« Heureux
les cœurs purs : ils verront Dieu »
« L’être humain ne saurait me voir et vivre ». Cette déclaration, qui ressemble à un principe, fut faite par Dieu à Moïse, un jour que Moïse était désespéré par le comportement du peuple hébreu : un peuple à la nuque raide, prompt à évaluer si son affaire avec Dieu était une affaire rentable, prompt à se construire des statues pour se prosterner devant elles, prompt à regretter d’avoir été libéré d’Égypte... Si Dieu se montrait à ces gens-là, ils mourraient, tous, même Moïse (Exode 33). La sixième Béatitude (Matthieu 5,8) vient contredire ce principe, et nous invite à nous demander s’il y a des cœurs purs dans la Bible.
Gédéon, un cœur pur ?
L’ange du Seigneur vient le saluer et le recruter comme chef de guerre pour
libérer son peuple (Juges 6). Gédéon est un enfant lorsque cela arrive. Sans
hésiter un seul instant, et sans façons, il engage la conversation avec l’ange
du Seigneur. Sans façons aussi il demande des preuves, et sans façons, il ira
ensuite faire ce à quoi il a été appelé. La facilité enfantine avec laquelle il
reçoit et accomplit sa vocation est-elle le signe que son cœur est pur ?
Les enfants sont-ils des cœurs purs, de ces Heureux
qui peuvent voir Dieu et vivre ?
Objection : l’ange du
Seigneur, est-ce Dieu ? L’ange du Seigneur est l’une de ces expressions
qui permettent de ne pas prononcer le nom de Dieu, les quatre lettres de son
nom. Plutôt que de prononcer le nom, on dit Seigneur, ou Maître-de-l’Univers, ou
Le-Saint-Unique-Béni-soit-Il, ou Le-Nom. L’ange du Seigneur et Dieu, c’est donc
tout un.
Nous parlions des enfants,
cœurs purs peut-être, qui voient Dieu, et lui répondent, agissant sans manières
ni façons. Mais lorsque les enfants ont grandi ? Le prophète Elie est un
adulte. Parfois il obéit simplement aux commandements de Dieu, et parfois il en
rajoute. Il déchaîne alors le feu du ciel, provoque et assassine ses adversaires...
Elie, un cœur pur ? Le champion de Dieu qu’il est, menacé de mort par une
reine courroucée, prend la fuite, pitoyablement, et demande à Dieu la mort (1
Rois 19:4). Elie l’adulte, le grand prophète, perd toute sa superbe. Et c’est
alors qu’il voit Dieu, et revient à la vie. Il revient à une vie très simple :
une galette, une cruche d’eau, l’obéissance et un chemin à parcourir. L’adulte recouvre
la pureté du cœur.
Moïse désespéré, Gédéon
sans fard, et Élie ayant perdu son masque, vivent des expériences différentes,
mais qui peuvent être rapprochées si l’on parle de fragilité. Un cœur pur est
un cœur qui accepte la fragilité. Il ne sait que croire et espérer. Il vit et
agit sans cesser de rendre gloire à Dieu. Un cœur pur ne se trompe pas sur la
nature de ce qu’il voit. Un cœur pur peut voir Dieu sans mourir, c’est à dire
sans perdre sa pureté, en demeurant juste ce qu’il est. C’est dans l’intimité qu’il
voit Dieu, dans une forme très humble d’illumination, dont autrui pourra
librement bénéficier.
Et nos cœurs à nous, peuvent-ils être purifiés ? La prière, l’étude, la Cène, et l’humble service peuvent être des chemins de purification. Dieu nous apparaîtra-t-il ? C’est Lui qui le sait. Heureux sommes-nous, car de nombreuses traces d’apparitions de Dieu ont été déposées sur ces chemins. A nous de suivre ces chemins.
Pasteur
Jean DIETZ, 11 novembre 2020
Culte dominical : https://www.youtube.com/channel/UCLEihGwqDjzHjWjmYnP2_2Q
Offrande en ligne : https://www.eglise-protestante-unie.fr/vincennes-montreuil-p71320/don