mercredi 4 novembre 2020

Lettre pastorale du mercredi 4 novembre 2020. Des artisans de paix.


 « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu »

 

Revoici le confinement, moins sévère que celui que nous avons traversé le printemps dernier, mais suffisamment sévère pour que nos activités ecclésiastiques soient suspendues. Cultes, études bibliques, atelier du samedi et catéchisme sont reportés sine die. Je reviens donc vers vous avec cette lettre pastorale hebdomadaire.

 Heureux les artisans de paix, proclame Jésus dans la septième des neuf Béatitudes (Matthieu 5:9). Qui sont-ils, ces artisans de paix, ceux qui font, ceux qui fabriquent la paix ? Et quelles sont leurs méthodes ? Car la paix même si elle peut parfois être décrétée, nécessite un travail de construction, et aussi un travail d’entretien. Qui dit paix dit aussi guerre. De quelles guerres parlons-nous ? Qui sont les artisans de paix dans la guerre contre le virus ? Cette guerre est une sorte de guerre publique. Les actions menées sont connues, et chaque citoyen respectant sciemment les règles édictées à cette occasion peut-être vu comme un artisan de paix. Autre est la guerre menée contre l’extrémisme. Elle est une sorte de guerre secrète dont les acteurs nous sont le plus souvent inconnus. Lent et méticuleux travail de renseignement, actions d’intervention si nécessaire… ceux qui agissent dans cette guerre-là peuvent-il être regardés comme des artisans de paix ?

Aux uns comme aux autres il est peut-être tout à fait égal d’être vus comme des artisans de paix. Et conséquemment il leur sera tout à fait indifférent d’être considéré comme Heureux et aussi d’être appelés fils de Dieu. La modestie des héros véritables a été repérée depuis toujours. Heureux , ou Bienheureux, ils le sont parce que leur vie est conduite de sorte qu’ils ne créent pour leurs semblables aucune obligation ni aucune dette, et parce qu’ils ne réclament rien pour eux-mêmes, ni reconnaissance, ni rétribution. En fait, la septième Béatitude ne s’adresse pas à eux. L’auditoire du Sermon sur la montagne est, à ce qu’il paraît, un auditoire de jeunes disciples – nous sommes de jeunes disciples.

 Lorsque nous entendons « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu », trois questions s’imposent. (1) Qui sont les artisans de paix que j’ai rencontrés ? (2) Suis-je, moi-même, un artisan de paix ? Répondre de ces deux premières questions relève de notre réflexion et de notre engagement personnels.  Voici la troisième question : Pourquoi appeler fils de Dieu les artisans de paix ? Les Béatitudes figurent au 5ème chapitre de l’évangile de Matthieu, à un moment de commencement où le Fils de Dieu n’a pas encore été confronté à ses contradicteurs. Son propos ne s’est pas encore durci comme il le sera avant la Passion. Le moment du commencement est irénique, fait de paix et orienté vers la paix, une paix dont la Béatitude suggère qu’elle est tout à fait contagieuse. Oui, le Fils de Dieu est en un sens singulier et il porte un nom connu dès avant la fondation du monde, mais la filiation divine, la présence de fils de Dieu, est en même temps discernable en chaque lieu où des artisans de paix se manifestent efficacement.

 Puissions-nous, dans ces moments étranges de notre existence, rencontrer le Fils de Dieu en rencontrant des fils de Dieu. Puissions-nous être et demeurer en paix en étant artisans de la paix.

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Culte dominical : une mise en ligne aura lieu chaque dimanche et pendant toute la durée du confinement sur :

https://www.youtube.com/channel/UCLEihGwqDjzHjWjmYnP2_2Q

Offrande en ligne : https://www.eglise-protestante-unie.fr/vincennes-montreuil-p71320/don

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Cette semaine, nous joignons notre méditation à celle du pasteur Emmanuelle Seyboldt, daté du 30 octobre dernier, qui préside le Conseil National de l’Eglise Protestante Unie de France.

 « Frères et sœurs,

Les jours que nous vivons sont sombres, la peur s’infiltre dans les esprits, la mort et son cortège de larmes recouvrent tout. L’épreuve est forte. A la peur de la maladie s’ajoute la menace terroriste. Deux dangers insaisissables, non-maîtrisables.

Au cœur de l’épreuve, c’est en Dieu que nous plaçons notre confiance. Disons-Lui nos craintes et nos peurs, Il apaisera notre cœur. Tournons-nous vers Lui, il nous donnera sa paix, à nulle autre semblable.

Alors que nous avançons sans voir d’issue, c’est Dieu qui guide nos pas. En Jésus, le Christ, Il a subi la violence, il a traversé la mort. Il a ouvert la porte d’une irréductible espérance. Soyons les uns pour les autres témoins de cette espérance, témoins de cette promesse de vie plus forte que la mort. Ne marchons pas à la suite des violents mais soyons partout, toujours, des artisans de paix.

Dans la nuit du monde, que la lumière du Christ ressuscité soit notre phare. »

 https://www.eglise-protestante-unie.fr/actualite/message-d-emmanuelle-seyboldt-22879