mercredi 27 décembre 2023

Matin de Noël (Jean 1,1-18) Le verbe est chair


Matin de Noël 2023

Musique

Salutation

 

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel !

L’aile de la nuit s’est éloignée

et je me réjouis dans la lumière.

Voici un nouveau jour, un jour encore, Seigneur !

 

Ton soleil a bu la rosée des champs et celle de nos cœurs.

En nous, autour de nous, tout est reconnaissance.

 

Merci, mon Dieu, pour les joies que tu me donnes,

et d’abord pour celle d’exister.

 

Je suis dans la joie ce matin, avec les anges je chante.

Comme eux je m’offre à ta grâce.

Et je te bénis !

 

Mon Dieu, ta création me réjouit !

Ta présence est partout.

Les psaumes chantent ton amour,

les prophètes l’ont annoncé et nous, nous le connaissons !

 

Tous les jours, par ta grâce,

c’est Noël et Pâques, c’est Pentecôte et l’Ascension !

 

Seigneur, je lance ma joie vers le ciel !

 

Voici un jour encore qui brille, étincelle,

éclate de bonheur à cause ton amour,

éclate de bonheur à cause de ce jour que tu nous as donné de vivre,

 à cause de l’amour que tu nous as donné de vivre,

de partager.

 

Oui, pour cet amour, Seigneur,

pour la fraternité de ce Noël et de chaque jour,

je lance ma joie vers le ciel !

 

 

22/10/266 Voix des prophètes

 

Lecture biblique

Jean 1

1 Au commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu.

 2 Il était au commencement tourné vers Dieu.

 3 Tout fut par lui, et rien de ce qui fut, ne fut sans lui.

 4 En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes,

 5 et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise.

 6 Il y eut un homme, envoyé de Dieu: son nom était Jean.

 7 Il vint en témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.

 8 Il n'était pas la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière.

 9 Le Verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme.

 

Chant : 23/01/267 Dieu, qui verse tes eaux claires

 

Lecture biblique

Jean 1

10 Il était dans le monde, et le monde fut par lui, et le monde ne l'a pas reconnu.

 11 Il est venu dans son propre bien, et les siens ne l'ont pas accueilli.

 12 Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

 13 Ceux-là ne sont pas nés du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu.

 14 Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire, cette gloire que, Fils unique plein de grâce et de vérité, il tient du Père.

 15 Jean lui rend témoignage et proclame: «Voici celui dont j'ai dit: après moi vient un homme qui m'a devancé, parce que, avant moi, il était.»

 16 De sa plénitude en effet, tous, nous avons reçu, et grâce sur grâce.

 17 Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

 18 Personne n'a jamais vu Dieu; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a dévoilé.

 

32/16/364 D’un arbre séculaire

 

Prière

 

Nous sommes aimés de Dieu au-delà de ce que nous pouvons imaginer, malgré toutes les zones d’ombre de nos existences, où nous sommes solidaires et complices du mal qui court le monde, de la dureté, de la violence, de l’indifférence.

 

Prédication : 

Au commencement de l’évangile de Marc, que la liste des textes du jour nous proposait la semaine dernière, il y a un texte, et un homme. Le texte, c’est le livre du prophète Esaïe. L’homme, c’est Jean-Baptiste. L’évangile de Marc commence ici-bas.

Tout autre est le commencement de l’évangile de Jean. Le commencement de l’évangile de Jean est un commencement cosmique. Au commencement de l’évangile de Jean, il y a le commencement de tout ! Au commencement était le Verbe, et le verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe était Dieu. Le Verbe ? On est d’emblée très haut, très loin, dans la proximité et dans l’intimité de Dieu.

 

Au commencement donc de l’évangile de Jean, il y a le Verbe. Le Verbe, c’est quoi ? C’est un mot un petit peu abstrait. Vous ne pouvez pas vous représenter le Verbe. Certaines traductions proposent « au commencement était la Parole ». Au commencement, il y a la Parole. Qu’est-ce donc que la Parole, au commencement, lorsqu’il n’y a que la Parole, qu’elle n’est dite à personne et qu’il n’y a personne pour l’entendre ? Qu’est-ce donc que le Verbe tout seul, dont on nous écrit qu’il est tourné vers lui-même ? Et quand bien même le Verbe est Dieu, qu’est-il concrètement s’il n’est tourné que vers lui-même ?

