Depuis que mon ami le Père Patrick Royannais a mis cette liste en ligne sur son blog, elle s'est encore allongée... Et pendant combien de temps encore s'allongera-t-elle ?
• 1er janvier 2016, Afghanistan, Kaboul, 3 morts
• 1er janvier 2016, Israël, Tel Aviv, 2 morts
• 2 janvier 2016, Inde, 7 morts
• 5 janvier 2016, Nigéria, nord est, 7 morts
• 7 janvier 2016, Lybie, au moins 65 morts
• 11 janvier 2016, Irak, Bagdad et Mouqdadiyah, 32 morts
• 12 janvier 2016, Turquie, Istanbul, 10 morts
• 13 janvier 2016, Pakistan, Quetta, plusieurs morts
• 14 janvier 2016, Indonésie, Jakarta, 4 morts
• 15 janvier 2016, Somalie, Base militaire, 63 morts
• 15 janvier 2016, Burkina Faso, Ouagadougou, 30 morts
• 17 janvier 2016, Afghanistan, Djalalabad, 14 morts
• 19 janvier 2016, Pakistan, Peshawar, au moins 11 morts
• 20 janvier 2016, Pakistan, université de Charsadba, 21 morts
• 20 janvier 2016, Afghanistan, Kaboul, au moins 7 morts
• 20 janvier 2016, Somalie, Mogadiscio, au moins 19 morts
• 22 janvier 2016, Egypte, Le Caire, 9 morts
• 25 janvier 2016, Cameroun, Bodo, 29 morts
• 26 janvier 2016, Syrie, Homs, au moins 24 morts
• 27 janvier 2016, Nigéria, Chibok, au moins 13 morts
• 27 janvier 2016, Egypte, Sinaï, 4 morts
• 29 janvier 2016, Arabie Saoudite, Al-Ahsa, 4 morts
• 29 janvier 2016, Nigéria, Gombi, 10 morts
• 31 janvier 2016, Syrie, sud de Damas, au moins 70 morts
• 31 janvier 2016, Tchad, région des Grands Lacs, 3 morts
• 2 février 2016, Somalie, 1 mort
• 6 février 2016, Pakistan, Quetta, 9 morts
• 9 février 2016, Syrie, Damas, 9 morts
• 9 février 2016, Nigéria, camp de Dikwa, 58 morts
• 12 février 2016, Mali, Kidal et Tombouctou, 6 morts
• 19 février 2016, Cameroun, Mémé, au moins 20 morts
• 21 février 2016, Syrie, Damas et Homs, plus de 150 morts
• 27 février 2016, Afghanistan, Asadabad et Kaboul, 25 morts
• 29 février 2016, Somalie, Baidoa, 30 morts
• 29 février 2016, Irak, Bagdad, au moins 40 morts
• 4 mars 2016, Yémen, Aden, au moins 16 morts
• 6 mars 2016, Irak, sud de Bagdad, au moins 47 morts
• 7 mars 2016, Tunisie, Ben Guerdane, 18 morts
• 13 mars 2016, Côte d’Ivoire, Grand Bassam, 18 morts
• 16 mars 2016, Nigéria, Maiduguri, 25 morts
• 19 mars 2016, Turquie, Istanbul, 4 morts
• 22 mars 2016, Belgique, Bruxelles, 35 morts
• 25 mars 2016, Yémen, Aden, au moins 22 morts
• 25 mars 2016, Irak, au sud de Bagdad, au moins 30 morts
• 27 mars 2016, Pakistan, Lahore, 72 morts
• 2 avril 2016, Arabie Saoudite, Ryad, 1 mort
• 19 avril 2016, Afghanistan, Kaboul, 64 morts
• 7 juin 2016, Turquie, Istanbul, 11 morts
• 9 juin 2016, Israël, Tel-Aviv, 4 morts
• 12 juin 2016, Etats-Unis, Orlando, 49 morts
• 13 juin 2016, France, Magnanville, 2 morts
• 27 juin 2016, Liban, frontière est, 5 morts
• 28 juin 2016, Turquie, Istanbul, 45 morts
• 30 juin 2016, Cameroun, Djakan, une dizaine de morts
• 2 juillet 2016, Bangladesh, Dacca, au moins 20 morts
• 3 juillet 2016, Irak, Bagdad, 292 morts (certains disent 1000)
• 4 juillet 2016, Arabie Saoudite, Médine, 4 morts
• 5 juillet 2016, Syrie, Hassaké, au moins 16 morts
• 14 juillet 2016, France, Nice, 84 morts
La liste n’est peut-être pas exhaustive. Il s’agit des attentats menés par des islamistes depuis le début 2016. Le nombre de morts est approximatif ; des blessés peuvent décéder après le décompte. Ne sont a priori pas comptés les terroristes décédés. Il faut ajouter des dizaines de centaines de blessés.
Luc 11
1 Il était un jour quelque part en train de prier. Lorsqu’il
s’interrompit, un de ses disciples lui dit: «Seigneur, apprends-nous à prier,
comme Jean l'a appris à ses disciples.»
