mercredi 27 mai 2020

Lettre pastorale du 27 mai 2020. Nous rendons grâce à Dieu

            Pour la première fois depuis plusieurs mois, nous sommes autorisés à célébrer publiquement notre culte à Dieu. Ce sera dimanche prochain, et ce sera le culte de Pentecôte. Un certain nombre de contraintes pèseront encore sur notre rassemblement et donc aussi sur nos personnes, mais nous pourrons ensemble prier, méditer et chanter. Nous en rendons grâce à Dieu. 
          Il nous est simple, à ce sujet, de rendre grâce à Dieu. En le faisant, nous obéissons partiellement à une triple invitation jadis adressée par Paul aux Thessaloniciens : « Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse, en toutes choses rendez grâce, car telle est la volonté de Dieu en Jésus Christ pour vous. » (1 Thessalonicien 5,16-17). 

            Nous faisons retour sur un passé récent ; notre première lettre pastorale date du 18 mars, il y a deux mois et deux semaines. Y a-t-il, dans cette période longue de deux mois et deux semaines, matière à réjouissance ? Nous pouvons bien entendu dresser toutes sortes de bilans, bilans de mortalité et de surmortalité, bilans sociaux et économiques, bilans de notre vie paroissiale, bilan du nombre de nos sœurs et frères disparus, bilan du nombre des naissances – car des enfants sont nés pendant le confinement… et nous demander si, devant ces bilans, nous pouvons nous réjouir ou pleurer, rendre grâce ou déplorer. 

            Mais ça n’est pas ce que Paul recommande aux Thessaloniciens dans sa triple invitation. Il commande de se réjouir toujours, sans examiner quoi que ce soit, sans choisir. Mais comment le pourrions-nous ? Comment pouvons-nous tout accueillir dans cette paisible récollection de soi qu’est la joie ? Bien des choses nous troublent et mettent en péril l’unité et la paix intérieures que nous avons tant de mal à trouver. La première invitation de Paul demeure comme un impossible objectif, mais nous pouvons aussi la recevoir une exhortation à laquelle est associé le moyen de la prière. Priez sans cesse, c’est la deuxième invitation de Paul. Et nous allons prier Dieu qu’il veuille bien nous venir en aide, nous qui sommes en quête de paix parce que nous sommes en quête de joie, et qu’il veuille bien éclairer de sa lumière notre intelligence et notre raison. Mais peut-on prier sans cesse ? Si l’on entend par prière ce que nous vivons au cours de nos offices, cela semble délicat. Peut-être y aurait-il, dans la profondeur et le secret de nos personnes, une instance, une voix, qui jamais n’arrêterait de s’adresser à son créateur. Peut-être aussi est prière tout acte fraternel et bienveillant accompli d’une manière intègre, sans se désunir. Peut-être que, sur l’horizon de toute notre vie, il n’y aurait que la prière. Alors celui qui croit pourrait entendre enfin la troisième invitation de Paul et, en toutes choses, rendre grâce à Dieu. 

            Longue est la vie, difficile parfois – nous ne pouvons feindre de l’ignorer – et parfois merveilleuse, mais faite aussi d’une suite de moments ordinaires. Puissions-nous, au moins pour ces moments-ci, que nous accomplissons presque sans y réfléchir, laisser l’action de grâce, le remerciement, la reconnaissance, tenir toute sa place. Et, de là, peut-être s’étendre à tout le reste.


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