Je ne voudrais pas vous troubler excessivement en vous suggérant de vous demander ce qu’est Dieu lorsque personne ne parle de lui. Si vous voulez répondre à cette question, dites-vous bien que la puissance de Jupiter a considérablement diminué depuis que plus personne ne l’adore. Dites-vous bien aussi qu’une des questions que le monde contemporain pose à nos Eglises c’est « quel Dieu nous faites-vous connaître ? » Mais ce ne sont pas d’emblée les questions qu’aborde l’évangile de Jean.

En son commencement, l’évangile de Jean nous place devant ce qu’on pourrait appeler un savoir sur Dieu. L’énoncé de ce savoir sur Dieu est pour le moins  ambigu. Dieu est seul, proche de lui-même, et tourné vers lui-même. Il se suffit ainsi à lui-même. Et voici une affirmation : nous n’avons rien à faire de la connaissance de l’intimité d’un Dieu tout seul qui se suffit à lui-même.

 

Et pourtant Jean commence ainsi son évangile. En le commençant ainsi, Jean ne vient pas nous révéler un savoir que tous devraient connaître. Il ne nous parle pas non plus d’un Dieu que tous devraient atteindre, et en qui tous devraient se fondre. Si l’on venait à se fondre dans l’intimité de Dieu, on serait, ainsi que lui, tourné vers soi-même, parole à soi-même, et soi-même. Cette mystique simpliste n’a rien à voir avec l’humanité d’un être humain. Elle la détruit.

En commençant ainsi son évangile, Jean part, délibérément du plus spéculatif et du plus abstrait. Il agit ainsi pour montrer comment une vie religieuse ne doit pas être vécue. Et à contrario il signifie comment doit être vécue une vraie vie.

 

Dans quelle direction une vie doit-elle être vécue ? (première réflexion) Il semble bien que les premiers lecteurs de l’évangile de Jean s’étaient perdus. Ils avaient, dans leur vie, cherché le dévoilement de l’ultime. Ils avaient cherché à percer les secrets de la nature de Dieu. Ils s’étaient même tant consacrés à l’approche de ces secrets qu’ils en avaient perdu leur humanité. Peut-être avaient-ils, à force d’efforts, fini par contempler Celui qui est au principe de tout ; mais ils s’étaient abimés dans cette contemplation. A trop vouloir s’approcher du Verbe on en néglige la chair. A trop vouloir pénétrer le Verbe, on finit par n’être plus tourné que vers soi-même, à n’être plus envers soi-même que commencement et fin. Faire l’ascension du ciel et y contempler le Verbe, se fondre en lui, ce fut ce que firent certains des premiers chrétiens, au mépris de la chair.

Demandons-nous, à cet instant, si la direction d’une vie c’est que la chair se fasse Verbe ? La personne humaine ne vit pas pour se débarrasser la condition humaine ; la personne humaine vit dans la condition humaine, elle a charge de l’épouser.

 

Dans quelle direction une vie doit-elle être vécue ? (deuxième remarque) Pour cette deuxième remarque, nous nous demandons dans quelle direction la vie de Jésus-Christ a été vécue. Et le prologue de l’évangile de Jean nous répond avec une formule d’une précision et d’une compacité indépassables : le Verbe s’est fait chair. S’il est d’ailleurs un dévoilement dans l’évangile de Jean, il est exactement là : le Verbe s’est fait chair. Dieu qui était Dieu en lui-même et pour lui-même est devenu humain. L’arrogante et originaire suffisance de Dieu décide de n’être que pour, et par l’humanité. Lorsque le Verbe se fait chair, il ne le fait pas à moitié. Certes, il n’en est pas moins Verbe, et il a sur les éléments et sur les êtres humains une puissance absolue. Jésus-Christ, Verbe fait chair, accomplit donc des signes incroyables et tient des propos stupéfiants. Mais il montre aussi ce qu’est la chair. Il montre aussi que le Verbe fait chair ne veut pas pouvoir tout tout seul. Il veut que les êtres humains avancent et aillent loin en bonté, en grâce et en vérité. Il montre aussi, à l’inverse que la chair ne veut spontanément ni de vérité, ni de bonté ni de grâce. Il appelle pourtant la chair à faire le choix de la vérité, de la bonté et de la grâce. Ce choix, lui-même, il le fait, il l’assume, toute sa vie, jusqu’à la croix, et au-delà.