2 Il leur dit: «Quand vous priez, dites: Père, puisse ton
nom être sanctifié, puisse ton règne venir,
3 notre pain le plus essentiel, donne-le nous un jour
après l’autre,
4 remets-nous nos péchés, tout comme nous aussi nous remettons
(leurs dettes) à ceux qui sont nos obligés, et ne nous mène pas au cœur de la
tentation.»
5 Jésus leur dit encore: «Si l'un de vous a un ami et
qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire: ‹Mon ami, j’ai
besoin de trois pains, 6 parce qu'un de mes amis m'est arrivé de
voyage et je n'ai rien à mettre devant lui›, 7 et si l'autre, de
l'intérieur, lui répond: ‹Ne m'ennuie pas! Maintenant la porte est fermée; mes
enfants et moi nous sommes couchés; je ne puis me lever pour te donner du
pain›, 8 je vous le déclare: même s'il ne se lève pas pour lui en
donner parce qu'il est son ami, eh bien, parce que l'autre est impudent, il se
lèvera pour lui donner ce dont il a besoin.
9 «Quant à moi je vous dis: Demandez, on vous donnera;
cherchez, vous trouverez; frappez, on vous ouvrira.
10 En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve,
et à qui frappe on ouvrira.
11 Quel père parmi vous, si son fils lui demande un
poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson? 12 Ou encore
s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion?
13 Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes
choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint
à ceux qui le lui demandent.»
Prédication :
« Apprends-nous à prier,
comme Jean l’a appris à ses disciples », la demande fut faite un jour à
Jésus.
La forme de
cette demande nous signale que les groupes religieux de ce temps-là se
distinguaient les uns des autres par la forme de leurs prières, par le style de
leur piété. Nous n’avons pas à nous étonner de cela… ça n’a pas changé
depuis : les groupes religieux se distinguent encore aujourd’hui les uns
des autres par la forme de leurs prières et par le style de leur piété… Ils se
distinguent ainsi, même s’ils semblent s’adresser tous au même Dieu. C’est sur
le fond de cette soi-disant unicité de Dieu que l’un de mes amis avait un jour
publiquement énoncé que « si nous avions tous le même Dieu, nous prierions
tous de la même manière ». Cette affirmation un peu provocante avait pour
but d’inviter un auditoire très diversifié à s’interroger non seulement sur la
forme des prières, mais aussi sur les liens parfois obscurs qui existent, dans
le cœur de ceux qui prient, entre la forme de leurs prières, l’identité qu’ils
se donnent, et les dispositions profondes de leurs cœurs.
Nous ne savons pas quelles furent
les prières spécifiques que Jean (le Baptiste) enseigna à ses adeptes. Mais ce
qui est clair avec le texte que nous lisons, c’est que même si la demande
initiale adressée à Jésus a pour objet une prière qui serait spécifique à ses
propres disciples, Jésus ne s’est pas contenté d’une prière de plus, qui aurait
permis à ses disciples de se reconnaître entre eux et de se distinguer des
« autres ». Jésus ne va pas leur apprendre une prière seulement, il
va aussi leur apprendre à prier.
D’ailleurs, disons-le tout de
suite, si une prière, quelle qu’elle soit, a pour un groupe l’unique fonction
d’être un marqueur inamovible, une identité, une spécificité absolue… elle est
sans aucune portée, parce qu’elle se donne formellement comme plus importante que
Dieu lui-même.
Pour aller plus loin encore, mais
dans un sens positif, une prière à Dieu, que ce soit une prière d’action de
grâce, de louange, ou de demande – et ici nous avons une prière de demande –
une prière à Dieu ne peut avoir pour destinataire que Dieu seul, aura pour
objet ce qui ne peut être accompli que par Dieu seul, et sera formulée par des
gens qui ne comptent que sur Dieu seul.
Avec ceci, et devant le texte que
nous venons de lire, nous avons trois questions à nous poser : 1. Est-ce
que la prière que Jésus propose à ses disciples satisfait aux trois critères
que nous venons d’énoncer ? ; 2. Est-ce que l’enseignement que Jésus
donne avec cette prière est de nature à orienter valablement ceux qui
prient ? ; 3. Est-il possible que quelqu’un ait un jour prié, ou prie
un jour, authentiquement, cette prière ?
Nous nous demandons d’abord si la
prière que Jésus propose à ses disciples est bien une prière à Dieu.
En la relisant, nous verrons
aisément qu’elle a effectivement Dieu pour seul destinataire… et que Dieu seul
peut l’exaucer. En effet (en reprenant point par point) :
Même si les humains peuvent
révérer le nom de Dieu, respecter le nom de Dieu en ne le prononçant jamais, en
s’efforçant s’ils le prononcent que ce ne soit pas en vain, pour n’importe
quelle raison, même s’ils peuvent agir au nom de Dieu, Dieu seul, parce qu’il
est Dieu, peut sanctifier son propre nom.
