trois jours de marche, qu’on sacrifie (et rien n’est dit sur l’objet du sacrifice ni sur la manière de sacrifier…) ? Cela fait deux manières de rendre un culte… Ceux qui servent sur l’Horeb ont-ils le même dieu que ceux qui sacrifient dans le désert et après trois jours de marche ? Les uns, et les autres vont-ils d’ailleurs se reconnaître mutuellement comme fils d’Israël, comme frères ?
              Dans le texte que nous venons de lire, les formes du culte ne sont pas les seules différences repérables. Le dieu que certains appellent « JE SUIS », le dieu que d’autres appellent « JE SUIS QUI JE SERAI », et celui au nom imprononçable de quatre lettres IHVH… sont-ils tous les trois le même dieu ? Avec ces noms énigmatiques, c’est à la mystique que l’on touche. Mais c’est aussi à de puissants marqueurs identitaires qu’on touche. Ceux qu’une certaine appellation inspire, ceux qui reconnaissent tel nom comme le nom de leur dieu, regarderont-ils comme imposteurs, comme apostats, ou comme frères, ceux qui donnent à leur dieu un autre nom ?
            Et ce n’est pas tout, parce qu’après la manière de prier, et après les noms de dieu, voici que l’origine tribale entre aussi en ligne de compte. Le dieu d’Abraham et de ses descendants est-il le même que le dieu d’Isaac, et que le dieu de Jacob. Ne soyons pas de naïfs lecteurs de la Genèse. Ont-elles toutes le même dieu, ces vieilles ethnies cananéennes, chacune ayant son ancêtre propre, et chaque ancêtre ayant son propre dieu ? Ces dieux, révérés par chaque tribu, sont-ils le même « dieu de vos Pères » ? Et ces gens sont-ils tous frères ? Et pour en rajouter encore, ce dieu est-il aussi celui des Hébreux ? (qui sont-ils, d’ailleurs, ces Hébreux, un groupe ethnique de plus ?)
Bref, sont-ils un peuple unique et uni, tous ces gens-là, en dépit de leurs généalogies, en dépit de la diversité de leurs dieux, de leurs cultes, et de leurs appartenances ethniques, tribales, et claniques ?

            Voilà ! Trois énormes facteurs de division sont ainsi mis en place dans ces versets : la généalogie, la nomination de dieu, et la forme du culte rendu à dieu. Et ce n’est encore fini ! Car il y a un homme, un homme seul, qui se réclame d’une vision, d’une révélation et d’une mission personnelles. Moïse ! Mais Moïse est-il un dangereux illuminé, ou est-il le guide, prêtre, prophète, libérateur, et législateur authentiquement inspiré par ce même unique dieu ?
           
Et bien, à cette diversité considérable, le 3ème chapitre de l’Exode adresse un message qui tient en peu de mots : un seul Dieu, un seul peuple ! Ce message est adressé à des gens extrêmement diversifiés. Ce message est-il un coup de force, un diktat, ou une brûlante exhortation ? Je ne pense pas qu’il soit un diktat, et pour deux raisons.
Première raison : ce qui est mis en avant, et de manière suréminente, ce sont les quatre lettres imprononçables du nom propre de Dieu. Notre traduction écrit « le SEIGNEUR », mais elle serait mieux inspirée en écrivant IHVH, quatre consonnes sans voyelles. Il s’agit de bien comprendre que c’est de Dieu qu’on parle et que Dieu demeure Dieu même lorsqu’on en parle. Notre texte de ce matin ne met donc pas en avant un nom propre particulier, mais appelle tous ceux qui croient en Lui à respecter la divinité de Dieu telle qu’en elle-même. Ce respect de la divinité de Dieu doit passer par une profonde reconnaissance de l’altérité, et pas seulement celle de Dieu. Celui qui a un autre ancêtre que le mien, celui qui prie autrement que moi, et qui donne à son dieu un autre nom que celui que je donne au mien... celui-ci est un être humain, un Hébreu, un vivant, un frère… Ici, dans Exode 3, le message, l’exhortation, et le défi, c’est l’unité dans la diversité.
La deuxième raison pour laquelle ce message n’est pas un diktat, c’est qu’il met chaque singularité elle-même à l’épreuve de l’insondable mystère de Dieu. Et si cette épreuve est acceptée, alors le nom de Dieu, la généalogie et la forme de la prière ne sont plus des obstacles, mais juste une manière, un chemin… Il appartient alors à ceux qui bien reçu le message d’évaluer leurs propres chemin, notamment en se posant trois difficiles question : es-tu captif de tes propres représentations, sont-elles pour toi des murailles pour te protéger, et celui-là est-il ton frère ?          

            Quel est finalement le projet du 3ème chapitre de l’Exode ? Il est celui d’une libération commune (la foi), en vue d’une liberté et d’une prospérité partagées (l’espérance), dans le cadre d’une fraternité concrète (l’amour). Sommes-nous capables de cela par nous-mêmes, nous qui n’avons pas tous le même dieu ? et bien, même n’ayant pas tous le même dieu, c’est le Seigneur que nous entendons servir, nous qui n'avons pas tous le même dieu, c’est vers lui que nous crions, et c’est à lui que nous voulons nous confier.
Puisse le Seigneur nous libérer, nous guider, et nous aider. Amen