 

Nous avons vu ainsi que le Verbe peut se faire chair. Et nous avons vu aussi que la chair qui veut se faire Verbe ne peut que se perdre, se refermer sur elle-même… Comment devons-nous vivre, nous, qui sommes nés de la chair ? Nous sommes invités à recevoir le Verbe fait chair, à croire en son nom, à devenir ainsi enfants de Dieu. Nous sommes invités à nous laisser enfanter par Dieu, à devenir chair par le Verbe, et avec le Verbe. Recevoir la vie, c’est ce à quoi nous sommes appelés, à l’accueillir, lui dire oui, et oui jusqu’où la chair va, c'est-à-dire la mort.

Vivre, c’est croire. Croire, c’est l’un des maîtres mots de l’évangile de Jean. Une vie sans foi, une vie sans croire, c’est avoir peur de la vie et fuir devant la mort. Croire, c’est regarder la mort en face et proclamer l’amour de la vie.

 

Et dans la proclamation concrète de cet amour de la vie, nous pouvons retrouver le moment mystique par lequel commence l’évangile de Jean. Nous n’avons pas condamné ce moment, ni l’émotion, ni l’extase qui le caractérisent. Mais chair nous sommes, et chair nous demeurons. Jésus-Christ nous dévoile Dieu. Ce dévoilement est dévoilement de la chair, dans la chair. Il est dévoilement dans la précarité, dans la finitude de nos vies. Il est dévoilement dans nos paroles et dans nos actes lorsque nous ne trompons personne sur nous-mêmes, et sur Dieu. La grâce et la vérité adviennent ainsi dans la vie.

Musique

Cène

 

Confession de foi servant de préface :

Louons Dieu:

Nous te rendons grâces, Dieu notre Père,

car tu nous as donné celui que les prophètes ont annoncé,

Jésus-Christ, ton Fils unique, notre Sauveur.

 

“ Etant de condition divine, il n’a pas voulu tirer profit de son égalité avec toi, mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable à nous.

Ayant paru comme un homme, il s’est abaissé, se rendant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix.

 

C’est pourquoi tu l’as souverainement élevé et tu lui as donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin que tout genou fléchisse et que toute langue confesse à ta gloire, que Jésus-Christ est le Seigneur. ”

 

32/13/364 Nuit lumineuse

 

Père, au moment de nous approcher de cette table,

nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection,

et nous attendons son retour.

 

Il n’y a ici qu’un peu de pain et un peu de vin.

Envoie sur nous ton Saint-Esprit pour que nous les recevions comme les signes dont notre foi a besoin pour discerner la présence de Jésus-Christ au coeur de notre vie.

 

Nous sommes avides de posséder, de conquérir,

de consommer, mais la vraie vie consiste à t’appartenir, à être vaincus par ton amour,

à se déposséder pour mieux servir et pour mieux donner.

 

Par ce repas, fais-nous renaître à l’image de celui qui s’est donné lui-même pour nous.

 

Invitation, fraction élévation partage action de grâce

 

FIN de la Cène

 

32/28/380 Aujourd’hui le roi des cieux

 

Musique

Puis Notre père, comme action de grâce

 

Annonces

 

Offrande

 

Bénédiction

(en forme de confession de foi)

 

Donne-nous d’accueillir ta Parole et de pouvoir la partager,

comme on partage le pain, entre nous, en famille ou entre amis.

 

Dieu vous bénit.

Que l'amour, par le Père, soit répandu en vos cœurs.

Que la paix, par le Fils, naisse de votre témoignage.

Que l'espérance, par l'Esprit-Saint, anime votre vie.

 

32/31/386 Écoutez un saint cantique

 

Musique