Même si les humains peuvent
tenter d’agir pour plus de justice, et peuvent tenter de lutter contre le mal
et contre les effets du mal, Dieu seul peut faire advenir son règne.
Même si les humains peuvent
partager leurs richesses, le pain et la parole qui édifie et qui console, Dieu
seul sait ce qui est essentiel ; et cet essentiel, Lui seul peut le
donner, et cela ne peut être reçu que de Lui, un jour après l’autre, comme la
vie.
Les humains peuvent effectivement
délier de leurs dettes ceux de leurs semblables qui sont leurs obligés, et ce
faisant les considérer comme frères,
comme égaux, et non pas comme inférieurs ; mais la justification du
pécheur n’appartient qu’à Dieu seul : Dieu seul peut remettre aux humains
leurs péchés.
Il est important que ceux qui
croient en Dieu restent toujours serviteurs de Dieu. La tentation, la tentation
par excellence, c’est pour les croyants de s’imaginer que Dieu est leur
serviteur ; c’est imaginer que Dieu leur doit quelque chose parce qu’ils
ont convenablement prié, ou parce que c’est écrit dans la Bible. La tentation
est là, toujours, qui menace la foi. Et bien Dieu seul peut guider les chemins
de ceux qui croient, les éclairer, les redresser, et faire en sorte qu’en dépit
des faiblesses des croyants, ceux-ci ne soient pas conduits au cœur de la
tentation, là où ils ne peuvent que céder…
Dieu seul est donc bien
formellement l’unique destinataire de la
prière que Jésus propose à ses disciples, et Lui seul est en mesure de
l’exaucer.
Formellement, tout va bien. Mais
on ne peut pas se contenter du formalisme. Jésus ne donne pas seulement à ses
disciples une prière particulière. Il leur donne aussi un enseignement, parce
que toute prière particulière, même formellement parfaite, peut être salie,
voire trahie, par l’utilisation qui en est faite.
Dans quel état d’esprit
prie-t-on ? Et que va-t-on recevoir, reconnaître, accepter, ou pas… comme
exaucement de cette prière ?
La petite parabole que Jésus raconte
à cette occasion a pour but de faire réfléchir sur les conditions de la demande
et sur l’exaucement de la prière. Un impudent vient clamer en pleine nuit qu’il
a sans délai besoin de trois pains. Certes l’hospitalité est sacrée en Orient. Et
elle a une dimension collective, parce qu’elle est sacrée. Mais cela ne peut
justifier l’imprévoyance, et moins encore l’impudence. Un engagement individuel
conséquent est exigible. Même si, finalement, quelqu’un se lève pour donner ces
trois pains, l’impudent a failli. Et ce n’est pas de trois pains seulement dont
il a besoin ; rien dans la parabole ne signale qu’il va recevoir ces trois
pains, ou pas, ou tout autre chose. Il recevra ce dont il a besoin. C’est que Dieu
n’est pas un domestique qu’on sonne lorsqu’une envie nous prend. Dieu exauce,
il n’en faut pas douter. Mais il est Dieu et, lorsqu’on prie, c’est à Lui qu’il
faut s’en remettre. Comment et quand exaucera-t-il ?
A quiconque demande à Dieu, il
sera donné. Mais peut-être pas ce qui était demandé, peut-être tout autre chose.
Mais reste à savoir si celui qui demande reconnaîtra ensuite ce qu’il aura reçu
comme un don de Dieu.
Ainsi aussi quiconque cherche
vraiment, dans la Bible, dans la prière et dans la foi, non pas exige
confirmation de ce qu’il prétend savoir… quiconque cherche vraiment et
s’adresse à Dieu, trouvera. Mais reste à savoir s’il reconnaîtra comme réponse
de Dieu ce qu’il aura trouvé.
Quant à celui qui frappe à une
porte qu’il ne peut ouvrir lui-même, elle lui sera ouverte. Mais il ne sait pas
quel chemin aura été dessiné par Dieu pour lui derrière cette porte. Et reste
donc à savoir s’il franchira cette porte et prendra ce chemin.
En plus de la prière qu’il
recommande, Jésus donne tout cet enseignement. Et cet enseignement invite ceux
qui prient à bien disposer leurs cœurs, de sorte que leur prière soit bien une
prière adressée à Dieu, et de sorte qu’ils reconnaissent comme exaucement de
leur prière tout ce qui adviendra.
Que recevrons-nous ? Où cela
nous mènera-t-il ? Les disciples ne savaient pas où cela les mènerait.
Lorsqu’effectivement ils ont reçu l’Esprit Saint, ils ont dit ce qu’ils
n’avaient jamais pensé dire, fait ce qu’ils n’avaient jamais pensé faire… Et
vécu comme jamais ils n’avaient pensé vivre.
Nous aspirons à être disciples du
Christ. Alors, demandons par-dessus tout à Dieu qu’il nous donne l’Esprit
Saint. Et laissons-nous transformer par Lui. Amen