mardi 10 novembre 2020

Lettre pastorale du mercredi 11 novembre. Des cœurs purs.

« Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu »

           « L’être humain ne saurait me voir et vivre ». Cette déclaration, qui ressemble à un principe, fut faite par Dieu à Moïse, un jour que Moïse était désespéré par le comportement du peuple hébreu : un peuple à la nuque raide, prompt à évaluer si son affaire avec Dieu était une affaire rentable, prompt à se construire des statues pour se prosterner devant elles, prompt à regretter d’avoir été libéré d’Égypte... Si Dieu se montrait à ces gens-là, ils mourraient, tous, même Moïse (Exode 33). La sixième Béatitude (Matthieu 5,8) vient contredire ce principe, et nous invite à nous demander s’il y a des cœurs purs dans la Bible.

Gédéon, un cœur pur ? L’ange du Seigneur vient le saluer et le recruter comme chef de guerre pour libérer son peuple (Juges 6). Gédéon est un enfant lorsque cela arrive. Sans hésiter un seul instant, et sans façons, il engage la conversation avec l’ange du Seigneur. Sans façons aussi il demande des preuves, et sans façons, il ira ensuite faire ce à quoi il a été appelé. La facilité enfantine avec laquelle il reçoit et accomplit sa vocation est-elle le signe que son cœur est pur ? Les enfants sont-ils des cœurs purs, de ces Heureux qui peuvent voir Dieu et vivre ?

Objection : l’ange du Seigneur, est-ce Dieu ? L’ange du Seigneur est l’une de ces expressions qui permettent de ne pas prononcer le nom de Dieu, les quatre lettres de son nom. Plutôt que de prononcer le nom, on dit Seigneur, ou Maître-de-l’Univers, ou Le-Saint-Unique-Béni-soit-Il, ou Le-Nom. L’ange du Seigneur et Dieu, c’est donc tout un.

Nous parlions des enfants, cœurs purs peut-être, qui voient Dieu, et lui répondent, agissant sans manières ni façons. Mais lorsque les enfants ont grandi ? Le prophète Elie est un adulte. Parfois il obéit simplement aux commandements de Dieu, et parfois il en rajoute. Il déchaîne alors le feu du ciel, provoque et assassine ses adversaires... Elie, un cœur pur ? Le champion de Dieu qu’il est, menacé de mort par une reine courroucée, prend la fuite, pitoyablement, et demande à Dieu la mort (1 Rois 19:4). Elie l’adulte, le grand prophète, perd toute sa superbe. Et c’est alors qu’il voit Dieu, et revient à la vie. Il revient à une vie très simple : une galette, une cruche d’eau, l’obéissance et un chemin à parcourir. L’adulte recouvre la pureté du cœur.

Moïse désespéré, Gédéon sans fard, et Élie ayant perdu son masque, vivent des expériences différentes, mais qui peuvent être rapprochées si l’on parle de fragilité. Un cœur pur est un cœur qui accepte la fragilité. Il ne sait que croire et espérer. Il vit et agit sans cesser de rendre gloire à Dieu. Un cœur pur ne se trompe pas sur la nature de ce qu’il voit. Un cœur pur peut voir Dieu sans mourir, c’est à dire sans perdre sa pureté, en demeurant juste ce qu’il est. C’est dans l’intimité qu’il voit Dieu, dans une forme très humble d’illumination, dont autrui pourra librement bénéficier.

           Et nos cœurs à nous, peuvent-ils être purifiés ? La prière, l’étude, la Cène, et l’humble service peuvent être des chemins de purification. Dieu nous apparaîtra-t-il ? C’est Lui qui le sait. Heureux sommes-nous, car de nombreuses traces d’apparitions de Dieu ont été déposées sur ces chemins. A nous de suivre ces chemins.

 

Pasteur Jean DIETZ, 11 novembre 2020



Culte dominical : https://www.youtube.com/channel/UCLEihGwqDjzHjWjmYnP2_2Q

Offrande en ligne : https://www.eglise-protestante-unie.fr/vincennes-montreuil-p71320/don