Marc 6
1 Jésus partit de là. Il vient dans sa patrie et
ses disciples le suivent.
2 Le jour du sabbat, il se mit à
enseigner dans la synagogue. Frappés d'étonnement, de nombreux auditeurs
disaient: «D'où cela lui vient-il? Et quelle est cette sagesse qui lui a été
donnée, si bien que même des miracles se font par ses mains?
3 N'est-ce pas le charpentier, le
fils de Marie et le frère de Jacques, de Josès, de Jude et de Simon? Et ses sœurs
ne sont-elles pas ici, chez nous?» Et il était pour eux une occasion de chute.
4 Jésus leur disait: «Un prophète
n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents et dans sa maison.»
5 Et il ne pouvait faire là aucun
miracle; pourtant il guérit quelques malades en leur imposant les mains.
6 Et il s'étonnait de ce qu'ils ne
croyaient pas. Il parcourait les villages des environs en enseignant.
2 Corinthiens 12,7-10
7 Et parce que ces révélations étaient
extraordinaires, pour m'éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma
chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m'éviter tout orgueil.
8 À ce sujet, par trois fois, j'ai
prié le Seigneur de l'écarter de moi.
9 Mais il m'a déclaré: «Ma grâce te
suffit; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.» Aussi mettrai-je
mon orgueil bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la
puissance du Christ.
10 Donc je me complais dans les
faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions, et les angoisses
pour Christ! Car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.
Ezéchiel 2,2-5
2 Après qu'elle m'eut parlé, un esprit vint en moi;
il me fit tenir debout; alors j'entendis celui qui me parlait.
3 Il me dit: «Fils d'homme, je
t'envoie vers les fils d'Israël, vers des gens révoltés, des gens qui se sont
révoltés contre moi, eux et leurs pères, jusqu'à aujourd'hui.
4 Ces fils au visage obstiné et au
cœur endurci, je t'envoie vers eux; tu leur diras: ‹Ainsi parle le Seigneur
DIEU.›
5 Alors, qu'ils t'écoutent ou ne
t'écoutent pas - car c'est une engeance de rebelles - , ils sauront qu'il y a
un prophète au milieu d'eux.
Prédication :
Avant d’envisager ces situations,
essayons d’infiltrer le terrain – les terrains.
Premièrement ;
le paysage d’Ézéchiel. Le terrain, là où il va, là où il parle. Et pour qui il
parle. C’est, qualitativement tout un peuple auquel il s’adresse. Pour dire
quelque chose, mais quelle chose ? Certainement quelque chose mais ça ne
semble pas être l’essentiel. Nous sommes là en face d’un quelque massif qu’on
appelle une allégorie. Une chose contre une chose. Un mot un mot. Des
correspondances n’offrant pas de multiples redéploiements. Prudence.
Face à face donc le prophète et le
peuple – les fils d’Israël mais pour dire quoi ? De grands discours sur
les vertus de la loi, des fois qu’il y en ait encore, plus des paraboles bien
inspirées. Ce qui est donc espéré, ce qui serait même préféré. Car chacun,
chaque fils d’Israël, pourrait faire valoir que c’est trop dur, et qu’il est impossible
de comprendre, donc de faire, Et l’on est donc très bien comme ça absout dès le
début.
Mais ça n’est pas tout. Nous n’avons
pas encore interrogé ce qui est dit entre le prophète et le peuple ce qui est
dit… Dieu dit au prophète de dire au peuple ; il leur dit « Ainsi
parle le Seigneur Dieu ». Et c’est tout, pas de grandes tirades, pas de
grandes invectives, pas de grandes liturgies. Rien de tout cela. Juste une apostrophe
liturgique parfaitement rédigée qui semble être divinement efficace si elle est
correctement formulée.
Et voilà de quoi les adorateur sont
équipés. Disons-le une fois encore, pourvu qu’ils daignent s’en servir, Ainsi
parle le Seigneur Dieu
Après Ezéchiel et son engeance de
rebelles, six siècles environ, nous nous retrouvons avec Paul et ses chers Corinthiens,
et encore une fois l’Apôtre qui parle – un apôtre c’est une sorte de Prophète. Dans
l’extrait que nous lisons, il n’y a même que lui qui parle. Question de
puissance personnelle ? Dans ? ce fragment, la puissance de Paul, c’est ce
qui préoccupe Paul, au point qu’il réclame et accueille toutes sortes de
punitions, toutes sortes de dangers.
Paul parlant de Paul, c’est l’évangile
parlant à l’évangile, bien sûr, mais c’est aussi la violence religieuse parlant
à la violence religieuse, et c’est enfin la douceur évangélique s’adressant à
la douceur évangélique. Et dans nos lectures du jour, qui flirtent toutes avec
la violence c’est Paul qui semble plus directement que les autre capable de se
tourner vers les racines – retour nécessaire – du mal – pour pouvoir conjurer
ce qui doit l’être afin de pouvoir accueillir le très minimaliste « Lorsque
je suis faible, c’est alors que je suis fort ».
Mais ça n’est pas tout. Le prophète Ézéchiel,
l’Apôtre Paul, et leurs liens avec l’Évangile. Et Jésus Christ, alors ? Il
est si proche du prophète Ézéchiel. Il emprunte pour bonne part son langage,
ainsi que ses postures. Il constate comme eux son impuissance, tout en ne
faisant pas particulièrement cas de ça, sauf peut être Paul, mais s’agissant de
lui, son propre propos, lui aura échappé très tôt (lire par exemple Galates et 1 et 2 Timothée).
Jésus, où nous lisons,
scandalise-t-il ceux qui sont sa propre famille ? C'est-à-dire : les
appréciations que les uns et les autres ont de
Jésus, permettent-elles le dialogue ? Ou est-ce plutôt la castagne ?
Ou le oui fraternel à l’ombre des figuiers ? Mais ce oui, peut-il advenir ?
Avec ce
que avons lu, pas seulement Saintes Écritures, avec ce que nous avons entendu de
prédications, le meilleur et le beaucoup moins bon, avec ce que les arts nous
ont livré,, et plus encore, je partage une certitude. Que cela passe tout ou
partie par les Saintes Écritures. Oui, Le oui peut advenir. Les temps des
verbes utilisé dans les textes de je jour nous permettent de voyage dans ce domaine
un peu merveilleux, là où les pèlerins se rencontrent.
Amen